Faire revivre les Nordiques !
Hockey mercredi, 21 nov. 2001. 11:46 mardi, 17 déc. 2024. 01:02
(RDS) - L'idée va sûrement faire grimacer Me Marcel Aubut, j'en suis convaincu, et il aura raison. Dans les conditions actuelles, il est impensable de revoir les Nordiques dans la Ligue nationale. D'autant plus que la santé du hockey professionnel se détériore avec plusieurs villes américaines au bord du gouffre.
Mais si jamais les propriétaires se mettaient du plomb dans la tête et décidaient en 2004 de fermer les portes des amphithéâtres - à moins que les patineurs acceptent un plafond salarial et que la Ligue nationale, ces mêmes propriétaires, décident de partager une partie de leurs revenus - serait-il possible alors de faire revivre cette atmosphère unique que l'on retrouvait au Colisée ?
Je sais que Me Aubut qui gère sa fortune avec la même passion qu'il dirigeait les Nordiques, en jouant du coude et en faisant passer ses idées sans égard au choix des moyens adoptés pour atteindre les objectifs, croit que le hockey à Québec, c'est fini. Jamais plus on revivra cette rivalité entre le Canadien et les Nordiques, une rivalité qui avait permis au hockey de connaître ses moments les plus intenses.
Mais, est-il préférable de tout mettre en œuvre pour sauver les concessions canadiennes où le hockey jouit encore d'une grande popularité ou encore chercher à sauver les meubles pour un territoire où le hockey n'a pas de racine, n'a pas d'histoire, comme ces concessions américaines qui végètent et qui semblent destinées à crever ?
Un effet inverse
Pourrait-on songer à un effet inverse, c'est-à-dire plutôt que de voir des concessions canadiennes prendre la direction des Etats-Unis - de toute façon, il ne reste plus beaucoup de villes intéressées par le hockey professionnel - le Canada ne pourrait-il pas accueillir les concessions vouées à l'échec, des équipes comme la Floride, Tampa Bay, Anaheim, Atlanta. Québec et Winnipeg ne méritent-elles pas une deuxième chance ?
D'accord, la plus solide mise en échec qu'encaissent les équipes canadiennes, une mise en échec qui résonne aux quatre coins du pays à tous les jours, provient de la dévaluation du dollar, un dollar incapable de prendre son envol, un dollar coincé dans un étau, à la merci de l'économie américaine. Mais ne pourrait-on pas combler l'écart de .40 cents qui représente une différence de $10 à $14 millions en pertes nettes pour certaines concessions canadiennes en récupérant les argents que verse la CBC et ses partenaires, je pense entre autres à TSN - les deux organismes verseront $300 millions à la Ligue nationale au cours des cinq prochaines années.
Ne pourrait-on pas former une division canadienne ? Ne pourrait-on pas créer des rivalités au Canada même en créant un calendrier où les formations du Canada joueraient un minimum de six à huit matchs entre elles ?
Kevin Lowe me disait l'autre jour : " Si c'est le statu quo après 2004, nous sommes cuits. Finis, "capouts" " Or, voilà que le gouvernement de l'Alberta vient de créer une loterie pour aider " ses deux " formations, les Flames de Calgary et les Oilers d'Edmonton. Une décision similaire de la part du gouvernement québécois ne ferait qu'améliorer la perspective que les Nordiques, dans un climat économique plus adéquat, pourraient tenir le coup.
Si la Ligue nationale a déjà accordé une deuxième chance à des villes comme Atlanta et le Minnesota, elle pourrait facilement accorder à Québec et à Winnipeg la possibilité de revenir dans le grand circuit du hockey professionnel.
Des gens intéressés
Quelques dirigeants de la Ligue nationale ne sont pas en désaccord avec la possibilité de réinstaller des concessions à Québec et à Winnipeg. " Comment parviendra-t-on à créer une atmosphère de hockey à Nashville ?, questionne souvent Bobby Clarke. C'est stupide et insensé qu'une concession de hockey a pignon sur rue à Nashville et que des villes comme Québec et Winnipeg ont été dépouillées de leur formation. "
Gary Bettman a voulu " américaniser " son circuit depuis son arrivée en 1992. Des objectifs intéressants et surtout essentiels pour attirer les grandes entreprises des Etats-Unis et les grandes chaînes de télévision. Il a signé une entente de $600 millions pour cinq ans avec les réseaux ABC et ESPN. Mais, le hockey demeurera toujours un sport régional, à preuve, ABC ne présentera que cinq semaines d'activités cet hiver. On est aussi bien loin des contrats de $17.6 milliards pour huit ans qu'a signé la NFL avec les chaines de télévision américaine. C'est peu à comparer au contrat de $2.6 milliards pour quatre ans de la NBA.
