(PC)-Le salaire de 700 000$, payé au controversé commentateur sportif Don Cherry par la CBC, a fait jaser les politiciens, mardi, à la Chambre des communes.

Plusieurs estiment que cette somme est trop élevée pour un employé d'une société d'État. Mais les politiciens du Québec rappellent également que le commentateur de «Hockey Night in Canada» est connu pour ses propos haineux à l'endroit des francophones.

«Je suis convaincu que s'il y avait quelqu'un comme Don Cherry au réseau francophone, il n'aurait pas duré deux émissions, a commenté le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. C'est disgracieux ce qu'il fait, il tient des propos qui frisent le racisme.»

Selon M. Duceppe, il est «tout à fait irresponsable» d'utiliser l'argent des contribuables pour avoir un tel animateur sur les ondes de la télévision publique.

Le salaire de Don Cherry faisait la manchette du quotidien torontois The Globe and Mail, mardi, parce que son co-animateur, Ron MacLean, n'a pas réussi à s'entendre avec la CBC au sujet de ses conditions salariales pour la prochaine saison de hockey. M. MacLean, qui gagnait 400 000$ l'année dernière, demandait une augmentation. Selon le quotidien, Don Cherry a de son côté obtenu plus que les 700 000$ qu'il recevait auparavant.

L'animateur a souvent soulevé l'ire des téléspectateurs francophones par ses propos controversés. Il a notamment critiqué en ondes le financement accordé par Ottawa aux Jeux de la francophonie d'Ottawa-Hull, en 2001, ce qui lui avait valu des remontrances du ministre responsable des jeux, Don Boudria.

Il a déjà été blâmé par l'ombudsman de la CBC pour avoir assimilé, lors des Jeux olympiques de Nagano, le skieur de bosses québécois Jean-Luc Brassard aux souverainistes. M. Cherry avait de plus qualifié Brassard d'illustre inconnu.

L'animateur se moque également fréquemment des joueurs de hockey francophones et des femmes.

La ministre du Patrimoine, Sheila Copps, responsable de la CBC, a affirmé que le gouvernement ne déterminait pas des salaires des employés du télédiffuseur.

«Je n'ai rien à dire au sujet du salaire de qui que ce soit. Je ne connais pas le salaire de Peter Mansbridge, ni celui de Stéphan Bureau, je ne connais pas les salaires des journalistes, et c'est mieux que la CBC prenne ces décisions», a-t-elle dit à sa sortie de la Chambre des communes.