Une leçon d'humilité devant les anciens

MONTRÉAL – Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Canadien aurait souhaité mieux paraître devant une génération d'anciens champions honorés avant la rencontre. 

« Oui, il y a quelques recrues et de jeunes joueurs dans notre club, mais on est tannés de perdre et se faire sortir du mix tôt dans l'année », a lancé Jake Evans qui n'entendait pas à rire.  

« Il faut corriger le tout rapidement », a-t-il insisté. 

Quelques minutes avant lui, le capitaine Nick Suzuki ne pouvait que se prononcer dans le même sens après ce revers, sans équivoque, de 7-2. 

« On a encore plusieurs jeunes joueurs dans notre équipe. Mais on a des attentes élevées et on ne peut pas diminuer nos standards. On traverse un creux présentement et il faut se relever », a souhaité Suzuki. 

Nul doute, Suzuki avait très bien retenu les propos de Ken Dryden qui s'est adressé à la foule après Serge Savard.  

« Ces anciens sont inspirants, ils ont été champions quatre ans de suite (1976 à 1979). Ils mentionnaient qu'ils avaient le meilleur directeur général, le meilleur entraîneur, les meilleurs joueurs, le meilleur propriétaire. On veut se rendre là et on est encore dans l'apprentissage », a reconnu le numéro 14. 

La réalité a frappé le Canadien en plein visage contre une puissance comme les Rangers.  

« C'est difficile de se comparer à leur époque, ils ont remporté une panoplie de championnats. On veut devenir des aspirants et les Rangers étaient dans nos souliers il y a quelques années. On veut suivre le même chemin qu'eux », a cerné Suzuki. 

Le portrait dressé par l'entraîneur Martin St-Louis était également réaliste. Il a fait allusion au fait que les Rangers ont traversé ces moments plus éprouvants. 

« Pour s'y rendre, ça exige parfois des leçons d'humilité. C'était une soirée comme ça. On n'est pas encore rendus, mais on va travailler dans ce sens. On espère faire la même chose à d'autres clubs éventuellement », a ciblé l'entraîneur qui a sûrement eu besoin de décanter avant d'en arriver à ce commentaire. 

St-Louis a ensuite admis que sa troupe inexpérimentée (la 3e plus jeune de la LNH) se perd probablement un peu dans les standards à atteindre et les victoires à obtenir. 

« Parfois, oui. Il faut être prudent comment nous, les entraîneurs, on présentera le tout. Autant qu'on veut élever les standards et se concentrer sur le collectif, il faut continuer de s'attarder à l'individuel pour avoir plus de succès », a jugé l'entraîneur. 

La bonne nouvelle demeure que le Canadien disputera son prochain match uniquement samedi. St-Louis aura besoin de revoir la rencontre contre les Rangers avant d'établir son plan. Il souhaite, assurément, voir une « meilleure version » de son équipe contre les Blues. 

Le vétéran David Savard a toutefois refusé d'invoquer la jeunesse du club pour justifier cette performance. 

« Ce sont des erreurs mentales. En première période, on a alloué des buts qui ont fait très mal et il faut régler ce problème », a-t-il noté. 

La solution réside probablement dans des ajustements dans le système défensif et St-Louis ne dit pas le contraire. Il souhaite que ses joueurs soient plus agressifs envers les adversaires pour limiter leur temps d'action. 

On doit dire que les Rangers ont excellé à envahir le territoire montréalais. 

« Ils déploient un grand mouvement en zone offensive et il faut arrêter ça plus vite. On a joué contre des attaques similaires, comme celle de Toronto, et on fait, habituellement, un meilleur travail », a indiqué Savard.  

Pour lui et Evans, ça passe par cet élément. 

« Ça prend une meilleure connexion défensive. C'est une bonne chose de vivre ça maintenant et on doit trouver la solution », a mentionné Evans. 

Le dernier mot est revenu à Brendan Gallagher. 

« La constance, tout le monde essaie d'en afficher dans la LNH. On devra avoir quelques bonnes journées de travail pour enchaîner quelques victoires », a souhaité l'attaquant qui ne veut pas voir la reconstruction s'éterniser.