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RÉSULTATS

Justin Poirier : se prouver, encore et toujours

Justin Poirier Justin Poirier - Kassandra Blais/Drakkar de Baie-Comeau
Publié
Mise à jour

Le match entre le Drakkar et les Olympiques sera présenté ce soir dès 19 h sur le RDS.ca.

MONTRÉAL – Le repêchage, c'est fait. Ses détracteurs pourront continuer à dire ce qu'ils veulent à son sujet, Justin Poirier est reparti de Las Vegas en juin dernier avec un chandail, une casquette et une opportunité.

Une chance de prouver que lui, un tireur d'élite de petit gabarit jugé unidimensionnel par certains, mérite qu'on le considère comme un légitime espoir des Hurricanes de la Caroline. Comme un joueur de la LNH en devenir.

« Ça ne veut pas dire que parce que j'ai été repêché, je vais jouer professionnel », relativisait jeudi la sélection de 5e tour, la 156e au total du plus récent encan amateur. 

« Ça fait que cette année, ma motivation c'est de prouver à l'organisation que la prochaine étape pour moi, c'est de me faire signer un contrat. »

Pour ce faire, la terreur du Drakkar de Baie-Comeau devra faire plus que collectionner les buts à la pelletée. Égaler un exploit du légendaire Sidney Crosby en marquant au moins 50 buts à l'âge de 17 ans comme il l'a fait l'an dernier, c'est bien beau, mais ça n'assure pas une place dans la grande ligue.

« Je vais être bien honnête, c'est sûr que je veux continuer à marquer le plus de buts possible. C'est dans mon ADN. Quand je travaille fort et que je respecte mon style de jeu, les buts viennent. Mais cette année, j'ai d'autres objectifs personnels à atteindre. »

En premier lieu, équilibrer sa production offensive. Au terme du dernier calendrier régulier, l'ailier droit de 5 pi 9 po montrait une récolte de 51 buts – un sommet dans le circuit – et 31 mentions d'aide en 68 rencontres.

« Je ne m'attends pas à finir 50-50 pour les buts et les passes, mais si ça peut être un peu plus serré que l'an dernier, c'est sûr que ce serait mission accomplie. »

Pour l'instant, le rouquin le plus populaire de Baie-Comeau affiche un ratio idéal : 10 buts et 10 passes en 13 matchs, ce qui lui permet d'occuper le premier rang du classement des marqueurs de son équipe, même s'il n'en est pas le meilleur buteur. 

Son compagnon de trio Louis-Charles Plourde, qui a joué deux matchs de plus, le devance de deux longueurs. Le Tchèque de 20 ans Matyas Melovsky, centre de cette première unité, suit avec cinq réussites en neuf rencontres depuis qu'il a été retranché par les Devils du New Jersey 

« Offensivement, c'est un jeune homme intelligent, rappelle l'entraîneur-chef du Drakkar, Jean-François Grégoire, à propos de son joueur vedette. Il voit les options et il les utilise de mieux en mieux. Dans ce temps-là, il devient plus difficile à couvrir, parce que veux veux pas, il devient moins prévisible en étant capable d'utiliser tout le monde sur la patinoire. »

« En début de saison, dans les quatre ou cinq premiers matchs, que ce soit sur le jeu de puissance ou à cinq contre cinq, les joueurs adverses trichaient beaucoup vers moi en zone offensive parce qu'ils savaient que j'étais dangereux avec la rondelle. Mais là, on a d'autres joueurs qui marquent des buts de plus en plus. S'ils trichent vers moi, ils vont se faire avoir à leur propre jeu. »

C'est ainsi que Poirier a connu le week-end dernier ses deux premiers matchs de plus d'une mention d'aide cette saison. Vendredi, il a d'abord conclu le duel contre les Islanders de Charlottetown avec un but et deux passes. Puis, dimanche contre les Remparts de Québec, il a à nouveau marqué à une reprise en plus de participer à la mise en scène de trois autres buts des siens.

La production, donc, est au rendez-vous. À sa troisième campagne dans le circuit, Poirier n'a été blanchi qu'à une seule reprise, amorçant notamment celle-ci avec au moins un point dans chacune de ses 10 premières sorties.

De quoi apaiser la déception de n'avoir pu participer sur la patinoire à son premier camp d'entraînement des Hurricanes en raison d'une blessure au haut du corps.

« C'est sûr que ç'a été un choc au début, j'étais vraiment déçu », confie-t-il en se consolant à l'idée d'avoir pu passer une semaine complète dans l'entourage de l'équipe, le temps de subir des traitements. 

« Je pense que c'était mieux de me reposer pour connaître une grosse saison. En ce moment, les blessures sont parties. La cadence est revenue. »

Et les Hurricanes l'ont à l'œil. Selon ses dires, l'entraîneur au développement des joueurs Kevin McCarthy le contacte une à deux fois par semaine pour discuter de ses plus récentes performances et veiller à sa progression en attendant de le visiter sur la Côte-Nord.

« À mon départ [de la Caroline], il m'a dit de continuer à jouer ma game et de garder la tête haute. C'était peut-être plate que ça arrive pendant un camp d'entraînement où j'aurais aimé ça me prouver, mais c'était mieux que je récupère. »

Une autre chance viendra. À lui maintenant de s'assurer de la mériter.

« Les choix de première ronde dans la LNH, les équipes ne veulent pas les échapper parce qu'elles ne veulent pas avoir de l'air folles. Pour les autres choix de repêchage, si on te signe un jour et que tu finis par jouer pour l'équipe, c'est un bonus. C'est comme ça, c'est la réalité », rappelle Grégoire.

« Il y a une opportunité. Après ça, c'est à lui de démontrer que les Hurricanes ont tiré le bon numéro et qu'il veut devenir un professionnel. C'est aussi simple que ça. »