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RÉSULTATS

Le dilemme des champions en titre

Ethan Gauthier, Riley Mercer, Luke Woodworth, Yanick Lemay et Sylvain Favreau Ethan Gauthier, Riley Mercer, Luke Woodworth, Yanick Lemay et Sylvain Favreau - Voltigeurs de Drummondville
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En mai dernier, les Voltigeurs de Drummondville ont soulevé le Trophée Gilles-Courteau en balayant en quatre matchs le Drakkar de Baie-Comeau lors de la grande finale. Les Voltigeurs remportaient ainsi le deuxième titre de leur histoire après la conquête de 2009.

Au moment où la saison 2024-2025 s'est amorcée, la plupart des observateurs s'accordaient pour dire que l'équipe du Centre-du-Québec misait encore sur un bon noyau, mais pas au point de rivaliser avec les puissances de la LHJMQ que devaient être Moncton, Rimouski, Chicoutimi et le Cap-Breton, notamment.

Or, voilà qu'au quart de la saison les hommes de Sylvain Favreau sont nez à nez avec les Wildcats de Moncton grâce à un dossier de 13 gains contre seulement trois échecs et deux autres revers en bris d'égalité.

Après 18 matchs, les « Volts » ont 28 points au compteur, soit cinq de plus qu'après le même nombre de matchs l'an dernier dans une saison qui a été marquée, faut-il le rappeler, par une conquête de championnat.

Ce qui devait être une année de reconstruction, ou à tout le moins de transition pour les Voltigeurs, devient soudainement une saison où il est possible de rêver à un deuxième titre de suite. 

En début de campagne, on identifiait le directeur général Yanick Lemay comme un potentiel « vendeur » à la période des fêtes, lui qui détient assurément le joueur le plus recherché du circuit en Ethan Gauthier.  Mais voilà que les Voltigeurs pourraient maintenant tenter d'améliorer leur sort lors de la prochaine période des transactions pour tenter d'y aller pour un deuxième titre de suite, un exploit qui n'a pas été accompli dans le circuit depuis les Sea Dogs de Saint John de 2011 et 2012.

Misant sur un des meilleurs trios de joueurs de 20 ans dans la LHJMQ (peut-être le meilleur) avec Luke Woodworth, Sam Oliver et le gardien Riley Mercer, les Voltigeurs peuvent certes avoir des vues sur un long printemps. D'autant plus que – comme on l'a répété souvent depuis le début de la saison –  la plupart des puissances du circuit et des équipes à maturité se retrouvent dans l'Association de l'Est.

Outre les Voltigeurs en ce moment, bien peu d'équipes dans l'Ouest peuvent compter sur autant de joueurs d'impact et d'expérience pour aller à la guerre. De plus, Riley Mercer s'affiche depuis le début de la saison comme le meilleur gardien de la LHJMQ. Mercer accorde deux buts par matchs en moyenne et bloque plus de 94 % des rondelles dirigées vers lui.  

S'ils deviennent des acheteurs, les Voltigeurs n'ont plus les ressources pour s'offrir des Vsevolod Komarov, Alexis Gendron ou Kassim Gaudet comme l'an dernier, surtout que la banque de choix au repêchage est passablement hypothéquée en raison des trocs de 2023-2024.  Mais avec un ou deux ajouts de profondeur, qui sait ce que les Voltigeurs et leur entraîneur-chef Sylvain Favreau pourraient accomplir en séries le printemps prochain?

Si l'on se range du côté des « acheteurs » et qu'on y va pour le « tout pour le tout » pour une deuxième tentative de championnat, il y aura un prix à payer et il y a fort à parier que les lendemains de cette décision seront extrêmement difficiles. Toutes les valeurs (choix au repêchage élevés et jeunes joueurs) que l'on pourrait acquérir en échangeant ne seraient-ce qu'Ethan Gauthier et les autres vétérans de l'équipe n'existeront pas! 

En 2005-2006, les Huskies de Rouyn-Noranda, un peu comme les Voltigeurs de Drummondville cette année, avaient surpris en première moitié de saison, si bien qu'à la pause des fêtes, ils flirtaient avec le premier rang du classement général au même titre que les Remparts, les Saguenéens, le Titan et les Wildcats. 

Alors dirigé par André Tourigny, l'équipe abitibienne qui devait être en reconstruction, avait un dossier de 23-9-3 après 35 matchs, mais Tourigny avait quand même cédé à la tentation de foncer et avait échangé son as de 19 ans Brent Aubin aux Remparts en retour de trois joueurs et deux choix de repêchage. 

Grâce à ce troc, les Huskies avaient reparti le cycle de reconstruction plus rapidement et atteint la finale deux ans plus tard, plutôt que de probablement s'incliner en quart de finale ou en demi-finale en 2006 et croupir dans les bas-fonds du circuit pendant deux ou trois ans par la suite.

Si vous êtes le DG des Voltigeurs, que faites-vous? On va chercher des jeunes et des choix pour redevenir compétitifs plus rapidement et pendant plus longtemps, ou on fonce cette année avec le noyau en place et « advienne que pourra » si l'on se retrouve dans la grosse misère dans les deux ou trois prochaines saisons ? 

Voilà le dilemme auquel l'état-major des Voltigeurs est confronté.

À suivre dans quelques semaines...