On a toujours reproché au gouvernement canadien de ne pas aider l'industrie du hockey. Peut-être que, par le biais de la CBC, le gouvernement central pourrait apporter une contribution additionnelle, en autant que l'argent dépensé demeure au Canada.
Le temps est peut-être venu pour les Américains d'oublier leur égo. L'avenir du hockey de la Ligue nationale passe avant tout par le Canada où ce sport a encore une raison d'être. Malheureusement, les principaux dirigeants de la ligue en sont-ils bien conscients, eux qui se croient supérieurs à tout le monde. Ce sont tous des Américains : le commissaire, le directeur exécutif de l'Association des joueurs, les avocats de la ligue.
Un piège
Le marché des joueurs autonomes sans restriction a " ses " pièges. Bob Gainey est le dernier à avoir fait preuve d'imprudence dans le dossier Jyrki Lumme. Dans le style des Stars, il ne fonctionne pas du tout avec le résultat qu'il est présentement au ballottage. Toronto pourrait être une destination intéressante pour lui d'autant plus que Pat Quinn l'a bien connu à Vancouver. Mais, le problème, c'est que Lumme touche près de $4 millions alors qu'il en vaut à peine $2 millions et là, je suis généreux Autre joueur au ballottage, le centre Sébastien Bordeleau, abandonné en début de saison par les Blues de St. Louis. Il a marqué un seul but (tir de pénalité) avec le Wild du Minnesota et on n'a pas aimé l'éthique de travail de Bordeleau
Il n'y a pas que le dollar canadien qui fait toute la différence entre les formations canadiennes et les formations américaines. Prenez l'exemple des Flames et des Stars. Le prix moyen pour un billet à Calgary est de $50.81 ($32.79US). A Dallas : $112.40 ($75.91US).
Dans l'entourage des Devils du New Jersey, on parle beaucoup de la possibilité d'une transaction impliquant les Kings de Los Angeles. Zigmud Palffy est le joueur convoité par Lou Lamoriello. Chez les Devils, Robert Holik (joueur autonome à la fin de la saison) et Scott Gomez alimentent les discussions
Mais si jamais les propriétaires se mettaient du plomb dans la tête et décidaient en 2004 de fermer les portes des amphithéâtres - à moins que les patineurs acceptent un plafond salarial et que la Ligue nationale, ces mêmes propriétaires, décident de partager une partie de leurs revenus - serait-il possible alors de faire revivre cette atmosphère unique que l'on retrouvait au Colisée ?
Je sais que Me Aubut qui gère sa fortune avec la même passion qu'il dirigeait les Nordiques, en jouant du coude et en faisant passer ses idées sans égard au choix des moyens adoptés pour atteindre les objectifs, croit que le hockey à Québec, c'est fini. Jamais plus on revivra cette rivalité entre le Canadien et les Nordiques, une rivalité qui avait permis au hockey de connaître ses moments les plus intenses.
Mais, est-il préférable de tout mettre en œuvre pour sauver les concessions canadiennes où le hockey jouit encore d'une grande popularité ou encore chercher à sauver les meubles pour un territoire où le hockey n'a pas de racine, n'a pas d'histoire, comme ces concessions américaines qui végètent et qui semblent destinées à crever ?
Un effet inverse
Pourrait-on songer à un effet inverse, c'est-à-dire plutôt que de voir des concessions canadiennes prendre la direction des Etats-Unis - de toute façon, il ne reste plus beaucoup de villes intéressées par le hockey professionnel - le Canada ne pourrait-il pas accueillir les concessions vouées à l'échec, des équipes comme la Floride, Tampa Bay, Anaheim, Atlanta. Québec et Winnipeg ne méritent-elles pas une deuxième chance ?
D'accord, la plus solide mise en échec qu'encaissent les équipes canadiennes, une mise en échec qui résonne aux quatre coins du pays à tous les jours, provient de la dévaluation du dollar, un dollar incapable de prendre son envol, un dollar coincé dans un étau, à la merci de l'économie américaine. Mais ne pourrait-on pas combler l'écart de .40 cents qui représente une différence de $10 à $14 millions en pertes nettes pour certaines concessions canadiennes en récupérant les argents que verse la CBC et ses partenaires, je pense entre autres à TSN - les deux organismes verseront $300 millions à la Ligue nationale au cours des cinq prochaines années.
