Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Bill Zonnon, un espoir de première ronde?

Publié
Mise à jour

Le match entre l'Armada de Blainville-Boisbriand et les Huskies de Rouyn-Noranda sera présenté dès 19 h ce soir sur le RDS.ca.

MONTRÉAL – Bill Zonnon y a jeté un coup d'œil. D'abord parce que du hockey, il en regarde dès que l'occasion se présente. Mais aussi, et surtout, par curiosité.

Comment certains des espoirs de sa cohorte allaient-ils se débrouiller au Défi des espoirs LCH/É.-U.?, s'interrogeait-il. 

Caleb Desnoyers et Justin Carbonneau, les seuls Québécois invités à se produire devant les éclaireurs de la LNH, allaient-ils se démarquer comme ils ont l'habitude de le faire sur les patinoires de la LHJMQ?

« Ils font honneur au Québec en ce moment », ne pouvait que conclure le gros attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda, mercredi soir, au moment de répondre à l'appel du RDS.ca. 

Aussitôt la conversation terminée, Zonnon se promettait d'épier à nouveau ses compères, occupés pour une deuxième soirée de suite à dominer l'équipe des moins de 18 ans du programme de développement américain (USNTDP).

Zonnon l'admet, il les envie un peu. Il aurait aimé être du rendez-vous. Prouver qu'il mérite lui aussi d'être considéré dans ce que la LCH et la LHJMQ ont de mieux à offrir à la LNH en vue du prochain repêchage.

« Oui, à 100 %. C'était dans mes buts en débutant la saison. C'est dommage que je n'aie pas eu la chance d'être là, mais il n'y a plus rien que je puisse faire maintenant. » 

Sauf peut-être continuer à jouer comme il le fait en ce moment.

Au moment d'écrire ces lignes, Zonnon occupe le huitième rang des meilleurs pointeurs du circuit Cecchini avec une récolte de 33 points (12 buts et 21 passes). C'est cinq de moins que Carbonneau (2e) et deux de plus que Desnoyers (13e).

Ses ailiers, Antonin Verreault et Lars Steiner, produisent tout autant avec 35 et 33 points respectivement, si bien que Zonnon pivote l'un des meilleurs, sinon le meilleur trio de la LHJMQ à l'heure actuelle. 

À sa première saison en carrière au centre.

« À ses années de 16 et 17 ans, il a évolué à l'aile. Si tu veux faire partie de l'élite, si tu aspires à représenter le Canada, tu dois être capable de jouer à toutes les positions, d'être polyvalent, d'avoir ce vécu. Avec Bill, l'objectif était de rajouter une autre corde à son arc », justifie l'entraîneur-chef des Huskies Steve Hartley.

L'enseignant a proposé ce nouveau mandat à son élève à la conclusion de la dernière campagne, s'appuyant sur ses expériences vécues à titre d'adjoint à Dominique Ducharme chez les Mooseheads de Halifax et les Voltigeurs de Drummondville. 

À leur première année d'admissibilité au repêchage de la LNH, Jonathan Drouin et Dawson Mercer avaient eux aussi vu leur affectation changer de la sorte, avant de chacun devenir des sélections de premier tour.

« Ça permet à Bill d'être beaucoup plus en mouvement, d'être beaucoup plus proche de la rondelle. Et de devenir un peu le driver sur sa ligne », estime Hartley.

« C'était clair pour moi que de jouer au centre, ça allait être un défi, mais quand tu es un joueur de hockey, tu dois être capable de jouer partout, approuve Zonnon. Je n'y ai même pas pensé deux fois et j'ai accepté. Je savais que j'étais capable de jouer là, mais que ça allait peut-être me prendre un peu de temps pour m'adapter. »

« En mission »

Les deux premiers week-ends de la saison ont laissé à désirer, reconnaissent aujourd'hui Hartley et Zonnon. L'attaquant de 6 pi 2 po et 190 lb avait certes glané un but et deux passes après quatre rencontres, l'effort était toutefois mal canalisé.

