C'est la faute à Henri!
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 22:31 mercredi, 23 déc. 2009. 20:36Il faisait chaud en ce soir de mai 1971, assez pour que les fenêtres de toutes les maisons de notre quartier de Duvernay soient ouvertes. Le Canadien disputait alors le 7e match de la finale de la Coupe Stanley sur un terrain hautement hostile, celui du mythique Chicago Stadium. Le Tricolore ne devait pas en être là, mais un jeune gardien du nom de Ken Dryden, rappelé des mineures en fin de saison régulière, avait changé le cours du destin avec des arrêts spectaculaires à répétition, tout au long des séries.
Les Hawks avaient pris les devants 2–0 dans ce match mais au milieu de la 2e période, un tir de Jacques Lemaire du centre de la patinoire déjoua Tony Esposito. Puis, vers la fin de la même période, le capitaine Henri Richard créa l‘égalité. C‘était 2 à 2, après 40 minutes.
Je ne peux pas dire que j‘étais vraiment un partisan du Canadien jusque-là. À vrai dire, au cours de mon enfance, j‘étais plutôt un partisan…des Maple Leafs de Toronto! Il faut dire qu‘au cours des années 1960, les Leafs avaient une excellente équipe avec les Dave Keon, Ron Ellis, Bobby Baun et surtout, mon idole devant le filet, Johnny Bower. Je dois aussi avouer que cette allégeance me permettait de me distinguer de mon frère Paul, un objectif personnel important à l‘époque!
Mais au cours des séries de 1971, je commençais sérieusement à admirer cette équipe des Canadiens qui défiait les probabilités. Les arrêts miraculeux de Dyden étaient devenus le principal sujet de discussion partout à Montréal et à mesure que l‘équipe progressait en séries, il était difficile de ne pas succomber à son attrait. Mais, courageusement, je résistais encore…
Arriva finalement le moment fatidique, le grand tournant qui allait bouleverser l‘ordre des choses. À 2:34 de la 3e période, le vénérable Henri Richard compléta une pièce de jeu superbe, arrivant par le flanc gauche, contournant le défenseur Keith Magnuson et déjouant Tony Esposito d‘un tir précis dans le haut du filet. 3–2 Montréal! Mon père, mon frère et moi avons bondi de notre chaise en criant à tout rompre, comme l‘on fait la plupart des résidents de notre rue, que nous avons entendu à travers ces fenêtres ouvertes. À 2:34 de la 3e période du 7e match de la finale de la Coupe Stanley 1971, j‘ai craqué; je suis devenu un partisan du Canadien!!! Les arrêts miraculeux de Ken Dryden par la suite (dont celui sur Jim Pappin) n‘ont fait qu‘ajouter davantage de conviction à ma nouvelle allégeance.
Voilà. Maintenant vous savez. Dans cette histoire centenaire du Canadien, c‘est ce moment que je tenais à partager avec vous. Ce moment où je suis moi aussi devenu un supporteur de la “Flanelle”!