Il est évident qu'en embauchant Ken Hitchcock pour succéder à Gerard Gallant derrière le banc de l'équipe, les Blue Jackets de Columbus avaient leur petite idée sur la façon dont ils veulent que cette organisation soit menée pour les années à venir.

Les candidats qui ont été considérés pour l'emploi sont tous de bons entraîneurs. Pat Quinn est du genre fin renard, plus relax, qui a tendance à donner des entraînements plus faciles et des permissions à ses vétérans. Andy Murray est un technicien, un tacticien qui excelle dans la préparation de plans de match.

Hitchcock est réputé pour être dur avec ses joueurs, un homme disciplinaire qui en demande beaucoup et qui ne se gêne pas pour dire ce qu'il pense à un joueur qui le déçoit. S'il se retrouve aujourd'hui à Columbus, c'est parce que les Jackets recherchaient ce genre d'entraîneur pour guider leurs nombreux jeunes talentueux.

Hitchcock devra trouver un moyen de faire sortir le meilleur de ses jeunes canons offensifs, en faisant toutefois attention de ne pas les écraser. À cet égard, j'ai l'impression qu'il a beaucoup appris de son expérience à Philadelphie. Il voudra diriger ses troupes avec une main ferme, mais en étant conscient qu'il a besoin de mettre les joueurs de son côté.

Au début de la saison, j'avais prédit que les Blue Jackets termineraient au septième rang dans l'Association Ouest et je crois toujours que cette équipe a des chances de se qualifier pour les séries éliminatoires.

On n'est qu'au quart de la saison et je crois que le changement d'entraîneur arrive à point. Les Jackets ont bien agi en prenant une décision rapide quand ils ont senti que Gallant n'était pas capable de livrer la marchandise. On a décidé d'amener un coach d'expérience qui connaît la LNH comme le fond de sa poche et dont l'arrivée pourrait apporter des résultats immédiats. Il ne suffit que d'une petite série de victoires pour redonner confiance aux joueurs et que ces succès fassent boule de neige.

Les Flyers peuvent regarder du côté de Montréal

Des rumeurs ont circulé cette semaine à l'effet que les Flyers seraient prêts à sacrifier Peter Forsberg pour aller chercher un gardien de premier plan, possiblement Evgeni Nabokov à San Jose. Tout a été nié par Forsberg et la direction des Flyers, mais on dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu.

Personnellement, je ne crois pas que ça soit la bonne solution à envisager pour Philadelphie. Un peu comme à Montréal, on ne peut pas se permettre de partir sur une période de reconstruction à long terme là-bas. Ils doivent année après année avoir une équipe compétitive et sans leur meilleur élément, l'un des joueurs les plus complets de la Ligue nationale, je ne vois pas comment ils pourraient y arriver.

À mon avis, les Flyers devraient davantage magasiner pour un gardien disons « moyen » et un défenseur. Avec cette idée en tête, je me dis que Jeff Carter à Montréal… pourquoi pas?

Je pense évidemment à David Aebischer, qui paie présentement le prix pour deux performances ordinaires et le rendement impeccable de Cristobal Huet. De plus, le Tricolore possède sept défenseurs qui peuvent jouer régulièrement dans la LNH, dont trois qui deviendront autonomes à la fin de la saison : Sheldon Souray, Craig Rivet et Andrei Markov.

Je pense que le CH a vraiment besoin d'un autre bon joueur de centre. À Philadelphie, il y a Forsberg, Mike Richards en plus de Carter. Pourquoi ne pas se servir de l'un deux pour aller chercher deux joueurs qui pourraient les aider présentement?

Certains poseront la question : Aebischer est-il à ce point meilleur que Robert Esche ou Antero Niittymaki? Moi je dis oui, parce que ces derniers ont perdu confiance en leurs moyens tandis que le Suisse est convaincu d'être un numéro 1 dans la LNH.

En tout cas, je me dis que si cette possibilité me trotte dans la tête, elle doit aussi avoir fait son chemin dans celle de Bob Gainey.

Jagr rejoindra-t-il Messier?

Jaromir Jagr a atteint un plateau important il y a quelques jours, celui des 600 buts dans la Ligue nationale. Après avoir connu un creux de vague à Washington, le grand Tchèque est redevenu le joueur dominant que l'on connaissait. Il semble s'amuser et qui sait ce qu'il sera en mesure d'accomplir s'il conserve cette attitude.

Jagr aura 35 ans en février. Il lui manque 421 points pour rejoindre Mark Messier au deuxième rang des meilleurs marqueurs de tous les temps dans la Ligue nationale. Pourra-t-il y arriver?

C'est certain qu'il va devoir être un exemple de constance jusqu'à ce qu'il décide de prendre sa retraite, mais je crois que c'est possible. Jagr est puissant, dominant, le genre de joueur qui rend tout le monde autour de lui meilleur. Il intimide l'adversaire par sa seule présence sur la patinoire. De plus, la nouvelle réalité du circuit Bettman lui permet de faire démonstration de son talent à sa guise et je le vois très bien jouer jusqu'à 40 ans.

Attention aux Bruins

L'heure est aux premiers bilans alors que l'on a joué le quart de la saison dans la LNH. Quelles équipes réussiront à se remettre d'un lent départ pour se hisser où tout le monde les voyait en septembre? Qui joue au-dessus de sa tête et chutera au classement dans les prochains mois?

Je crois que les Bruins de Boston sont les plus susceptibles de retrouver leur place parmi les huit meilleurs clubs de l'Association Est. Zdeno Chara se sentira de plus en plus à l'aise avec sa nouvelle équipe et il sait qu'il a encore tout à prouver. Tim Thomas est en train de reprendre où il avait laissé l'an dernier. Ils comptent toujours sur des joueurs de talent comme les Bergeron, Murray et Kessel et un entraîneur d'expérience en Dave Lewis. Vraiment, je ne peux pas croire que les Bruins ne seront pas capables de reprendre des allures de gagnants.

À Ottawa, Bryan Murray a perdu le contrôle, l'avantage numérique ne fonctionne pas et je n'ai pas l'impression que leurs deux gardiens de but peuvent les transporter jusqu'à la coupe Stanley, ce qui était leur objectif en début de saison.

Je salue toutefois la décision d'avoir donné le filet à Ray Emery. Je me fous du salaire des joueurs. Si tu travailles, tu es intense et tu rends ton équipe compétitive, tu mérites de jouer. Les Sénateurs se sont peut-être trompés en accordant un gros contrat à Martin Gerber, mais ils doivent apprendre à vivre avec leur erreur et prendre les moyens qu'il faut pour gagner.

De l'autre côté, il y a des équipes à qui personne ne donnait de chances au début de la saison et qui surprennent.

Peu de gens pensaient que les Maple Leafs participeraient aux séries, mais je crois qu'il faut maintenant les prendre au sérieux. Leurs deux défenseurs étoiles se sont remis à fonctionner, leur jeu de puissance fait des étincelles et les jeunes comme Wellwood et Stajan se fondent parfaitement avec les vétérans comme Tucker, qui connaît toute une saison.

Non, si une équipe est destinée à chuter, ce sont les Penguins de Pittsburgh. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas bons, mais on a tendance à oublier qu'ils sont très jeunes. J'ai bien peur que ça va les rattraper un jour ou l'autre.

Propos recueillis par RDS.ca