Roy: un innovateur
Hockey mardi, 27 mai 2003. 15:51 mercredi, 18 déc. 2024. 12:05
NEW YORK - On ne se lancera pas dans un débat à savoir si Patrick Roy mérite qu'on l'affuble du titre de meilleur gardien de tous les temps.
Les opinions sont partagées au même titre qu'on peut chercher à comparer des gardiens qui ont évolué dans des époques différentes, avec des équipes différents, avec un style de jeu différent et avec des règlements différents.
Mais, ce qu'on ne pourra jamais enlever à Roy, c'est son titre d'innovateur. Parce qu'il a innové et quiconque parvient à donner une autre dimension à son sport mérite non seulement qu'on le perçoive comme l'un des plus grands joueurs de hockey de tous les temps, mais aussi qu'on lui réserve immédiatement sa place au Temple de la renommée.
Patrick Roy a innové par son style, par sa façon de se comporter pendant un match de hockey. On ne connaissait pas grand-chose du style papillon avant son arrivée. On ne connaissait pas grand-chose des gardiens au style intimidant. Il a aussi changé, à sa façon, le monde du hockey.
On reconnaîtra à Patrick Roy une détermination et aussi une arrogance qui lui ont permis de donner à sa profession les lettres de noblesse qui lui revenaient mais qu'on refusait de reconnaître parce que, a-t-on dit pendant des années, ce sont les marqueurs qui remplissent les stades. Ce sont les Maurice Richard, les Jean Béliveau, les Wayne Gretzky, les Guy Lafleur, les Mario Lemieux, les Jaromir Jagr qui ont le mieux respecté la tradition du hockey.
Innovateur
Dans un sens oui. Mais, des joueurs comme Bobby Orr et Doug Harvey, à son époque, ont aussi modifié les règles du jeu. Les défenseurs devaient surtout demeurer constamment sur la défensive. Ils ne devaient prendre aucun risque. Harvey a été le premier à se porter en attaque. Orr a suivi en donnant au hockey une autre facette de l'attaque, l'implication des défenseurs. Le quatrième attaquant, dit-on encore aujourd'hui.
Patrick Roy appartient à cette catégorie. Si Jacques Plante a innové avec la création d'un masque pour les gardiens, Roy a lancé une mode. Celle des gardiens rapides, celle des gardiens au style papillon, celle des gardiens en meilleure forme que jamais, celle des gardiens téméraires.
Je me rappelle encore ses débuts avec le Canadien, c'était lors de la saison 1985-86 et il y avait trois gardiens à Montréal. Steve Penney, Doug Soetart et Roy. Soetart jouait un peu le parrain, c'est-à-dire qu'il était celui qui insistait auprès de Penney pour que ce jeune " blanc-bec " ne vienne pas se mêler de leurs affaires. Mais Jean Perron n'a jamais voulu souscrire à l'idée d'accorder des privilèges aux deux vétérans. Plus souvent qu'autrement, il " donnait " presque tous les matchs à l'étranger à son jeune gardien. Cette marque de confiance devait d'ailleurs lancer Roy à tout jamais.
" Mais, c'est surtout lors de cette période de prolongation contre les Rangers qui a préparé la magnifique carrière de Patrick, confiait François Allaire, l'entraîneur de Roy pendant plusieurs saisons. Il avait effectué 11 arrêts de suite, et j'avais dit alors, c'est lancé. Plus personne ne va l'intimider, plus personne ne va oser solliciter son poste. Il est là pour plusieurs années, car ce soir-là, il a gagné non seulement la confiance du public mais surtout celle de ses coéquipiers. "
Et il avait aussi gagné la confiance de tous les jeunes gardiens du Québec.
Une pépinière de gardiens
Depuis son arrivée en 1985-86, le Québec est devenu une pépinière de gardiens. Pendant plusieurs années, ils avaient tous un style similaire, un style papillon. Puis, il y a 10 ans, celui qui prend maintenant la relève, Martin Brodeur, s'est amené avec un style plus téméraire, plus spectaculaire. Maintenant, les gardiens ont appris à contrôler la rondelle, ils ont appris à quitter leur filet pour intervenir dans le déploiement défensif, ils ont appris à faire des passes.
Sauf que Brodeur a encore l'unique recette pour marquer des buts.
" Je ne sais pas si les jeunes gardiens vont imiter mon style à partir de maintenant, mentionnait Brodeur, hier, mais Patrick est celui qui a pavé la voie. C'est vraiment lui qui a servi d'exemple pour nous tous quand on y pense bien. On a tous voulu l'imiter, en faire notre point de référence. "
Le bon vieux Patrick se retire alors que deux gardiens francophones, issus de son " école de pensée " s'affrontent en finale de la coupe Stanley. Brodeur est celui qui va maintenant poursuivre la tradition avant que Jean-Sébastien Giguère n'assume le suivi.
De nouveaux standards
Au cours de sa carrière, on pourra dire que Patrick Roy a défriché. Si les gardiens d'aujourd'hui sont maintenant considérés comme étant aussi importants que le marqueur de 50 buts, si tous les succès d'une équipe repose en grande partie sur les épaules du gardien, c'est que Roy a établi des standards.
Des standards élevés mais des standards qui donnent encore plus d'éclats à la profession.
Peut-être avait-il un caractère de chien à l'occasion mais cela venait aussi avec cette insatiable soif de gagner. Il n'acceptait pas les demi-mesures et il lui arrivait de s'accorder des pouvoirs qui ne lui revenaient tout simplement pas.
