Jake Muzzin fait fi des sceptiques
Coupe du Monde Feminine de la FIFA samedi, 10 sept. 2016. 10:18 mercredi, 11 déc. 2024. 14:50OTTAWA – Alors qu’on dénonce à tous vents l’exclusion de défenseurs comme P.K. Subban ou Kristopher Letang de la sélection qui représentera le Canada à la Coupe du monde de hockey, Jake Muzzin apparaît presque comme un intrus au sein de la formation assemblée par Doug Armstrong et son groupe d’assistants.
Muzzin, il est vrai, ne possède pas le profil du joueur qui se retrouve habituellement dans une compétition opposant les meilleurs au monde. Il est un ancien choix de cinquième ronde qui n’a jamais signé de contrat avec l’équipe qui l’a repêché. Au sein d’Équipe Canada, il est l’un des quatre joueurs à n’avoir jamais été invité au match des étoiles.
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Il n’a certainement pas la vitesse de Letang, ne sera jamais aussi spectaculaire que Subban. Il le sait et il vit très bien avec ça.
« J’entends tout ça, mais ça ne me dérange pas », laisse tomber l’imposant barbu sans avoir l’air de comprendre pourquoi on en ferait tout un plat.
Si vous pensez que Muzzin n’est pas à sa place avec Équipe Canada, permettez-lui au moins d’être en désaccord avec vous. L’imposant arrière des Kings de Los Angeles se sent chez lui dans le vestiaire de l’équipe favorite et pas seulement parce que sa longue barbe le place dans la même catégorie que les Brent Burns et Joe Thornton de ce monde.
« Ce n’est pas comme si j’étais en compétition avec P.K. Subban, argue l’Ontarien de 27 ans. Je veux dire, ces gars-là sont des droitiers, on sait que les dirigeants ici aiment utiliser les défenseurs sur leur côté fort et il y a beaucoup de bons défenseurs droitiers au Canada. On déjà Webs, Dewy, Burnsy et Petro, alors... »
Et puis ce n’est pas comme si Muzzin était le dernier venu non plus. Défenseur de l’année dans la Ligue de l’Ontario (OHL) à sa dernière saison junior, le colosse de 6 pieds 3 pouces faisait partie de la première paire de défenseurs des Kings lors que de leur plus récente conquête de la coupe Stanley. Il a aussi un peu d’expérience sur la scène internationale : l’année dernière, il a aidé le Canada à remporter l’or au Championnat du monde en affichant le meilleur différentiel (+14) du tournoi.
« Si j’étais plus jeune, oui, peut-être que je serais intimidé présentement, mais là ce n’est pas le cas, disait-il cette semaine. Je me sens bien, je sens que je mérite d’être ici. C’est fou de faire partie d’un groupe aussi talentueux. C’est de loin la meilleure équipe dont j’ai fait partie dans ma vie! »
« Il fait partie de ces gars contre qui je n’aime pas jouer, complimente Jonathan Toews, qui est à une recherche Google près de se retrouver devant de douloureux souvenirs d’une rencontre avec Muzzin. Il est très fort en défensive, il ne donne pas beaucoup d’espace. Il est jeune, mais il est fort et il patine bien pour un gars de sa grandeur. Je pense qu’il va être une force défensive dans notre équipe. »
Les atomes crochus entre Muzzin et Doughty ne sont assurément pas étrangers à sa présence actuelle avec la sélection nationale. Les deux complices, qui ont grandi en jouant un contre l’autre dans le hockey mineur ontarien, ont été séparés par Darryl Sutter à Los Angeles la saison dernière, mais formaient une paire solide il y a deux ans. Ce n’est pas un hasard si Babcock a décidé de les réunir dès le début du camp.
« Il aime la chimie qu’il y a entre nous, le fait qu’on se complète bien. On a gagné ensemble dans le passé, on a fait nos preuves ensemble et j’espère que je pourrai jouer à ses côtés jusqu’à la fin de la compétition », souhaite Muzzin.