« Une victoire signée Carey »
Canadiens vendredi, 2 mai 2014. 02:13 mercredi, 11 déc. 2024. 18:39
BOSTON – Dans le fond du petit vestiaire des visiteurs du TD Garden, P.K. Subban s’est mis à gesticuler dans tous les sens pendant qu’au centre de la pièce, Carey Price commentait humblement sa performance, celle qui venait d’assurer le Canadien de revenir à Montréal avec au moins une victoire en banque.
Subban tentait d’expliquer lequel des 48 arrêts de son gardien avait le plus marqué son imaginaire, mais pour une rare fois, les mots lui manquaient.
« C’est celui où il était par terre comme ça, couché sur son ventre ou je ne sais pas trop », a commencé à décrire le volubile défenseur en bougeant son bras droit de haut en bas.
« Et puis il s’est levé d’un seul coup et m’a fait penser à un chat. J’étais en train de me replier, mais j’ai dû m’arrêter une seconde pour me demander ‘Est-ce qu’il vient vraiment de faire ça?’. »
Price a été magistral jeudi dans le premier match d’une série où son équipe fait figure de grande négligée, remportant haut la main son duel contre le favori parmi les trois cerbères en nomination pour l’obtention du trophée Vézina.
Pendant que Tuukka Rask paraissait ordinaire sur les buts de Subban et Rene Bourque, Price multipliait les prouesses pour garder les siens dans le match. Avant d’être finalement le premier à le déjouer en début de troisième, le jeune Reilly Smith a été sa première victime. À répétition, Price l’a volé avec le gant en première et en deuxième période.
Le médaillé d’or olympique a brillé de tous ses feux en deuxième période, alors que les Bruins déployaient leur premier jeu de puissance. Son déplacement latéral de gauche à droite pour se placer devant un tir sur réception de Jarome Iginla fut peut-être sa plus belle réalisation de la soirée. Une minute plus tard, son poteau venait le sauver sur un tir de la pointe de Dougie Hamilton.
Déjoué trois fois, dont deux par des tirs qu’il n’a jamais vus, en troisième période, l’homme masqué de 26 ans s’est montré impénétrable tout en faisant sa chance en formule de mort subite. Brad Marchand a sans doute été sa victime la plus éberluée en première période de prolongation.
Mais la première étoile du match a refusé de sentir les fleurs après la victoire.
« Je ne veux pas arriver ici et commencer à parler de ce que j’ai bien fait ou souligner des performances individuelles. Ce soir, c’était un effort d’équipe complet », s’est-il contenté de dire en bon diplomate.
« Carey Price, à nos yeux, a été extraordinaire ce soir », s’est toutefois permis de relever Michel Therrien comme premier point positif en revenant sur la victoire de son équipe.
« On va avoir besoin de lui durant toute la série. Il va falloir qu’il joue au-dessus de sa tête comme ça et de notre côté, on va essayer de l’appuyer du mieux qu’on peut. Mais ce soir, ça a été incroyable. Je pense que ça a été une victoire signée Carey Price », a tranché Francis Bouillon.
« À mon avis, il est le meilleur gardien au monde. À tout le moins, il a joué comme s’il l’était ce soir. Je ne suis pas trop surpris par ce qu’il a accompli », a calmement ajouté Subban après sa démonstration de mime.
Mais les compliments du pilier de la défensive tricolore étaient toutefois accompagnés d’un astérisque.
« Ce n’est pas correct de notre part d’exposer Carey à 50 ou 60 lancers par match. Je comprends que le match s’est prolongé, mais il ne devrait jamais avoir à arrêter autant de rondelles, même si on sait qu’il en est capable. »
« On va prendre la victoire, mais il va falloir jouer du meilleur hockey que ça », agréait Bouillon.