Sauf qu'une fois le match en marche, ses arrêts effaçaient les écarts de conduite Il a toujours aimé compétitionner sur un fil de fer avec ou sans filet, ça c'est une autre histoire!
Les opinions sont partagées au même titre qu'on peut chercher à comparer des gardiens qui ont évolué dans des époques différentes, avec des équipes différents, avec un style de jeu différent et avec des règlements différents.
Mais, ce qu'on ne pourra jamais enlever à Roy, c'est son titre d'innovateur. Parce qu'il a innové et quiconque parvient à donner une autre dimension à son sport mérite non seulement qu'on le perçoive comme l'un des plus grands joueurs de hockey de tous les temps, mais aussi qu'on lui réserve immédiatement sa place au Temple de la renommée.
Patrick Roy a innové par son style, par sa façon de se comporter pendant un match de hockey. On ne connaissait pas grand-chose du style papillon avant son arrivée. On ne connaissait pas grand-chose des gardiens au style intimidant. Il a aussi changé, à sa façon, le monde du hockey.
On reconnaîtra à Patrick Roy une détermination et aussi une arrogance qui lui ont permis de donner à sa profession les lettres de noblesse qui lui revenaient mais qu'on refusait de reconnaître parce que, a-t-on dit pendant des années, ce sont les marqueurs qui remplissent les stades. Ce sont les Maurice Richard, les Jean Béliveau, les Wayne Gretzky, les Guy Lafleur, les Mario Lemieux, les Jaromir Jagr qui ont le mieux respecté la tradition du hockey.
Innovateur
Dans un sens oui. Mais, des joueurs comme Bobby Orr et Doug Harvey, à son époque, ont aussi modifié les règles du jeu. Les défenseurs devaient surtout demeurer constamment sur la défensive. Ils ne devaient prendre aucun risque. Harvey a été le premier à se porter en attaque. Orr a suivi en donnant au hockey une autre facette de l'attaque, l'implication des défenseurs. Le quatrième attaquant, dit-on encore aujourd'hui.
Patrick Roy appartient à cette catégorie. Si Jacques Plante a innové avec la création d'un masque pour les gardiens, Roy a lancé une mode. Celle des gardiens rapides, celle des gardiens au style papillon, celle des gardiens en meilleure forme que jamais, celle des gardiens téméraires.
Je me rappelle encore ses débuts avec le Canadien, c'était lors de la saison 1985-86 et il y avait trois gardiens à Montréal. Steve Penney, Doug Soetart et Roy. Soetart jouait un peu le parrain, c'est-à-dire qu'il était celui qui insistait auprès de Penney pour que ce jeune " blanc-bec " ne vienne pas se mêler de leurs affaires. Mais Jean Perron n'a jamais voulu souscrire à l'idée d'accorder des privilèges aux deux vétérans. Plus souvent qu'autrement, il " donnait " presque tous les matchs à l'étranger à son jeune gardien. Cette marque de confiance devait d'ailleurs lancer Roy à tout jamais.
" Mais, c'est surtout lors de cette période de prolongation contre les Rangers qui a préparé la magnifique carrière de Patrick, confiait François Allaire, l'entraîneur de Roy pendant plusieurs saisons. Il avait effectué 11 arrêts de suite, et j'avais dit alors, c'est lancé. Plus personne ne va l'intimider, plus personne ne va oser solliciter son poste. Il est là pour plusieurs années, car ce soir-là, il a gagné non seulement la confiance du public mais surtout celle de ses coéquipiers. "
Et il avait aussi gagné la confiance de tous les jeunes gardiens du Québec.
Une pépinière de gardiens
Depuis son arrivée en 1985-86, le Québec est devenu une pépinière de gardiens. Pendant plusieurs années, ils avaient tous un style similaire, un style papillon. Puis, il y a 10 ans, celui qui prend maintenant la relève, Martin Brodeur, s'est amené avec un style plus téméraire, plus spectaculaire. Maintenant, les gardiens ont appris à contrôler la rondelle, ils ont appris à quitter leur filet pour intervenir dans le déploiement défensif, ils ont appris à faire des passes.
Sauf que Brodeur a encore l'unique recette pour marquer des buts.
" Je ne sais pas si les jeunes gardiens vont imiter mon style à partir de maintenant, mentionnait Brodeur, hier, mais Patrick est celui qui a pavé la voie. C'est vraiment lui qui a servi d'exemple pour nous tous quand on y pense bien. On a tous voulu l'imiter, en faire notre point de référence. "
Le bon vieux Patrick se retire alors que deux gardiens francophones, issus de son " école de pensée " s'affrontent en finale de la coupe Stanley. Brodeur est celui qui va maintenant poursuivre la tradition avant que Jean-Sébastien Giguère n'assume le suivi.
De nouveaux standards
Au cours de sa carrière, on pourra dire que Patrick Roy a défriché. Si les gardiens d'aujourd'hui sont maintenant considérés comme étant aussi importants que le marqueur de 50 buts, si tous les succès d'une équipe repose en grande partie sur les épaules du gardien, c'est que Roy a établi des standards.
Des standards élevés mais des standards qui donnent encore plus d'éclats à la profession.
Peut-être avait-il un caractère de chien à l'occasion mais cela venait aussi avec cette insatiable soif de gagner. Il n'acceptait pas les demi-mesures et il lui arrivait de s'accorder des pouvoirs qui ne lui revenaient tout simplement pas.
Sauf qu'une fois le match en marche, ses arrêts effaçaient les écarts de conduite Il a toujours aimé compétitionner sur un fil de fer avec ou sans filet, ça c'est une autre histoire!