Andrei Markov à Kazan pour deux ans ferme
Hockey samedi, 18 nov. 2017. 13:03 jeudi, 21 nov. 2024. 20:15À l’aube de la saison 2017-2018, Marc Bergevin s’est montré confiant. La défense du Canadien, il l’a qualifiée de plus forte. Malheureusement, tout cela n’a été qu'un vœu pieux. Les pertes de la saison morte font mal et la ville de Montréal est maintenant en panique.
Désespérés, certains partisans rêvent d’un scénario hollywoodien. Ils rêvent d’un retour prématuré d’Andrei Markov en Amérique du Nord. Malheureusement pour les amateurs de hockey montréalais, cela n’arrivera pas. Le Russe l’a confirmé, il demeurera à Kazan jusqu’au printemps de 2019.
« Quitter Montréal ne fut pas une décision facile à prendre, mais je suis maintenant ici et je ne reviendrai pas là-dessus. J’ai tout fait pour essayer de signer avec le club, mais nous n’avons pas réussi à trouver de terrain d’entente. Il est maintenant trop tard. »
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Andrei ne s’exprime pas dans ces termes pour la première fois, mais les vœux persistants d’une partie du public semblent offrir une belle tribune à certains. Encore dernièrement, un journaliste russe a fait parler de lui sur Twitter en citant Markov. À une remarque par rapport à ses 10 derniers matchs manquant pour atteindre le plateau des 1000 au cours de sa carrière dans la LNH, Markov a répondu : « où avez-vous su que je ne rejouerai pas là-bas? »
Un peu partout dans les médias, on a vite sauté aux conclusions et on s’est mis à parler de possibles clauses échappatoires dans son contrat. En fait, Markov se contente de ne pas fermer la porte. Le Russe n’a toujours pas pris sa retraite et il ne prévoit pas le faire à court terme.
« Je ne m’impose pas de feuille de route à long terme. Je joue ma saison en me concentrant sur le prochain match. Je ne suis plus très jeune, mais je me sens tout de même bien. Je continue à travailler fort. On verra si je jouerai ces dix matchs, mais ce n’est pas ma préoccupation première pour l’instant. »
Avec l'Ak Bars, Markov joue en moyenne 20 minutes par match. À égalité numérique, il fait souvent des sorties de courtes durées. Lorsqu’il participe à une montée, il se porte peu à l’attaque.
Markov applique seulement le plan de match de son entraîneur. Zinetoula Bilialetdinov est un adepte des systèmes très défensifs où l’on se contente d’étouffer l’adversaire en zone neutre.
On le voit aussi en désavantage numérique. Contre le Club de l’Armée rouge, vendredi dernier, le Russe ne s’est pas gêné pour y aller d’un peu de « Sherwood » sur les joueurs essayant de faire écran devant son gardien. Andrei ne semble pas perdu sur la glace, mais il avoue qu’il a dû travailler fort pour se réadapter au style de hockey de la KHL.
« C’est un nouveau défi à relever. Le hockey y est différent que dans la LNH. Au début, j’ai dû m’ajuster à la grandeur de la patinoire et au style de jeu. En ce moment, nous en sommes à la moitié de la saison et je me sens beaucoup plus à l’aise. »
Sans surprise, Andrei joue aussi à la pointe en avantage numérique, comme il l’a si longtemps fait à Montréal. Le Russe y a obtenu une bonne partie de ses points cette saison, mais le jeu de puissance de l’équipe a été blanchi la plupart du temps lors des dernières joutes. Comme l’explique Jiri Sekac, ces insuccès sont beaucoup plus liés aux blessures qu’au jeu de Markov.
« Nous avons perdu les services de plusieurs joueurs, dont Justin Azevedo. C’est un gars important pour notre unité spéciale en avantage numérique. »
À sa deuxième saison avec l'Ak Bars, Sekac s’est bien intégré au système de Bilialetdinov. À ses yeux, Andrei Markov se débrouille bien.
« Pour un défenseur, il a récolté beaucoup de points. Il est un joueur important au sein de notre formation. Au début, il a certes eu un peu de difficulté à s’adapter à la grande surface, mais tout cela n’est plus d’actualité. Il est indéniablement un des meilleurs défenseurs en ce moment. »
En route vers l’or olympique?
En cette année olympique, les joueurs de la KHL sont les grands gagnants. Ils sont en tête de liste de sélections de leurs équipes nationales respectives. Plusieurs experts voient la Fédération de Russie comme grande favorite de cette compétition. Andrei Markov ne cache pas qu’il aimerait être du tournoi, mais il n’a toujours pas reçu de garanties à ce propos.
« Je ne suis toujours pas en contact avec la Fédération de hockey russe ou avec Oleg Znarok. Si je veux être sélectionné, la chose à faire, c’est d’améliorer la qualité de mon jeu. C’est ce sur quoi je mets l’accent en ce moment. Je n’ai aucun contrôle sur le reste. »
En début novembre, à Helsinki, Markov n’a pas participé à la Coupe Karlaja. Ce tournoi est une des quatre manches de l’Euro Tour, une série de compétition ayant pour but de préparer les équipes nationales pour les Jeux olympiques et les Championnats mondiaux. Andrei n’y fut toutefois pas le seul absent de marque. Pavel Datsyuk et Ilya Kovalchuk ont aussi passé leur tour.
Lors de cette compétition, la Fédération réserve ses vedettes pour sa propre manche. L’évènement se tient à Moscou, en décembre, et il se nomme « La coupe de la Première chaine ». Encore cette année, le tout aura lieu durant le Forum mondial du hockey ayant lieu du 13 au 17 décembre. À un mois de la tenue de cette compétition, Markov n’a toujours pas eu de garantie.
« Je ne sais pas si j’y serai. La décision revient à l’entraîneur. Comme je l’ai déjà dit, je dois lever mon jeu d’un cran pour y obtenir une place. C’est la seule chose sur laquelle j’ai du pouvoir. »
L’avenir nous dira si Markov sera de la grande fête olympique. Dans le cas contraire, il aura toujours la chance de gagner la Coupe Gagarine. L'Ak Bars est une formation redoutable trônant actuellement en tête de son association. C’est une des raisons pour lesquelles le Russe a opté pour ce club.
« Kazan a toujours eu de bonnes équipes et c’est encore le cas cette année. L'Ak Bars est un club très bien structuré. J’adore jouer pour cette équipe. Nous avons déjà joué la moitié de la saison et nous entrons dans la partie la plus intéressante de cette campagne. Ça m’enthousiasme. »
Malgré tout son amour pour Montréal, Andrei est loin d’un retour avec le Canadien. Il est loin de se plaindre à Kazan et il est heureux d’y relever de nouveaux défis. Les partisans du Tricolore devront donc faire leur deuil jusqu’au printemps 2019.