PITTSBURGH - Tanner Glass a amorcé chacun des matchs des Penguins de Pittsburgh pendant la saison régulière, sa ténacité profitant au quatrième trio en plus de permettre à Sidney Crosby et Evgeni Malkin de souffler un peu.

Il a eu plus de difficulté à obtenir du temps de glace en séries. Glass a regardé six des sept derniers matchs des Penguins depuis la galerie de presse. C'est là une situation qui met à rude épreuve la fierté d'un joueur comme lui, qui a aidé les Canucks de Vancouver à atteindre la finale de la Coupe Stanley il y a deux ans.

Glass est en santé, mais il ne fait tout simplement pas partie des plans de l'entraîneur Dan Bylsma pour le moment.

Voilà le paradoxe qui vient avec le fait de jouer avec la formation la plus talentueuse de la LNH.

«Tu regardes l'alignement et tu ne peux pas dire, "Je suis meilleur que ce joueur-ci ou ce joueur-là", a commenté Glass. Dans cette équipe, il y a tellement de profondeur et tellement un bon groupe qu'il faut tout simplement rester prêt.»

Les Penguins, qui ont trouvé place en finale de l'Association Est en raison de l'efficacité de leurs joueurs de soutien, et pas seulement de leurs vedettes, ont présentement huit joueurs parmi les 20 meilleurs au classement des pointeurs des séries. Sans surprise, Malkin et Crosby ont brillé, comme en font foi les 31 points qu'ils ont récoltés ensemble en 11 matchs éliminatoires jusqu'ici. Mais les Penguins ont également eu droit à la contribution des autres.

Les attaquants Tyler Kennedy, Joe Vitale, Beau Bennett, Jussi Jokinen et Brenden Morrow ont tous, à l'instar de Glass, été retranchés de la formation même s'ils ne sont pas blessés. Et ces cinq-là ont tous trouvé le moyen de s'illustrer à leur retour au jeu après une absence de cette nature.

Kennedy a été l'un des animateurs du cinquième match des Penguins au premier tour contre les Islanders de New York, et il n'a plus été retranché depuis. Vitale a raté les quatre premiers matchs des séries, mais il a amassé une aide dans la cinquième rencontre. Morrow est resté dans les gradins dans un match éliminatoire pour la première fois en 13 ans de carrière lors du quatrième match contre les Sénateurs d'Ottawa, puis il a répondu en inscrivant le premier but du match dans le duel qui a mis fin à la série, deux soirs plus tard.

Bylsma refuse de reconnaître qu'il a un sixième sens qui lui permet de reconnaître quand c'est le temps de réintégrer un joueur dans son équipe. Il dit davantage se fier sur les rapports de dépistage et la façon de jouer des adversaires qu'à son instinct. Et il profite aussi, évidemment, du luxe d'avoir des joueurs qui doivent batailler pour une place au sein du quatrième trio alors qu'ils pourraient lorgner un poste sur un deuxième trio ailleurs dans la LNH.

«Il y a de bons joueurs qui ne sont pas dans la formation, a souligné Bylsma. Quand nous avons inséré (Vitale) dans la première série, nous avions besoin de sa vitesse, et il a eu un impact immédiat.»

N'empêche que Vitale a raté les trois derniers matchs de la série contre Ottawa, Bylsma jugeant qu'il avait davantage besoin de Jokinen, un meilleur joueur en défensive et lors des mises au jeu.

Jokinen avait de son côté raté cinq matchs éliminatoires, perdant sa place malgré son retour à la santé parce que Vitale allait bien.

«Pour gagner la coupe, c'est de cette façon qu'il faut agir, a convenu Jokinen. Nous avons 16 attaquants et neuf très bons défenseurs de la LNH dans cette équipe. Pas tout le monde peut jouer à tous les soirs.»

Il ne faut pas s'attendre à ce que Bylsma change sa recette à court terme. Kennedy et Morrow devraient jouer régulièrement dans la série à venir contre les Bruins, mais rien n'est moins sûr pour Jokinen, Vitale ou Bennett. Bylsma choisira les éléments qu'il préfère au fur et à mesure, en tentant d'analyser ce dont son équipe a besoin lors d'un match donné.

«Il n'y a aucune trace d'égoïsme dans cette équipe, a noté Vitale. Ce n'est pas une approche individuelle, c'est une approche d'équipe.»