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RÉSULTATS

Éric Roy, chargé de cours à Sherbrooke, entraîneur à Baie-Comeau

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MONTRÉAL – Chargé de cours à l'Université de Sherbrooke et entraîneur des gardiens à ... Baie-Comeau! Voilà le mode de vie, un peu fou, d'Éric Roy qui conduit parfois plus de 4000 km par mois.

 

Un peu de folie, certes, mais surtout beaucoup de passion.

 

Car le parcours de Roy représente à merveille celui de tous ceux qui effectuent une tonne d'efforts – et de sacrifices – pour travailler dans ce milieu sans devenir riches.

 

En tant que gardien, Roy avait dû se contenter de quelques parties avec l'Océanic de Rimouski en 1995-1996. Mais comme entraîneur des gardiens, ça fait déjà 20 ans qu'il roule sa bosse.

 

Depuis la saison 2023-2024, cette expression prend tout son sens alors qu'il a accepté le poste à Baie-Comeau tout en conservant ses fonctions à l'Université de Sherbrooke. Le GPS de notre téléphone nous confirme qu'il s'agit bien d'un trajet de 650km et d'une durée de 7h30 en raison du traversier.

 

« Je vais t'avouer que, quand JF (Jean-François Grégoire, l'entraîneur et DG du Drakkar) m'a demandé si ça m'intéressait, je suis resté surpris », a-t-il admis en souriant.

 

Alors imaginez à quoi ressemble son horaire de voyagement durant le camp d'entraînement et pendant les séries, les deux périodes où il multiplie les kilomètres sur la route 138 qui longe le fleuve St-Laurent.

 

« Au mois d'août, je suis parti dimanche le 11 et je suis revenu le 15 puisque je donnais un cours le 16. Je suis reparti le 17 pour revenir le 20, car l'examen final était le 21. Ça, c'était une période un peu rock and roll et c'était semblable l'an passé », a décrit Roy à notre demande.

 

Il s'agit d'un total de 2600 km en 10 jours!

 

« Dans les séries, l'an passé, en mars, j'ai fait 4800 km », a-t-il ajouté alors qu'on était déjà fasciné.

 

Cette année, le Drakkar a eu la gentillesse d'accepter qu'il puisse louer un véhicule quand il effectue la route. Après tout, son VUS de 2022 était déjà rendu à plus de 80 000 km au compteur.

 

« Ça fait beaucoup de route en peu de temps, mais j'apprécie que l'organisation s'occupe très bien de moi. Ça ajoute un peu de fatigue, mais ça se fait assez bien », a soutenu Roy.

 

Heureusement, il semble avoir une bonne étoile puisqu'il a évité toute rencontre avec des chevreuils ou orignaux.

 

« Non, mais cette année, un loup a traversé la 138 dans le coin de Charlevoix », a répondu celui qui est diplômé en kinésiologie qui a encadré la préparation physique d'athlètes de plusieurs sports.

 

Ces jours-ci, le calendrier du Drakkar lui fait un superbe cadeau. Au cours d'une portion de huit matchs sur neuf sur des patinoires adverses, le Drakkar s'est arrêté à Drummondville, à Sherbrooke, à Québec, à Boisbriand et à Victoriaville.

 

Une caméra de sécurité, une solution brillante

 

Pour ce mandat à « temps partiel » avec le Drakkar, Roy ne peut pas passer tout son temps à Baie-Comeau. Il fallait donc trouver une solution pour qu'il ait accès aux images des entraînements des gardiens sous sa tutelle.

 

La saison dernière, il demandait aux gardiens d'installer une caméra GoPro pour les filmer. Il fallait ensuite télécharger le contenu et lui faire parvenir. « C'était une perte de temps incroyable », a-t-il admis.

 

Cet été, tout bonnement, un ami lui a montré qu'il avait installé des caméras de sécurité à sa maison et c'est là qu'il a allumé.

 

« J'ai dit ‘Tabarouette, la résolution est bonne!' On a essayé de cette façon et ça fonctionne très bien. J'ai l'application sur mon téléphone et mon ordinateur, ça aide vraiment. Maintenant, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, je vois tout ce qui se passe à Baie-Comeau », a-t-il lancé en riant.

 

Et il faut croire que cette méthode créative fonctionne puisque ses deux protégés, Lukas Beckman (17 ans) et Mathys Routhier (19 ans), connaissent un bon début de saison.

 

« Ils travaillent très fort, ils récoltent le fruit de leurs efforts; je ne peux pas demander mieux. Ce sont deux jeunes très matures, ça me rend la tâche beaucoup plus facile. Chaque début de semaine, on fait un retour sur le week-end et ils sont assez proactifs dans leur développement. Ils savent où ils veulent se rendre donc les questions sont pointues », a vanté Roy.

 

Près de la croisée des chemins

 

Même si la passion demeure au rendez-vous, Roy réalise que ce train de vie est difficile à jumeler avec sa famille.

 

« Ma conjointe, je l'ai connue quand j'étais déjà dans le hockey, elle m'appuie dans ça. J'ai une très bonne partenaire pour ça. Ma fille (10 ans) et mon garçon (8 ans) me voient partir et revenir depuis qu'ils sont petits. Je ne me tanne pas, mais je vois que c'est plus difficile. Selon moi, je serai éventuellement rendu à la croisée des chemins et je devrai prendre une décision », a reconnu l'entraîneur.

 

Il faut préciser que Roy s'occupe aussi des gardiens des Cougars du Collège Champlain, le premier poste qu'il a obtenu, il y a plus de 20 ans, grâce à son ami Ghislain Leblanc et Judes Vallée. Il pourrait donc conserver ce poste et voir si une occasion, à proximité de la maison, se présentait.

 

« Le seul point négatif de Baie-Comeau, c'est le 7 h 30 de route. Le restant, c'est merveilleux, l'organisation est A1 et les partisans sont généreux », a noté Roy qui est demeuré en contact avec la majorité de ses gardiens au fil des ans.

 

Ce ne serait pas évident pour lui de rompre le lien avec Grégoire. C'est en travaillant à des camps estivaux avec celui-ci que Roy a rencontré Stéphane Julien ce qui lui a ouvert les portes de la LHJMQ.

 

On le comprendrait de vouloir réduire le voyagement. Après tout, on a osé lui demander si des amis le trouvent fou de s'investir de cette façon.

 

« Ça oui ! Mais, en fait, ils disent courageux, ils sont polis », a-t-il rigolé.