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RÉSULTATS

Une surprise? Mettez-en!

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MONTRÉAL – Comme plusieurs, je donnais bien plus de chances à Auston Matthews de réussir un tour du chapeau aux dépens de Samuel Montembeault que de chances au gardien du Canadien de blanchir le capitaine des Leafs.

Montembeault n'a pas juste blanchi Matthews. Il a blanchi les Leafs venus de Toronto au grand complet. Ce qu'aucun gardien de la LNH n'avait été en mesure de faire depuis le 20 novembre 2021 : une séquence de 227 parties.

Montembeault s'est aussi permis d'établir un record de la LNH en multipliant 48 arrêts : un sommet dans l'histoire dans le cadre d'un jeu blanc signé lors d'un match inaugural.

Ce n'est pas rien.

Parler de surprise ici n'est pas suffisant. Il faut parler de toute une surprise!

Et comme Montembeault a été bon, il s'est attiré les bonnes grâces de Dieux du hockey alors que le poteau à sa gauche lui est venu en aide deux fois – des tirs de William Nylander et Oliver Ekman-Larsson que le gardien du Tricolore n'a jamais vus passer – sans oublier la barre horizontale qui a privé Auston Matthews d'un but magnifique sur un tir du revers décoché de l'enclave avec le dos au but.

Important ici de répéter que si Montembeault a été chanceux sur ces trois jeux, et oui il l'a été, le gardien du Canadien a aussi été très bon.

Il a été athlétique sur un de ses six arrêts aux dépens du capitaine des Leafs. Un arrêt sensationnel de l'avant-bras plus que de la mitaine après que Matthews eut décoché un tir sur réception parfait de l'enclave.

Montembeault a aussi été techniquement solide sur son dernier arrêt du match. Les Leafs bourdonnaient autour de son filet afin de niveler les chances et Montembeault aurait pu être déstabilisé par autant d'action. Mais non! Malgré deux ou trois bonnes occasions, il est demeuré bien calme – du moins en apparence – est c'est justement parce qu'il était bien placé et en plein contrôle de ses mouvements que Matthew l'a atteint en pleine poitrine sur sa dernière tentative.

Que Montembeault a signé son jeu blanc!

Que le Canadien a gagné!

Parce que Montembeault a réalisé 48 arrêts – 17 face au premier trio des Leafs : Matthews (6) Marner (6), Knies (5) – soit 22 arrêts de plus que son vis-à-vis Anthony Stolarz, on serait porté à croire que le gardien du Canadien a volé la victoire.

C'est un peu vrai.

Mais le Canadien a mieux joué que ne le laisse croire le chiffre des tirs au but. Il a été dans le coup. Il a patiné au rythme des Leafs. Surtout en première moitié de match.

Buts significatifs

Il aurait même pu sortir les Leafs du match en milieu de deuxième période lorsque Nick Suzuki a poussé Toronto à la faute deux fois en 27 secondes offrant à son équipe une supériorité numérique de deux hommes pendant 93 secondes. C'est long 93 secondes à cinq contre trois.

Pourtant, le Canadien s'est contenté d'un petit tir au cours de ces 93 secondes. Une séquence qui a fait bien mal paraître l'avantage numérique qui avait pourtant permis à Cole Caufield d'enfiler le premier but de la saison en première période.

Statistiquement, le Canadien a obtenu une note de 20 % en avantage numérique (1 en 5) mercredi soir. C'est pas mal.

Il est toutefois important, du moins à mes yeux, d'aller au-delà le simple taux de réussite lorsqu'on analyse l'efficacité d'une attaque massive. Comme il est tout aussi important d'aller au-delà le nombre de buts marqués ou de points récoltés lorsqu'on veut évaluer la réelle valeur offensive d'un joueur.

Il faut se tourner vers les buts significatifs.

Le but en attaque massive de Caufield en première était très significatif. Pas seulement parce qu'il a permis de donner les devants dans le match et de devenir le filet gagnant. Mais surtout parce qu'il a été enfilé sur la deuxième attaque massive du match. Ce qui a permis d'effacer la désolante séquence connue en match préparatoire.

À cinq contre trois, le Canadien avait la chance d'en marquer un deuxième.

Il ne l'a pas fait. Et c'est à compter de cette séquence au cours de laquelle les Leafs ont tenu tête au Canadien qu'ils ont pris le contrôle du match et l'ont accentué jusqu'à la fin de la partie.

Ça fera partie des choses à surveiller cette année. Comme il est important de surveiller à quel moment les buts sont enfilés. Je sais bien qu'un but est un but. Mais j'accorde plus de valeur à ceux qui donnent une avance d'un but ou qui permettent de niveler les chances, qu'à ceux qui sont marqués quand le club affiche une avance ou un recul de trois, quatre ou cinq buts.

Entrée réussie

Ce n'est pas parce que le Canadien a blanchi les Leafs mercredi, que je vais tout de suite remettre en question le fait que je ne les ai non seulement sortis des séries dans mes prédictions, mais confinés au dernier rang de la section Atlantique.

Et je ne les modifierai pas non plus, demain matin, si le Canadien va battre les Bruins, ce soir, à Boston.

Mais ce premier match a permis à la grande majorité des joueurs de réussir leur entrée. Ça inclut Lane Hutson qui aura plus de difficulté à survoler l'action dans le cadre de vrais matchs de saison régulière qu'il ne le faisait lors du camp.

Et c'est tout à fait normal.

Mais le simple fait de le voir patiner en confiance face aux Leafs était rassurant pour l'état-major du Canadien.

L'entrée du Canadien a aussi été très réussie dans le cadre des cérémonies d'avant-match. L'échec de l'an dernier a été racheté totalement.

L'idée de faire appel à Yannick Nézet-Séguin et l'Orchestre métropolitain et de faire patiner les instruments classiques avec des guitares électriques dans le cadre de la présentation des joueurs était plus qu'intéressante. Ça illustrait un brin le fait que Suzuki, Hutson, Caufield, Slaf et les autres jeunes prennent de plus en plus de place au sein de cette « vieille » organisation.

Je cherche peut-être trop loin ici...

Mais c'était réussi. Tout autant, et même bien plus, que les cérémonies qui se voulaient pourtant historiques mardi soir à Salt Lake City.

Huer Max Pacioretty? Certainement! 

L'ancien capitaine du Canadien endosse maintenant le chandail des Leafs – qui est certainement très beau – mais qui est aussi et surtout celui du plus grand rival du Tricolore avec les Bruins de Boston.

Cette réalité, ajoutée aux commentaires de l'ancien capitaine qui semblait vouloir varloper un brin ou deux le club qui lui a ouvert les portes de la LNH, justifie pleinement qu'il soit hué.

Et c'est très bien ainsi...