MONTRÉAL – Échanger Anthony Mantha était certes tentant, mais près de deux ans après avoir plutôt opté pour la retenue au tournant de l’année 2013, les Foreurs de Val-d’Or s’en frottent encore les mains.

La conquête de la coupe du Président et un beau parcours à la Coupe Memorial dès le printemps suivant suffisent encore aujourd’hui à donner raison à la formation abitibienne. Mais l’héritage laissé par les Mantha, Samuel Henley, Guillaume Gélinas et Antoine Bibeau à leur départ pour les rangs professionnels l’an dernier ne se résume pas qu’à de beaux souvenirs.

À leur dernier tour de piste dans la LHJMQ, ceux-ci ont en effet transmis la marche à suivre à une jeune relève maintenant prête à tenter un retour au sommet de la hiérarchie du circuit Courteau.

« Six gars ayant remporté la coupe du Président en 2014 sont encore avec nous et ils arrivent à maturité », note l’entraîneur-chef Mario Durocher, en entrevue au RDS.ca.

Avec Nicolas Aubé-Kubel, Anthony Richard, Julien Gauthier, Anthony Beauregard, Shawn Ouellette-St-Amant et le nouveau capitaine Olivier Galipeau dans ses rangs, le pilote des Foreurs peut sans gêne rêver d’un autre championnat.

Après tout, son équipe n’a rien perdu de son identité offensive, loin de là.

En enfilant 283 buts la saison dernière, les Foreurs n’ont été devancés que par l’Océanic de Rimouski (287) à ce chapitre, concluant le calendrier régulier avec l’une des trois meilleures attaques du circuit pour une troisième année de suite.

Dotés de cette attaque dévastatrice, les Foreurs ont notamment eu le dernier mot en six matchs face aux Huskies de Rouyn-Noranda au premier tour éliminatoire, avant de combler un déficit de 0-3 contre le Drakkar de Baie-Comeau dès la ronde suivante.

« Nos vétérans qui avaient remporté la coupe du Président nous ont montré la voie durant ce parcours, alors que les jeunes ont pris beaucoup d’expérience. Nous partons avec une longueur d’avance par rapport à l’an passé », estime Durocher, qui devra cependant manoeuvrer en début de saison sans cinq de ses attaquants, qui prendront part à des camps professionnels.

Une fois tout ce beau monde de retour, Durocher et sa troupe pourront reprendre là où ils ont laissé.

« On va définitivement être axé sur l’attaque », confirme le stratège, qui ne cache d’ailleurs pas son intention d’amorcer la saison avec cinq attaquants sur sa première unité de jeu de puissance.

Mario Durocher« On va être pesant »

Marquer des buts à répétition c’est bien beau, mais encore faudra-t-il en allouer beaucoup moins.

 « L’an passé, on était dans le top-3 de la ligue en attaque (2e) et sur l’avantage numérique (3e), mais défensivement, on a terminé dans le dernier tiers. C’est vraiment ce que nous devons améliorer, mais je crois que mes défenseurs ont beaucoup gagné en expérience et en maturité en fin de saison », observe Durocher.

C’est pourquoi les Foreurs font une fois de plus le pari de la stabilité. Mais histoire d’offrir un peu plus de vécu à une unité défensive qui affiche désormais une moyenne d’âge de 18 ans, le club abitibien a greffé les vétérans Carl Tremblay et Jack Van Boekel à sa formation durant la saison morte.

Âgé de 20 ans, Tremblay (6 pi 2 po, 205 lb) s’amène de Chicoutimi, où il n’a raté qu’un seul match en trois saisons. Van Boekel, un colosse 6 pi 7 po et 216 lb âgé de 19 ans, a quant à lui été acquis des Sea Dogs de Saint John durant le camp d’entraînement.

« Je veux avoir une certaine présence physique. Autant sur la route qu’à l’étranger, on ne va pas nous sortir de la patinoire. Si nos rivaux ont l’intention de jouer cette game-là, on va être pesant », prévient Durocher.

Reste que ce ne sera certainement pas en jouant les gros bras que les Foreurs comptent parvenir à leurs fins. La recette du succès, déjà éprouvée, Durocher la connaît trop bien.

« Le danger pour notre club, c’est que tout le monde va nous dire qu’on est beau, qu’ on est fin, qu’on est gros et toute le kit, mais reste qu’il va falloir qu’on apprenne à travailler tous les matchs. »