Philippe Myers a changé son style et il est revenu dans la LNH
MONTRÉAL – Philippe Myers n'a pas seulement eu à ajuster son style pour revenir dans la LNH, il a eu à le changer.
Jamais repêché, le grand défenseur avait été en mesure d'atteindre le circuit Bettman assez rapidement, à 22 ans.
Après 115 matchs en trois saisons avec les Flyers de Philadelphie, Myers a été échangé aux Predators de Nashville. C'est là-bas qu'il a encaissé le coup le plus dur.
« J'ai été placé au ballottage par Nashville, ça m'a marqué et la même chose m'est arrivée l'année suivante avec Tampa. C'était très tough, mais j'ai essayé de conserver une bonne attitude. Ce que je pouvais contrôler, c'était seulement de continuer de travailler sur mon jeu », a confié Myers au RDS.ca, samedi, au Centre Bell.
Au cumulatif des deux saisons précédentes, Myers n'a disputé que 16 parties avec le Lightning passant le plus clair de son temps avec le club-école à Syracuse.
La saison dernière, c'est sous la gouverne de Joël Bouchard et Daniel Jacob qu'il a poursuivi sa refonte. D'un défenseur offensif, le nouveau moule a produit un défenseur défensif et physique qui se concentre sur du jeu simple.
« La LNH, c'est tough. Ce n'est pas anormal que des gars, qui y jouent à un jeune âge, se perdent un peu dans leur identité et les attentes envers eux », a exposé Bouchard qui a joué pour huit clubs dans la LNH.
« Quand il est arrivé, on a eu une rencontre. Le but était de lui rendre ça facile. Tu vas faire ça, ça et ça, mais pas d'autres choses. Parfois, on veut qu'un joueur fasse un peu de tout. Tu vas te concentrer à défendre et bouger la rondelle rapidement. Il est devenu un des meilleurs défenseurs défensifs de la LAH », a poursuivi l'entraîneur-chef du Crunch.
Cette nouvelle version de Myers a attiré les Leafs qui l'ont embauché. Il a eu à s'armer de patience en début de saison alors qu'il a été rayé de la formation pour 22 des 23 premiers matchs de Toronto.
Mais, depuis, il s'est établi comme un complément fort pertinent pour la brigade défensive des Leafs. Au point que les dirigeants des Leafs lui ont consenti une prolongation de contrat de deux ans à un salaire annuel de 850 000$.
« Je suis très content et honoré d'être ici. J'aime côtoyer les joueurs, on a une très bonne organisation, parmi les meilleures dans la LNH. On a l'occasion d'accomplir quelque chose d'extraordinaire cette année. Pour moi, c'est de faire ma job chaque match », a réagi Myers.
« Simple et physique! », a-t-il lancé en riant pour décrire ce qu'il doit faire pour se conformer aux attentes de l'entraîneur rigoureux Craig Berube.
Josh AndersonLe droitier de six pieds cinq pouces n'a pas connu la sortie espérée au Centre Bell ce qui a limité son utilisation dans le gain de 7-3 contre le Canadien. Sa place dans la formation n'est pas assurée, mais son rendement laisse croire qu'il pourra encore progresser.
« Joël m'a dit exactement ce que je devais faire pour remonter dans la LNH. Ça rapporte jusqu'à présent donc je vais continuer à le faire », a assuré Myers.
Pour Bouchard, ça demeure toujours plaisant d'assister à une belle histoire comme la sienne.
« Ah oui, je suis tellement content pour lui. Parfois, des gars comme Phil ont la déception de voir leur carrière ralentir un peu. C'est vraiment le fun de voir qu'il ait réussi. Encore plus pour des gars comme lui qui ont une bonne attitude et qui se dévouent à la cause. D'ailleurs, on garde toujours un œil sur les joueurs même quand ils sont rendus avec une autre organisation », a commenté l'entraîneur.
Avec les Leafs, le boulot offensif ne reposera pas sur la palette de Myers.
« Il est fiable, il garde le jeu simple et il anéantit des jeux de l'adversaire. Pour avoir du succès dans la LNH, il faut posséder un rôle, voilà ce qu'il fait jusqu'à présent », a cerné Berube.
Myers, qui aura 28 ans cette semaine, pourrait connaître une longue grâce à cette ouverture d'esprit.
« Avec tout ce que j'ai traversé dans les dernières années, ça me fait apprécier encore plus de jouer dans la LNH, de ne pas tenir ça pour acquis. Je vais continuer dans ce sens », a conclu le patineur originaire de Moncton.