Victoires apaisantes pour le CH
Bien qu'elles soient loin d'avoir couronné des performances sans failles, les victoires de samedi, aux dépens des Blues de Saint Louis, et de dimanche, à Philadelphie, aux dépens des Flyers, sont malgré tout très apaisantes.
Apaisantes pour Martin St-Louis qui a été piqué au vif par les premières critiques acerbes et une première vague de doutes sur ses capacités à compléter la construction d'un club gagnant.
Apaisantes pour Kent Hughes qui n'aura pas, comme des enfants en quête de bonbons lorsqu'ils frapperont de porte en porte jeudi soir, à s'en remettre à la générosité des homologues qu'il contactera pour tenter de renforcer la formation du Tricolore.
Apaisantes pour les partisans... en espérant qu'elles ne transformeront pas la grogne démesurée de la semaine dernière – c'est ça qui arrive quand une pause trop longue suit des défaites gênantes – en espoirs démesurés.
Car aussi apaisant soit-il, le doublé réussi en fin de semaine ne propulse pas le Canadien au sein des bons clubs de hockey de la LNH. Ce doublé ne change rien au fait que le Tricolore est toujours un club jeune, sans expérience, sans grande profondeur. Que cette équipe, bien que de retour ce matin dans le « mix », demeure un club qui sera plus près du premier choix au prochain repêchage que des séries éliminatoires.
Même si le Tricolore devait battre le Kraken de Seattle demain.
Mais il offre à tout le monde la dose de patience nécessaire pour mener à bien la construction amorcée il y a deux ans. Une construction qui sera terminée dans un an ou deux. Quoique dans la LNH d'aujourd'hui, les constructions ne sont jamais vraiment terminées en raison des contraintes financières qui obligent les architectes à y aller de rénovations annuelles.
Gallagher récompensé
L'éveil offensif, la contribution de quelques joueurs de soutien et les quelques arrêts importants réalisés par Samuel Montembeault et Cayden Primeau pour donner des chances de victoires à leur équipe sont les points les plus intéressants de la fin de semaine.
Comme les performances offensives soutenues de Lane Hutson qui continuent d'impressionner.
Sans oublier les buts que Cole Caufield ajoute et qui le placent parmi les meilleurs francs-tireurs du circuit avec huit en neuf matchs. Ce n'est pas rien!
Et l'éveil de Kirby Dach.
Il faisait bon de voir Brendan Gallagher et Jake Evans être récompensés dimanche. Ces deux joueurs sont peut-être les deux attaquants les plus constants en matière d'efforts déployés sur la patinoire au fil des neuf premiers matchs.
Le vieux Gallagher travaille sans relâche. Il offre toujours tout ce qu'il a à offrir... même si ce qu'il a à offrir diminue en cours de saison.
Les Dieux du hockey – quoique John Tortorella parlera surtout du laxisme de ses joueurs – ont fait une largesse à Gallagher en lui offrant un but marqué avec le genou. Ils l'avaient déjà récompensé en transformant en passe parfaite sur le but de Jake Evans, une passe qui aurait normalement dû être interceptée au lieu de traverser l'enclave tout doucement après que le bâton de Gallagher se soit brisé en deux en effectuant la passe.
Gallagher prendra tout ce que les Dieux du hockey leur offriront...
St-Louis, le Canadien et ses partisans aussi!
Brèches défensives
Les victoires du dernier week-end n'ont toutefois pas permis de colmater les brèches défensives qui ont fait si mal au Tricolore la semaine dernière.
La remontée des Blues, qui ont effacé un recul de 0-2 en période médiane, a été directement le fruit de largesses défensives.
Caufield marque à profusion et c'est très bien. Mais il ne peut pas se contenter de regarder un adversaire marquer de l'enclave alors qu'il est à un coup de patin de lui et qu'il ne tente pas d'au moins compliquer sa tâche un brin ou deux. Ce qu'il a fait sur le but égalisateur marqué par Jake Neighbours pour faire 2-2. Un but qui a plongé le Centre Bell dans un lourd silence après que l'avance de 2-0 du Tricolore y eut installé une ambiance festive.
Arber Xhekaj et Jayden Struble ont multiplié les mauvaises passes en sorties de zone. Ils ont été battus facilement à quelques reprises par des adversaires qui les ont contournés. Ils ont aussi contribué – mais plusieurs autres joueurs se sont rendus coupables du même « crime » -- a plusieurs descentes en surnombre.
Plusieurs comme dans trop. Comme dans beaucoup trop!
De fait, on peut prétendre que si les Blues avaient été plus incisifs samedi – leur victoire surprise aux dépens des Maple Leafs, à Toronto, deux jours plus tôt, les avait peut-être rassasiés – l'issue du match aurait été bien différente en raison de la générosité du Canadien.
C'est là qu'un arrêt important et qu'une production offensive plus généreuse arrivent à faire contrepoids aux largesses défensives.
On en a eu une preuve de plus dimanche.
Si le Canadien n'avait profité que d'une avance d'un but en fin de match, la partie se serait peut-être décidée en prolongation. Avec les risques qui viennent avec ces prolongations.
Mais comme le Canadien a mieux joué dimanche qu'il ne l'avait fait samedi, il méritait pleinement que les Flyers se contentent d'attiser les espoirs de leurs partisans et de donner une bonne frousse à ceux du Tricolore.
À l'aube d'une séquence au cours de laquelle le Canadien disputera six de ses huit prochains matchs sur des patinoires ennemies, battre les Flyers à Philadelphie donnera un peu de confiance à l'aube des voyages qui s'en viennent.
On se doit aussi de souligner que le Canadien a enfin gagné le deuxième match d'une séquence de deux en deux.
Comme quoi le week-end, à défaut de tout corriger, a fait du bien. Que les victoires ont apaisé la grogne... jusqu'à la prochaine fois!