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RÉSULTATS

Vers un printemps Demidov?

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MONTRÉAL – Une sixième victoire consécutive qui confirme pratiquement sa place en séries, l'arrivée imminente d'Ivan Demidov dans le vestiaire et dès que possible au sein du deuxième trio; il n'y a pas de doute : loin de casser, la vague sur laquelle le Canadien surfe actuellement continue de déferler.

Elle prend même de l'ampleur.

Et quand la vague des séries prend de l'ampleur autour du Centre Bell, elle est capable de renverser bien des prédictions savantes et logiques.

Rappelez-vous l'épopée ô combien imprévisible du Canadien qui s'est rendu en finale de la coupe Stanley en 2021! Une épopée teintée par la Covid et ses contrecoups dans la LNH. Je veux bien. Mais la déferlante a quand même propulsé le Canadien jusqu'en grande finale!

Rappelez-vous l'épopée plus imprévisible encore de 2010 alors que le Canadien a fait mentir toutes les prédictions en sortant les Capitals de Washington en première ronde et les Penguins de Pittsburgh en deuxième dans le cadre d'un printemps passé à l'histoire comme étant le printemps Halak.

Quel nom sera associé au printemps 2025?

Celui de Suzuki? De Caufield? De Lane Hutson? De Samuel Montembeault?

Après tout, les belles et grandes épopées en séries sont très souvent associées à des performances hors du commun d'un gardien. Patrick Roy l'a fait en 1986 et encore en 1993 avec le Canadien. Il l'a fait ensuite avec l'Avalanche du Colorado.

Le printemps 2025 passera-t-il plutôt à l'histoire à titre de printemps Demidov?

On se calme Gagnon que je vous entends hurler en lisant ce bout de phrase.

Et vous avez pleinement raison.

Car aussi bon soit-il, aussi magiques soient ses mains, Demidov n'a que 19 ans. II n'a pas encore donné un coup de patin – qu'il a fort bon et explosif cela dit en passant – dans la LNH. Oui, la KHL est une très bonne ligue de hockey. On y joue du hockey structuré. La défense y est respectée. Mais la KHL est malgré tout très loin de la LNH aux sens propre et figuré.

Le meilleur depuis Guy Lafleur?

Malgré tout ça, et malgré l'appel au calme lancé par le Canadien pour s'assurer que les attentes des partisans et des journalistes ne soient pas trop démesurées, l'arrivée aussi imprévue qu'inattendue de Demidov invite à la démesure.

Bob Hartley, qui en a vu passer des joueurs de hockey dans sa carrière, de la ligue tiers-2 de l'Est ontarien jusqu'à la LNH en passant par la KHL, affirme sans la moindre retenue que Demidov a le potentiel d'avoir le plus grand impact offensif chez le Canadien depuis... Guy Lafleur.

Ce n'est pas rien! C'est énorme!

Mais comme Bob Hartley n'est pas le genre d'homme de hockey ou d'homme tout court à lancer une telle affirmation sans être convaincu de ce qu'il avance, je vais lui accorder le bénéfice du doute.

Et il faudra accorder du temps à Demidov.

Il faudra lui offrir le temps nécessaire pour donner raison au bon Bob et à tous ceux et celles qui voient déjà en Demidov la pièce manque pour transformer la poussée irrésistible qui propulsera d'ici la fin de semaine le Canadien en séries en printemps Demidov.

Imaginez deux secondes le scénario suivant.

L'arrivée de Demidov donne au Canadien ce qui lui manque le plus en ce moment : un deuxième trio capable d'appuyer celui de Suzuki et ceux de Dvorak et Evans qui vont très bien. L'impact de Demidov est tel qu'il permet au Canadien de célébrer sa 25e conquête de la coupe Stanley et il reçoit le trophée Conn-Smythe à titre de joueur le plus utile à son équipe en séries.

Un titre qui lui donnerait la chance, l'an prochain, d'imiter Ken Dryden qui à ce jour est le seul joueur/gardien de l'histoire de la LNH à avoir gagné le trophée Conn-Smythe avant de gagner le trophée Calder l'année suivante.

Ce qui permettrait du coup au Canadien de voir deux de ses recrues gagner le Calder deux années de suite pour la première fois de son histoire.

Car oui! Lane Hutson gagnera le Calder cette année.

Bien sûr que je m'emporte. Pas sur les chances de Hutson de gagner le Calder. Ça, c'est acquis à mes yeux.

Mais la coupe Stanley et le trophée Conn-Smythe pour Ivan Demidov ça semble trop loin pour même y croire.

Je veux bien. Mais le Canadien a lui-même attisé un brin cette démesure en matière d'optimisme en incluant une prime de 525 000 $ au contrat de Demidov s'il devait être élu joueur par excellence des séries.

La fièvre des séries

Pour rêver à la coupe Stanley, il faudrait d'abord accéder aux séries, diront certains.

Bien sûr!

Mais en battant les Red Wings, mardi, au Centre Bell, en battant des Red Wings qui ont pourtant joué un meilleur match que le Canadien, Martin St-Louis et ses joueurs ont pratiquement gagné la course pour la huitième et dernière place donnant accès aux séries.

Le Canadien a besoin d'ajouter trois points lors de ses quatre derniers matchs pour exclure les Rangers, les Wings, les Islanders et les Blue Jackets. Et ça, c'est si l'une ou l'autre de ces équipes gagne les cinq matchs qu'elles ont à disputer.

Avec la puissance de la vague sur laquelle le Canadien surfe en ce moment, il est plus probable que le Tricolore dépasse les Sénateurs au septième rang qu'il soit exclu du huitième.

Mais le huitième rang serait parfait.

Il permettrait au Canadien de mettre le cap sur Washington et d'y croiser les Capitals en première ronde des séries.

Et pour permettre à Demidov d'associer son nom au printemps 2025, il faudrait d'abord qu'il contribue à l'élimination d'Alex Ovechkin et des Caps en première ronde : comme Jaroslav Halak l'a fait, il y 15 ans, pour associer son nom au printemps 2010.

C'est un peu fou tout ça! C'est même pas mal fou!

Mais c'est ça la fièvre des séries.