Était-ce le symptôme d'un espoir qui s'en met un peu trop sur les épaules alors que s'amorce la campagne la plus importante de sa carrière? Possible, laisse entendre Hartley.

« Je pense qu'il mettait beaucoup d'emphase là-dessus. Il essayait peut-être de trop en faire. C'est un jeune homme qui veut faire la différence et qui veut qu'on ait du succès. »

« On était tous les deux d'accord que mon début de saison n'était pas le meilleur, confirme Zonnon. Je sais le potentiel que j'ai, je sais tout le travail que j'ai mis pendant l'été, donc je savais qu'à un moment donné ça allait débloquer. »

Pour ce faire, Zonnon devait s'inspirer de son jeu à court d'un homme, lui a alors proposé son coach lors d'une mise au point jugée nécessaire.

« Il trouvait qu'en désavantage numérique je jouais vite, que je bougeais mes pieds et que je travaillais fort. Il voulait que j'apporte cet aspect-là dans ma game. »

« À 5 contre 5, il essayait de trop en faire, d'aller plus en finesse. Il fallait qu'il se serve de son corps et de sa rapidité, qu'il amène des rondelles au filet », relate Hartley.

« Quand il se met à attaquer et à bouger ses pieds en bas de zone, il est dur à contenir parce que c'est un gros bonhomme qui est fort physiquement. Et en plus de ça, il possède tout un tir », ajoute le pilote.

Zonnon n'a pas tardé à suivre ces recommandations et à en laisser des traces statistiques. Dans les 20 matchs qu'il a joués depuis, le Montréalais de 18 ans n'a été blanchi qu'à cinq reprises, connaissant notamment une séquence de sept sorties avec au moins un point.

« Un coup que ses quatre premiers matchs ont été passés, j'ai vraiment senti que Bill était en mission », témoigne Hartley, qui peut compter sur Zonnon et ses compagnons de trio pour bien plus qu'une contribution offensive.

« Je n'ai aucune crainte de le faire jouer contre n'importe quel joueur dans cette ligue-là parce qu'il est responsable. Il joue de la bonne façon, ses détails sont bons et il s'améliore de jour en jour. Je n'ai aucune inquiétude qu'il va continuer à améliorer son sort [pour le repêchage] d'ici la fin de la saison. »

Les aptitudes qu'il démontre déjà à une position qu'il apprivoise à peine ne nuiront certainement pas à sa candidature. Avant le début du calendrier régulier, plusieurs experts plaçaient Zonnon tout juste à l'extérieur de la première ronde, alors que d'autres l'identifiaient comme un espoir pouvant rêver d'entendre son nom dès le jour 1 du repêchage.

Un statut qu'il semble toujours détenir. Dans sa plus récente projection publiée lundi dernier, le directeur du recrutement de TSN Craig Button classait Zonnon au 37e rang des meilleurs espoirs. La mutation au centre, donc, ne semble pas lui nuire.

« Ça a montré aux gens que je suis un joueur complet et que je suis capable de m'adapter rapidement, plaide Zonnon. Le feed-back que je reçois, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui pensent que je suis un joueur de centre, que ça fait longtemps que j'aurais dû jouer au centre. »

À savoir maintenant s'il s'approche des Desnoyers et Carbonneau, Zonnon laisse aux nombreux experts le soin de débattre de la question. Une seule liste compte à ses yeux « et c'est celle des équipes de la LNH ».

« Je sais où je me vois et je sais le potentiel que j'ai. Et honnêtement, je ne me vois pas vraiment loin de ces gars-là. Ce n'est que quand le repêchage viendra qu'on sera capable de dire qui est à telle place. [...] Je vais continuer à travailler fort pour prouver que je suis capable de compétitionner avec ces gars-là. Sans aucun doute. »