Un choix naturel pour Hartley
LHJMQ jeudi, 14 mars 2013. 10:15 dimanche, 15 déc. 2024. 00:47Le scénario se remarque beaucoup plus souvent dans la NFL avec les familles Ryan, Phillips, Nolan, Schottenheimer, Mora, Shanahan et compagnie.
Cependant, les pères et fils qui ont été entraîneurs dans la LNH sont beaucoup moins légion.
Réaliste face à ce métier qui offre de rares occasions, Steve Hartley se concentre à franchir les étapes une à la fois. Ceci dit, il ne cache pas son désir d’imiter son paternel (Bob) au fil du temps en accédant à la Ligue nationale.
Ayant grandi dans le monde particulier et exigeant du « coaching », Hartley compare ses aspirations à celle d’un joueur.
«C’est la même chose, tu as toujours le rêve d’atteindre la LNH. C’est le but pour tout le monde, mais je suis conscient des étapes à suivre et la prochaine serait de diriger une équipe dans la LHJMQ», a-t-il avoué sans aucune prétention dans la voix lors d’un entretien avec le RDS.ca.
À sa deuxième année en tant qu’entraîneur adjoint avec les Mooseheads de Halifax, l’ancien gardien de but se retrouve dans un endroit privilégié pour parfaire ses connaissances.
Aux côtés de son patron, mentor et ami Dominique Ducharme, Hartley vit le privilège de diriger trois joueurs exceptionnels en Jonathan Drouin, Nathan MacKinnon et le cerbère Zachary Fucale.
Hartley connaît Ducharme depuis très longtemps et leur association dans le monde du hockey remonte au niveau junior AAA à Joliette. Ducharme lui a même confié les rênes de cette organisation – dont il était propriétaire - quand il a fait le saut dans la LHJMQ pour épauler Pascal Vincent et Joël Bouchard derrière le banc.
«Dominique a toujours été un ami de la famille, il a joué pour mon père et j’ai joué pour lui (à Joliette). C’est la personne qui m’a donné la première chance comme entraîneur après qu’il soit parti travailler avec le Junior de Montréal », a confié l’adjoint de 27 ans. Rien de surprenant alors que Hartley s’inspire aussi de Ducharme en plus de son père.
«J’ai un énorme respect pour Dominique, j’aime la façon dont il travaille. Il est tellement calme avec les joueurs et il ne panique jamais. Ses décisions sont posées et il était déjà comme ça à mon époque de joueur», a ajouté celui qui a étudié à l’Université Miami of Ohio.
Son père, qui a gagné la coupe Stanley en 2001 avec l’Avalanche du Colorado, est reconnu pour prôner un style plus intense tout en étant excellent pour développer des relations avec ses joueurs.
La question de la comparaison entre le père et le fils s’avère inévitable.
«On a chacun notre style et je n’essaie pas d’être sa copie conforme même s’il a obtenu beaucoup de succès. J’aime beaucoup communiquer avec les gens et de ce côté je ressemble grandement à mon père. Pour moi, la communication est très importante et elle le devient encore plus. D’ailleurs, Dominic réussit très bien à ce chapitre avec nos jeunes et je me vois aussi dans son style.»
Bien sûr, son chapeau d’adjoint ne représente point le contexte idéal pour affûter son style.
«Mon rôle consiste principalement à être proche des joueurs et de seconder Dominic dans sa vision et son discours. Ayant joué pour lui, on a tellement une bonne complicité que je pense déjà souvent comme lui. Je n’ai pas à être le méchant par moments et je désire être un grand frère pour eux», a rappelé celui qui s’exprime encore très bien en français même s’il a souvent vécu dans des milieux anglophones.
Éviter de porter ombrage ou d’ajouter une dose de pression
Hartley a vécu des moments privilégiés en suivant le parcours de son père de près. La passion s’est donc transmise naturellement, mais son paternel s’est toujours assuré de ne pas lui imposer une pression supplémentaire ou de ne pas lui faire ombrage avec son nom.
«Je ne suis pas parti d’un père policier pour penser devenir entraîneur au hockey. J’ai passé toute ma vie dans le hockey et ce fut un choix assez facile. J’ai commencé à travailler dans les écoles de hockey avec mon père à 15 ans. Quand je suis déménagé à Atlanta après ma carrière de hockey, j’ai oeuvré dans des programmes d’initiation au hockey avec les Thrashers et c’est un peu là que tout a commencé», a dévoilé Hartley à propos du moment qu’il a ressenti le désir d’embrasser cette carrière.
Après avoir été à l’écart de la Ligue nationale pendant quatre saisons, son père a hérité d’une autre occasion d’exercer son leadership à la barre des Flames de Calgary. Outre un fuseau horaire passablement différent de celui de son passage avec les Lions de Zurich en Suisse, ce retour dans la LNH ne modifie guère leur relation.
«Même quand il n’était pas dans la LNH, il était toujours là pour me conseiller étant donné sa vaste expérience. Toutefois, c’est merveilleux de le revoir là parce que c’était son but depuis son départ d’Atlanta et je suis très fier de lui», a noté Steve qui fait sans doute vivre des émotions similaires à son père.
Certains observateurs semblent croire que son nom de famille pourrait lui ouvrir des portes plus facilement dans la LNH, mais il ne partage pas cet avis.
«Je ne pense pas que ce soit le cas. J’essaie plutôt de faire mon chemin et je ne veux pas brûler d’étapes. Je ne vois pas cela comme de la pression non plus.»
«En fait, c’est juste du positif de pouvoir échanger avec lui. Ça me permet parfois de voir les choses d’une autre façon. Après tout, à 26 ans, il n’avait pas encore été entraîneur et il me rappelle des erreurs commises à éviter», a soutenu le sympathique adjoint qui discute une à deux fois par jour avec son père, un conteur d’histoires hors pair. Si plusieurs de leurs discussions tournent autour du hockey, les conseils touchent toutes les sphères de la vie.
«Ça va plus loin que le métier d’entraîneur. Son aide est bien plus celle d’un père que d’entraîneur», a indiqué Hartley.
Son bagage d’entraîneur remonte aussi loin qu’à l’adolescence quand son père a eu le brillant réflexe de lui faire vivre de l’intérieur le parcours vers la conquête de la coupe Stanley en 2001.
«J’avais le même âge que Chris Bourque, le fils de Raymond. Peu de personnes ont eu la chance de vivre cela et le fait de côtoyer les Sakic, Bourque et Blake a eu un impact sur ma carrière d’entraîneur», a conclu Steve qui a vu son père soulever la coupe à ses côtés, un scénario qui pourrait être inversé un jour.