Une rotation à 8 défenseurs au départ ?

BROSSARD – Puisque Logan Mailloux et Lane Hutson cognent à la porte de la LNH, on a voulu savoir si le département du développement du Canadien avait incité l'état-major à démarrer la saison avec huit défenseurs.

« Je ne pousse pas les dirigeants, a répondu Rob Ramage en souriant. Tu dois savoir quel est ton rôle. Ils vont trouver leur destination selon leur façon de jouer. Voilà pourquoi les matchs seront excitants ».

Ramage, en tant que directeur du développement des joueurs, aurait tout de même des arguments pour mousser l'idée d'une rotation en début de calendrier.

Par contre, il se réfère également à la situation vécue en 2022-2023 alors que les recrues Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj avaient chacun obtenu un rôle dans la brigade défensive montréalaise.

« Les circonstances étaient ainsi, mais on savait que ce serait donc difficile de lutter pour une place en séries. Ils ont pu se développer dans la LNH ce qui n'arrive pas si souvent. On doit être prudent avec ça », a rappelé Ramage.

Cette fois, le Tricolore devrait pouvoir se fier sur les vétérans de Mike Matheson et David Savard tandis que Guhle a acquis de l'expérience. Xhekaj, Justin Barron et Jayden Struble doivent encore démontrer plus de constance. Il faudrait donc saupoudrer l'utilisation de Mailloux et Hutson avec doigté en début de saison.

« Arber est allé dans la LAH pendant un mois, ça lui a fait du bien et ce fut, du même coup, bénéfique pour Mailloux. Il y aura des embûches et, s'ils doivent aller avec le Rocket, ce n'est pas une punition, c'est pour aider leur développement », a ciblé Ramage.

La réflexion s'amorcera véritablement lundi alors que le Canadien disputera le premier de ses six matchs préparatoires. Les dirigeants du CH épieront souvent le territoire défensif pour déterminer le travail défensif qui reste à peaufiner chez Mailloux et Hutson.

« Ce camp et ces matchs vont nous le dire, on verra. Ils sont des éponges et ils sont très déterminés. Ils vont apprendre ce qu'ils doivent assimiler », a assuré Ramage.

« Ils veulent prouver qu'ils peuvent bien jouer défensivement, ils voient cela comme un défi personnel. C'est important, il n'y a pas tant de (Cale) Makar et (Quinn) Hughes sur cette planète, il faut pouvoir jouer défensivement », a ajouté l'ancien défenseur.

La dernière saison, passée à Laval, a mené Mailloux à adopter ce plan.

« L'attaque était là, mais il est devenu meilleur dans son jeu défensif, ça ne fait aucun doute. Il est conscient de cet aspect et il est aussi très fier de pouvoir dire qu'il peut remplir ce rôle. Tu as déjà gagné la moitié de la bataille », a noté Ramage.

Dans le cas de Hutson, le spécialiste du développement anticipe comment il pourra contribuer défensivement.  

« Il travaille sans relâche, on voit son effort à chaque présence. Ça va l'aider à défendre. Même s'il se fait déjouer, il va continuer avec un deuxième effort pour anéantir le jeu », a observé Ramage qui s'amusait à dire que Hutson doit être impressionnant sur un plancher de danse.

Au cours des dernières années, Ramage a été un pilier pour Mailloux afin qu'il développe sa maturité. L'homme de 65 ans était donc fier de le voir porter le « C » du capitaine pour les deux matchs des espoirs. Il était tout aussi content de le voir protéger Hutson, un geste « pas surprenant » qui prouve son caractère.

Un avis sur Reinbacher, Demidov, Kapanen et Beck

Pendant que Mailloux et Hutson ont épaté plusieurs partisans ce week-end, David Reinbacher n'a pas été flamboyant, mais il ne s'est pas éloigné de son identité.

« On veut de la constance et de la fiabilité. Sauter aux yeux, c'est un bel attribut, mais pour un défenseur, tu veux d'abord gagner la confiance de ton entraîneur et voilà le chemin sur lequel il avance », a indiqué Ramage.  

« Il est plus mature hors de la patinoire cette année. Sa dernière année a été difficile à Klöten avec les trois entraîneurs et il a raté les éliminatoires. Il a été confronté à de l'adversité et ce n'est pas une mauvaise chose », a-t-il aussi retenu de l'Autrichien.

Si Reinbacher voudra profiter du camp d'entraînement pour donner raison à Ramage, Ivan Demidov poursuit son développement dans la KHL. Ramage a expliqué que Demidov était en contact avec Dale Lablans pour sa préparation physique tandis que Nick Bobrov discute souvent avec son entraîneur.

Quant à Oliver Kapanen, repêché en deuxième ronde en 2021, il participera au camp d'entraînement. Mais le Finlandais retournera en Europe s'il ne se taille pas une place avec le Canadien.

« Il a passé toute sa carrière en Finlande dans la même organisation (KalPa). Le temps était venu pour lui de quitter la maison, si on peut dire. Avec Timra (en Suède), c'est une bonne organisation, son père est le directeur général et Olli Jokinen l'entraîneur. Son jeu a vraiment évolué après Noël et il y a plusieurs choses à aimer dans son arsenal. Il ne vient pas ici seulement pour remplir un chandail », a noté Ramage.

Terminons avec Owen Beck. Tout comme Pascal Vincent, Ramage a été impressionné par ses tests physiques dignes de la LNH.

« On l'a fait venir au camp de développement, je voulais son influence de meneur. Il se comporte déjà comme un joueur de la LNH et ses résultats étaient à ce niveau. Tout ça pour un gars qui a remporté la coupe Memorial », a vanté Ramage.