MONTRÉAL – C’était prévisible, les Maple Leafs de Toronto ne ressemblaient guère à une équipe qui a perdu 13 de ses 14 derniers matchs pour ce duel contre son rival montréalais, mais le Canadien a tout de même eu le dessus en puisant jusqu’au bout de ses ressources.

Dans une soirée remplie d’intensité, le Tricolore est parvenu à l’emporter au compte de 2 à 1 en tirs de barrage. Alex Galchenyuk et David Desharnais ont épaté la galerie avec leur but respectif menant ainsi le club à une fiche de 6-1 en fusillade cette saison. Le but de Mike Santorelli face à Carey Price n’a pas été suffisant pour poursuivre le débat.

Ce gain à l’arraché permet à Montréal de s’installer seul en tête de l’Association Est avec deux points d’avance sur le Lightning de Tampa Bay qui était en congé samedi.

Du même coup, les hommes de Michel Therrien – qui ont conclu leurs trois derniers matchs en prolongation – ont mérité un quatrième gain en cinq parties et le Canadien peut se targuer d’avoir vaincu Toronto au cours des cinq des six plus récents affrontements.

« Notre niveau de compétition était satisfaisant, ce n’était pas un match facile. On vient de récolter neuf points sur dix depuis cinq matchs et c’est important de regarder la situation globale », a souligné Therrien.

Pire encore pour les Leafs, ils présentent maintenant un dossier à l’étranger de 0-12-1 en 2015 ce qui risque d’inciter les dirigeants à procéder à une reconstruction exhaustive.

Brendan Gallagher a aussi contribué à cette cause en marquant l’unique but montréalais en temps régulier.

Ceci dit, les deux plus grands contributeurs à ce résultat positif s’avèrent P.K. Subban et Andrei Markov qui ont respectivement passé 35:21 et 31:57 sur la patinoire et ce n’est pas une erreur!

« Ce n’était pas évident, ils avaient évidemment la langue à terre à la fin, mais ils ont tenu le coup avec leur volonté », a vanté Price.  

Motivés par leur présence au Centre Bell, les ennemis torontois ont cependant chèrement vendu leur peau appuyés de nombreux partisans qui avaient fait le voyage malgré la saison de misère de leurs préférés.

Ils ont probablement cru repartir avec la victoire quand les Leafs ont touché le poteau à deux occasions durant la prolongation qu’ils ont totalement dominée.

« On savait que les Leafs arriveraient avec un tel match. C’était comme une soirée de séries éliminatoires. On a bien répondu face à ce défi et, même quand on a connu des ennuis, on s’est accroché en attendant notre occasion qui s’est présentée en fusillade », s’est réjoui Subban.

Au moins, ces visiteurs ont pu faire remarquer leur présence à la suite du but de Daniel Winnik qui avait donné les commandes à Toronto. Pendant que l’égalité de 1-1 persistait en troisième période, les partisans des deux équipes ont même combattu avec la puissance de leurs cris pour le contrôle de l’amphithéâtre.  

Nul doute, les Leafs ont forcé le Canadien à démontrer une autre facette de son caractère quand Sergei Gonchar a dû quitter le match avec 1:59 à écouler au premier tiers. Le Russe a été blessé au haut du corps par une mise en échec douteuse de David Clarkson.

« C’était une mise en échec dangereuse parce que Gonchar était dans une position vulnérable », a jugé Therrien qui ignore si le numéro 55 fera le voyage à Detroit dimanche.

Le robuste attaquant des Leafs s’était déjà battu avec Brandon Prust tôt dans la rencontre et il a dû se frotter à Nathan Beaulieu qui est venu à la rescousse de Gonchar.

Si Clarkson a été expulsé, le Tricolore a dû se débrouiller à seulement quatre défenseurs – comme au hockey mineur - pendant 17 minutes et 46 secondes pendant que Beaulieu purgeait sa longue peine.

« Je savais que c’était lui et ce n’était certainement ma décision la plus intelligente pour ma santé, mais je devais le faire », a commenté Beaulieu en pensant au bien collectif.  

Sans surprise, Subban et Markov ont hérité des nombreuses minutes supplémentaires. En vertu de ses capacités physiques, Subban a même effectué une présence de quatre minutes – dont trois en supériorité numérique – pour entamer la période médiane. Durant cet engagement, il aura été sur la patinoire pendant 12:59 comparativement à 11:13 pour Markov ce qui n’est pas si mal pour un vétéran de 36 ans.

Quelques chambardements sont aussi survenus en attaque alors que Therrien a modifié ses combinaisons pour générer de l’attaque. Gallagher a remplacé Dale Weise sur la première unité tandis que Lars Eller s’est retrouvé avec Galchenyuk et Tomas Plekanec. Les trois jeunes, Jacob De La Rose, Christian Thomas et Michaël Bournival ont été réunis.

« Il (Eller) a bien fait ça, il a travaillé fort et je l’ai même déplacé à droite en troisième période avec Plekanec et Galchenyuk. Il a joué un bon match », a commenté Therrien au sujet du Danois.

Dès les premières minutes, on a pu constater que la soirée serait à l’image des confrontations entre ces deux clubs. Clarkson a notamment insisté pour que Prust jette les gants même si celui-ci en était à la conclusion d’une éprouvante présence.

Par la suite, quelques solides coups d’épaule ont été distribués dont celui contestable de Clarkson derrière le filet de Price.

Le cerbère du Canadien a eu à tenir le fort à quelques occasions dont devant Tyler Bozak et James van Riemsdyk. Toujours aussi solide, il a été moins convaincant en maniement de rondelle dans ce match.

Son vis-à-vis, Jonathan Bernier aurait adoré savourer sa première victoire au Centre Bell à sa cinquième tentative. Il s’est particulièrement illustré en volant à De La Rose son premier but dans la LNH.

Manny Malhotra et Mike Weaver ont pu revenir dans la formation après avoir joué le rôle de spectateur pendant cinq matchs. Jiri Sekac et Tom Gilbert ont pris leur place dans les gradins.

Résumé des buts

Les Leafs ont marqué le premier but à 11:19 en première période quand Winnik a complété un bel échange avec un tir dans le haut du filet.

Gallagher a ramené les deux équipes à la case départ seulement 41 secondes plus tard en sautant sur un retour de lancer de Plekanec. 

Durant les tirs de barrage, Galchenyuk a sorti ses plus belles feintes pour toucher la cible. Quant à Desharnais, il a évité le harpon de Bernier pour soulever la foule. 

Santorelli avait habilement fait mouche pour les Leafs, mais ce ne fut pas suffisant