Vivement un deuxième souffle
Canadiens dimanche, 7 févr. 2016. 19:29 samedi, 23 nov. 2024. 00:47MONTRÉAL – Il est encore impossible d’avancer que le Canadien profitera des deux victoires signées en fin de semaine pour se catapulter en séries éliminatoires... et y rester. Car en dépit de sa récolte de quatre points, le Tricolore occupe le 11e rang dans l’Est avec 56 points.
Le Canadien accuse donc un retard de trois points derrière les Penguins de Pittsburgh qui sont huitièmes dans l’Est, mais qui bénéficient de trois matchs en mains sur le Tricolore. Il accuse aussi un retard de six points derrière les Bruins de Boston qui sont troisièmes dans la division Atlantique. Des Bruins qui ont deux matchs de plus à disputer que le Canadien.
Cela dit, il est toutefois très facile d’avancer que sans ces victoires aux dépens des Oilers d’Edmonton samedi et des Hurricanes de la Caroline dimanche, le Canadien se serait définitivement sorti de la course aux séries. Pis encore, il aurait accentué sa descente en enfer et ouvert la porte à une très longue et très pénible agonie.
« Ces quatre points sont énormes », a admis le capitaine Max Pacioretty.
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Ils sont énormes en effet. Sans offrir la moindre garantie à long terme pour la troupe de Michel Therrien, ils assurent au moins un deuxième souffle. Un second souffle dont le Canadien aura grandement besoin s’il veut s’offrir la chance de prolonger sa remontée au classement. Surtout qu’après des matchs « faciles » contre Edmonton et la Caroline, le Canadien croisera un adversaire pas mal plus redoutable mardi alors que le Lightning de Tampa Bay fera escale au Centre Bell.
« Je tiens à faire les séries et ces deux victoires étaient essentielles pour demeurer dans la course. On devrait tous se sentir ragaillardi pour ces victoires. Surtout que nous sommes bien revenus après une première période difficile aujourd’hui. Samedi contre Edmonton, on a joué un match très solide. En première période aujourd’hui, on a commis bien trop de revirements. Nous en avons parlé en rentrant au vestiaire. Il fallait retrouver notre aplomb. Il fallait éviter de nous battre nous-mêmes. Nous savons où nous nous trouvons – lire on n’est pas sorti du bois –, mais ces victoires font du bien et nous redonnent confiance », a ajouté P.K. Subban.
Machine offensive
Avec une mention d’aide et du jeu solide en défensive, Subban a connu un autre gros match passant plus de 27 minutes sur la patinoire. Le temps d’utilisation le plus imposant de tous les joueurs du Canadien et des Hurricanes.
Sa passe récoltée sur le but de Max Pacioretty était sa 37e de la saison. Cette mention d’aide lui a permis de prolonger à six sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point. Séquence au cours de laquelle Subban affiche deux buts et neuf points. Mieux encore, du moins sur le plan offensif, P.K. a récolté au moins un point dans 12 de ses 13 derniers matchs (4 buts, 11 passes, 15 points) et dans 15 de ses 17 dernières rencontres (4 buts, 14 passes, 18 points). Au cours de cette séquence, le Canadien a marqué un total de 38 buts (sans compter les buts en fusillade) ce qui veut dire que Subban a récolté des points dans 44,4 % de ces buts.
C’est énorme!
Envoyé dans la mêlée en fin de prolongation en compagnie de Tomas Plekanec et Max Pacioretty – cette combinaison représente à mes yeux la meilleure option du Canadien à trois contre trois – P.K. aurait facilement pu marquer le but décisif alors qu’il a raté l’une des trois bonnes occasions du Tricolore.
C’est finalement le jeune Sven Andrighetto qui a scellé l’issue de la rencontre en marquant le seul but de la séance de tirs de barrage. La recrue a déjoué le vétéran Cam Ward avec un bon tir qui est passé sous la mitaine du gardien des Canes.
C’était le deuxième but en deux tentatives cette saison pour Andrighetto et son deuxième but décisif. Le jeune attaquant avait donné la victoire au Tricolore le 27 novembre dernier face aux Devils du New Jersey. Il s’agissait d’ailleurs de la dernière fois cette saison que le Canadien avait signé deux gains de suite avant ses victoires du week-end.
« Je n’ai jamais vraiment eu de succès en tirs de barrage dans la Ligue américaine. J’ai approché ma tentative d’aujourd’hui comme celle de la première fois face aux Devils. Je me suis présenté sans plan défini devant le gardien en me disant de profiter de ce qu’il m’offrirait. Il m’a donné le côté de la mitaine, j’ai su en profiter », a indiqué Andrighetto qui a réussi là où Alex Galchenyuk, Bryan Flynn, Max Pacioretty et Lars Eller ont échoué avant lui.
