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RÉSULTATS

Une autre déception qui déclenchera le changement ?

Pat Verbeek et Martin Madden Pat Verbeek et Martin Madden - Getty
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Mise à jour

LAS VEGAS – Pour une deuxième année de suite, la cuvée de la LHJMQ a été décevante au repêchage de la LNH. Est-ce qu'il s'agira de l'élément déclencheur pour des changements ?

Voilà le souhait prononcé par Mario Cecchini, le commissaire de la LHJMQ, quelques minutes après la conclusion de cette édition présentée dans la Sphère menant à la sélection de 15 hockeyeurs de la LHJMQ.

« Il faut choisir une voie. Il y a beaucoup d'experts qui discutent si bien que 4-5 voies sont privilégiées. Mais, assurément, on peut dire que l'approche actuelle n'est pas optimale. On le doit à nos joueurs et aux parents. Il faut regarder ce qu'on doit changer et ajuster », a lancé Cecchini entourés de quelques journalistes québécois.

« J'ai rencontré plusieurs équipes de la LNH et elles me disent de ne pas m'en faire, que ce n'est qu'un creux de vague. On sait que ce sera meilleur pour les deux prochaines années. Mais je ne veux pas attendre, il ne faut pas avoir peur de faire des changements », a-t-il enchaîné.

La première ronde avait donné le ton alors qu'aucun joueur n'avait été sélectionné. La deuxième journée a été marquée par une très longue attente pour le circuit du Québec et des Maritimes.

Ce n'est qu'au 59e rang que Spencer Gill a été le premier représentant choisi.

Cette sélection a empêché une triste première : aucun joueur de la LHJMQ sélectionné dans les deux premières rondes.

Mais ça reste une bien mince consolation puisque Maxim Massé (66e), Raoul Boilard (119e) et surtout Justin Poirier (156e) ont eu à patienter dans les gradins.

« Ce matin (samedi), je n'étais pas vraiment de bonne humeur. Au moins, je suis content du total. Ceci étant dit, je veux que ça nous serve de réveil. Je veux qu'on prenne acte du résultat des deux dernières années et que tous les acteurs se réunissent », a cerné Cecchini.

Rappelons tout de suite que la responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules de la LHJMQ. À ce sujet, un vétéran recruteur nous confiait cette semaine que le niveau M18AAA n'est pas assez relevé si bien que les joueurs du Québec arrivent avec du retard dans le junior majeur.

« C'est un sujet dont on discute. La LNH cherche une force mentale, les habiletés sont importantes, mais les équipes veulent qu'on travaille sur la maturité. C'est le message qu'on a reçu. Plus on va les encadrer, plus ce sera profitable », a convenu Cecchini sans vouloir refuser les critiques envers la LHJMQ.

« Je ne crois pas que ce soit ingrat, je veux qu'on assume nos responsabilités. »

Parmi les solutions, Cecchini rêve de voir plusieurs entraîneurs et directeurs généraux de la LHJMQ faire le saut dans la LNH. Ils pourraient y exercer une influence positive auprès de leurs collègues.

Cecchini a également reconnu que le sport demeure un monde conservateur, mais les formules américaines et européennes doivent faire réfléchir. Encore plus en considérant que le repêchage pourrait être réduit à seulement quatre rondes.

Une chance que les Ducks sont là avec Madden et Pilotte

À travers ce portrait négatif, les Ducks d'Anaheim demeurent une exception. Cette année encore, ils n'ont pas hésité à piger deux fois dans la LHJMQ avec Massé et Alexandre Blais (100e rang).

Mais les Ducks demeurent la seule équipe que leur patron du repêchage, Martin Madden fils, habite au Québec. Ce dernier hésite rarement à écouter les conseils de Stéphane Pilotte qui parcourt notamment la LHJMQ.

« Ça fait peut-être partie de la réponse. Si je devais trouver une explication pour ce qui arrive, c'est le degré de confort envers les joueurs. Si une équipe a vu un joueur trois fois tandis que ça fait 20 fois qu'on le voit sur deux ans, notre degré de confort est plus élevé », a exprimé Madden fils à notre question.

« Je pense que c'est anormal d'avoir un seul dépisteur en chef au Québec. C'est un facteur qui influence tandis qu'il doit y en avoir 11 qui sont basés en Ontario », a ciblé Pilotte.

D'ailleurs, Thomas Desruisseaux a accepté une invitation des Ducks dans les dernières minutes du repêchage. L'attaquant des Saguenéens s'était déplacé à Las Vegas et il aura, au moins, pu repartir avec cette petite consolation.

« Les agents vont leur dire, avec raison, que 17 équipes ont de l'intérêt. Chaque fois que c'est le tour de l'une d'elles, ça leur passe par la tête. C'est sans doute extrêmement difficile. Mais comme je lui ai dit, ce sont les mêmes contrats, ou presque, entre un choix de 6e ronde ou une invitation », a précisé Pilotte.