Classique hivernale LHJMQ : À l’ombre des estrades de Saint-Tite
LHJMQ mardi, 20 janv. 2015. 15:17 vendredi, 13 déc. 2024. 13:59MONTRÉAL – « Samedi soir, je vais bien dormir. »
D’ici là, René Arbour n’a pas une minute à perdre. Car à deux jours de la Classique hivernale de la LHJMQ à Saint-Tite, le gérant de l’équipement des Cataractes de Shawinigan a encore beaucoup à faire.
Préparer l’équipement, le charger dans le camion, faire la navette, inspecter les lieux, aménager les vestiaires, veiller au confort de trois équipes... La liste de tâches à accomplir est longue.
« Ce sont des matchs locaux, sur la route », note-t-il en faisant référence aux visites successives des Tigres de Victoriaville et des Remparts de Québec, vendredi et samedi.
Cette escale en plein air, Arbour et ses hommes la planifient depuis des semaines. Après une première visite de reconnaissance effectuée lundi matin, ils débarqueront aujourd’hui aux grandes estrades du Festival western de Saint-Tite pour y établir leurs quartiers temporaires.
« Ce sera en quelque sorte nos répétitions générales », indique l’homme à tout faire des Cataractes, qui devraient s’entraîner sur la patinoire extérieure aujourd’hui et demain.
« C’est vraiment à notre arrivée mercredi que je crois que la nervosité s’installera », anticipe Arbour, qui n’en est toutefois pas à sa première besogne d’envergure depuis qu’il a été embauché par les Cats avant le début de la saison.
En août dernier, il devait organiser le transport de l’équipement des siens aux Îles-de-la-Madeleine à l’occasion d’une série de deux matchs préparatoires face aux Wildcats de Moncton. « Il fallait composer avec plusieurs restrictions à bord de l’avion », résume-t-il tout en concédant que l’ampleur du présent défi est tout autre.
Arbour doit penser à tout. Cagoules, gants, sous-vêtements isolants, rubans, boissons chaudes, Gatorade, lames de rechange... Tout, absolument tout, doit être à sa disposition et à celle de ses homologues des Tigres et des Remparts.
« C’est sans doute mon plus gros défi. Je ne peux pas partir en plein match pour aller chercher ce qui me manque dans notre vestiaire comme je peux normalement le faire en cas d’urgence. On ne doit rien oublier », martèle Arbour, qui devra œuvrer à une trentaine de minutes de voiture de son lieu de travail habituel.
« C'est le gars le plus occupé du vestiaire, observe l'entraîneur-chef des Cataractes Martin Bernard. C’est son travail à lui de faire en sorte que les joueurs n’aient pas d’excuses pendant le match. »
La conscience tranquille
Puisque les grandes estrades sont dépourvues de vestiaires pouvant héberger deux équipes de hockey, les Cataractes et leurs visiteurs établiront domicile de l’autre côté de la rue, dans un gymnase et un vestiaire d’une équipe de football de l’école secondaire Paul-Le Jeune.
Les joueurs de deux clubs pourront y enfiler tout leur équipement, à l’exception de leurs patins, avant de monter à bord d’un autobus qui les mènera à l’entrée de roulottes chauffées stationnées sous les estrades et située à une cinquantaine de pieds de la patinoire. Ils y retraiteront également au terme des périodes.
« Si tout va bien, après le premier match, on aura qu’à faire le lavage de nos uniformes et nous serons prêts pour le lendemain, observe Arbour sur un ton de voix qui camoufle bien son stress. Ça ne paraît peut-être pas, mais à l’intérieur je suis stressé », admet-il au bout du fil.
C’est pourquoi il ne laissera rien au hasard. « On va prendre des notes, faire le tour des vestiaires, vérifier, vérifier et vérifier encore afin de s’assurer que tout y est. »
Une fois qu’il aura la conscience tranquille, il pourra profiter du moment, peut-être même chausser les patins. « J’espère avoir le temps de patiner un peu. Au pire, j’aurai foulé la glace en running. »
Après, seulement après, il dormira comme un bébé.