Ne pourrait-on pas former une division canadienne ? Ne pourrait-on pas créer des rivalités au Canada même en créant un calendrier où les formations du Canada joueraient un minimum de six à huit matchs entre elles ?
Kevin Lowe me disait l'autre jour : " Si c'est le statu quo après 2004, nous sommes cuits. Finis, "capouts" " Or, voilà que le gouvernement de l'Alberta vient de créer une loterie pour aider " ses deux " formations, les Flames de Calgary et les Oilers d'Edmonton. Une décision similaire de la part du gouvernement québécois ne ferait qu'améliorer la perspective que les Nordiques, dans un climat économique plus adéquat, pourraient tenir le coup.
Si la Ligue nationale a déjà accordé une deuxième chance à des villes comme Atlanta et le Minnesota, elle pourrait facilement accorder à Québec et à Winnipeg la possibilité de revenir dans le grand circuit du hockey professionnel.
Des gens intéressés
Quelques dirigeants de la Ligue nationale ne sont pas en désaccord avec la possibilité de réinstaller des concessions à Québec et à Winnipeg. " Comment parviendra-t-on à créer une atmosphère de hockey à Nashville ?, questionne souvent Bobby Clarke. C'est stupide et insensé qu'une concession de hockey a pignon sur rue à Nashville et que des villes comme Québec et Winnipeg ont été dépouillées de leur formation. "
Gary Bettman a voulu " américaniser " son circuit depuis son arrivée en 1992. Des objectifs intéressants et surtout essentiels pour attirer les grandes entreprises des Etats-Unis et les grandes chaînes de télévision. Il a signé une entente de $600 millions pour cinq ans avec les réseaux ABC et ESPN. Mais, le hockey demeurera toujours un sport régional, à preuve, ABC ne présentera que cinq semaines d'activités cet hiver. On est aussi bien loin des contrats de $17.6 milliards pour huit ans qu'a signé la NFL avec les chaines de télévision américaine. C'est peu à comparer au contrat de $2.6 milliards pour quatre ans de la NBA.
On a toujours reproché au gouvernement canadien de ne pas aider l'industrie du hockey. Peut-être que, par le biais de la CBC, le gouvernement central pourrait apporter une contribution additionnelle, en autant que l'argent dépensé demeure au Canada.
Le temps est peut-être venu pour les Américains d'oublier leur égo. L'avenir du hockey de la Ligue nationale passe avant tout par le Canada où ce sport a encore une raison d'être. Malheureusement, les principaux dirigeants de la ligue en sont-ils bien conscients, eux qui se croient supérieurs à tout le monde. Ce sont tous des Américains : le commissaire, le directeur exécutif de l'Association des joueurs, les avocats de la ligue.
Un piège
Le marché des joueurs autonomes sans restriction a " ses " pièges. Bob Gainey est le dernier à avoir fait preuve d'imprudence dans le dossier Jyrki Lumme. Dans le style des Stars, il ne fonctionne pas du tout avec le résultat qu'il est présentement au ballottage. Toronto pourrait être une destination intéressante pour lui d'autant plus que Pat Quinn l'a bien connu à Vancouver. Mais, le problème, c'est que Lumme touche près de $4 millions alors qu'il en vaut à peine $2 millions et là, je suis généreux Autre joueur au ballottage, le centre Sébastien Bordeleau, abandonné en début de saison par les Blues de St. Louis. Il a marqué un seul but (tir de pénalité) avec le Wild du Minnesota et on n'a pas aimé l'éthique de travail de Bordeleau
Il n'y a pas que le dollar canadien qui fait toute la différence entre les formations canadiennes et les formations américaines. Prenez l'exemple des Flames et des Stars. Le prix moyen pour un billet à Calgary est de $50.81 ($32.79US). A Dallas : $112.40 ($75.91US).
Dans l'entourage des Devils du New Jersey, on parle beaucoup de la possibilité d'une transaction impliquant les Kings de Los Angeles. Zigmud Palffy est le joueur convoité par Lou Lamoriello. Chez les Devils, Robert Holik (joueur autonome à la fin de la saison) et Scott Gomez alimentent les discussions