Scrivens vole le match
P.K. Subban a connu un gros match dimanche. Lars Eller – flanqué de Tomas Fleischmann et Sven Andrighetto – a disputé un deuxième match solide pilotant le trio qui a été le plus menaçant du Canadien. Du moins certainement autant que celui de Plekanec (Glahcneyuk et Gallagher) et bien plus que celui de David Desharnais (Pacioretty et Weise) en dépit du but marqué par le capitaine. Son premier en huit rencontres.
Mais la grande vedette pour le Canadien – et sa sélection à titre de première étoile le confirme avec justesse – a été sans l’ombre d’un doute le gardien Ben Scrivens.
Contrairement à ce qu’il a fait contre ses anciens coéquipiers des Oilers samedi, Scrivens n’a pu empêcher les Hurricanes de prendre les devants tôt dans le match.
Mais après avoir cédé devant Jeff Skinner sur le deuxième tir de la rencontre, Scrivens a été parfait. Il a effectué 33 arrêts consécutifs en plus d’en ajouter quatre en tirs de barrage.
Ce n’a pas toujours été beau. Ça non! Même que parfois, le gardien a réalisé des arrêts brouillons après des déplacements approximatifs. Mais bon! Dans l’état actuel des choses pour le Canadien, le comment était beaucoup moins important que le combien.
« Il a fait les arrêts et c’est tout ce qui compte à mes yeux », a d’ailleurs insisté P.K. Subban en esquissant un large sourire qui en disait long sur son appréciation du style de son gardien.
Après quatre revers de suite avec sa nouvelle équipe, Ben Scrivens vient donc de signer deux gains consécutifs. Il mérite pleinement la chance de prolonger à trois cette séquence heureuse alors que je serais très surpris de voir Michel Therrien le garder au banc mardi lors de la visite de Tampa Bay.
Non seulement le coach du Canadien n’a pas à ménager les susceptibilités de Mike Condon, mais il serait bien mal avisé de ne pas y aller avec celui de ses gardiens qui est sur la meilleure lancée.
Malgré tous les doutes à son endroit, malgré le fait qu’il se soit dans la Ligue américaine – il évoluait avec le club-école des Oilers d’Edmonton – que le Canadien est allé le chercher, Scrivens croit en ses chances de réussir avec le Canadien.
« Je suis encore pleinement sûr d’avoir le talent nécessaire pour garder ma place dans la Ligue nationale et contribuer aux succès de mon équipe. Je suis heureux des résultats de la fin de semaine. Heureux des victoires. Je le serais d’ailleurs même si on avait gagné les deux matchs 7-6. Mais je me sens bien », a assuré le vétéran gardien qui a fait bien plaisir aux partisans qui l’ont ovationné à titre de première étoile en échangeant quelques phrases en français avec le collègue Marc Denis dans le cadre de son entrevue effectuée sur la patinoire après la rencontre.
Bon par moments, chanceux à quelques occasions également, Ben Scrivens a mis un brin ou deux de moutarde sur deux arrêts effectués avec la mitaine. Des gestes qui l’ont fait bien rire. « Je ris des autres gardiens quand ils font ce genre de geste sur des arrêts de la mitaine. Je peux donc rire de moi également. J’ai été surpris par la présence de la rondelle dans ma mitaine, car je ne l’avais pas vu arriver. C’était donc des réactions de surprises », a assuré le gardien qui a aussi réalisé des arrêts à « l’ancienne » en glissant avec les deux jambières collées. « Je suis surtout un gardien de style papillon. Lorsque je glisse de la sorte, c’est bien plus parce que je suis dans le trouble, que parce que c’est ma stratégie. »
Comme quoi c’est le résultat qui compte et non le style.
Une pensée pour Malcolm
S’il avait le sourire facile après le premier doublé victorieux de son équipe depuis les 25 et 27 novembre dernier, P.K. Subban semblait un peu plus préoccupé par l’état de santé de son petit frère Malcolm. Gardien d’avenir des Bruins, Malcolm Subban a subi une fracture du larynx samedi après qu’il eut été atteint par une rondelle lors de la période d’échauffement.
« C’est un Subban, c’est donc un dur de dur et il va s’en sortir », a d’abord lancé l’aîné de la famille.
Plus sérieusement, Subban a ajouté que les nouvelles étaient somme toute encourageantes. « Nous avons eu une rencontre en famille virtuelle au cours de laquelle nous avons fait le point. Malcolm va bien. Je ne connais pas encore tous les détails de la blessure et du diagnostic, mais il va s’en remettre. Je n’ai pas pu lui parler. Nous avons seulement échangé par textos alors qu’il était encore à l’hôpital. Je ne sais pas s’il est sorti au moment où on se parle, mais je suis sûr qu’il retrouvera vite la forme. »
30 Minutes Chrono - enfin du positif pour le Canadien