Repêchage LNH : une première ronde riche en défenseurs
BUFFALO – Parce que le Canadien a réussi, au cours des dernières années, à redorer sa banque de jeunes défenseurs au point d'en avoir un surplus, il semble entendu que ses dirigeants profiteront du prochain repêchage pour tenter d'ajouter un attaquant d'impact à leur bassin d'espoirs.
Pour cette raison, nous avons consacré la première partie de notre couverture du camp d'évaluation qui s'est tenu cette semaine à Buffalo à faire le portrait de quelques cibles potentielles du CH au cinquième rang. Vous pouvez déjà lire nos histoires sur Cayden Lindstrom et Tij Iginla. Au cours des prochains jours, des textes sur Berkly Catton et Cole Eiserman s'ajouteront à la liste.
Cette cuvée 2024 se démarque toutefois par la qualité des défenseurs qui pourraient en meubler le top-10. L'ami Scott Wheeler, une référence dans la couverture d'espoirs pour le site Athletic, est d'avis que les cinq arrières qui dominent sa liste cette année sont supérieurs à David Reinbacher, le premier défenseur choisi en 2023.
En voici, par ordre alphabétique, une brève présentation.
ZEEV BUIUM
Grosse année au bureau? Buium aimerait que vous teniez sa bière. En janvier, il a remporté l'or avec l'équipe américaine au Mondial junior. Trois mois plus tard, il gagnait le championnat national américain avec les Pioneers de l'Université de Denver. Il a joué un rôle crucial dans les deux conquêtes. À sa première saison sur les campus, le savant quart-arrière a récolté 50 points en 42 matchs.
On le décrit comme un as pour relancer l'attaque. Ses atouts offensifs ont été sa principale carte de visite, mais son entraîneur, David Carle, n'a pas craint de l'employer dans toutes les missions. Malgré son âge, aucun joueur n'a été davantage utilisé cette saison dans la NCAA.
« Je ne me considère pas comme un défenseur à caractère défensif, mais c'est une partie de mon jeu dont je retire beaucoup de fierté. Je veux être ce gars à qui on confie des grosses minutes », dit Buium.
SAM DICKINSON
Le dernier tournoi de la Coupe Memorial était l'occasion d'évaluer deux des défenseurs les plus prometteurs de cette cuvée. Si Zayne Parekh, du Spirit de Saginaw, a soulevé le gros trophée, certains sont d'avis que Dickinson demeure l'arrière le plus prometteur. C'est le cas de notre expert Stéphane Leroux.
« J'ai l'impression que j'ai connu mes meilleurs moments de l'année à la toute fin, quand ça comptait le plus. C'est quelque chose que j'aimerais qu'on retienne de moi. C'est quand l'enjeu est le plus élevé que je suis à mon meilleur », soutient le représentant des Knights de London.
On décrit Dickinson comme un excellent patineur qui a toutefois tendance à prendre de mauvaises décisions sous pression. Toutes compétitions confondues, il a amassé 87 points en 90 matchs cette saison.
ARTYOM LEVSHUNOV
Selon plusieurs, il est le meilleur défenseur disponible. Il pourrait être sélectionné aussi tôt qu'au deuxième rang par les Blackhawks de Chicago.
Levshunov est un Bélarussien qui a passé les deux dernières années aux États-Unis. Après une saison passée à Green Bay dans la USHL, il vient de disputer sa première campagne dans la NCAA avec l'Université Michigan State. Il a récolté 35 points en 39 matchs. Le site spécialisé Elite Prospects vante son coup de patin et son côté méchant, mais se questionne sur sa tendance à manquer de constance.
Levshunov s'est avéré l'un des plus singuliers et charmants personnages durant la semaine du Combine à Buffalo. Avant de se prêter au jeu des entrevues au terme des tests physiques, samedi, il a serré la main de tous les journalistes qui l'attendaient autour de l'estrade. Il a ensuite fait rigoler la galerie lorsque questionné sur ses récents contacts avec les dirigeants des Blackhawks.
ZAYNE PAREKH
Charismatique au possible, Parekh ne manque certainement pas de confiance en lui. Quinn Hughes, Cale Makar, Adam Fox, Erik Karlsson : voilà une courte liste des joueurs auxquels il aime se comparer.
« Je crois que je suis fait dans le même moule, dit-il sans nécessairement dégager d'arrogance. J'aime jouer avec la rondelle, j'aime garder la rondelle. J'essaie d'emprunter des petits trucs dans leur jeu. »
Les observateurs semblent tous s'entendre sur ce point : il est le défenseur offensif le plus naturel et celui possédant le plus beau potentiel de son groupe d'âge. Flamboyant et créatif, il a terminé la saison régulière avec 96 points en 66 parties.
Comme plusieurs artistes, il est aussi un grand incompris. Sa façon de se mouvoir dans le cours d'un match est parfois perçue comme de la nonchalance ou de l'indifférence. Les experts lui reprochent aussi son goût du risque et sa tendance à compliquer les choses. Ces détails ne risquent toutefois pas de trop assombrir son profil extrêmement prometteur.
ANTON SILAYEV
Le seul du groupe qui n'était pas présent cette semaine à Buffalo, Silayev est un géant de 6 pieds 7 pouces qui fait saliver les recruteurs avec une mobilité hors norme pour accompagner son impressionnant gabarit.
Il vient tout juste d'avoir 18 ans et a pourtant passé une saison complète dans la KHL. Dans une entrevue publiée dans Athletic, son entraîneur Igor Larionov affirme qu'il est un meilleur patineur que Victor Hedman. Le journaliste Corey Pronman a même récolté les confidences d'un évaluateur de talent tenté de le classer au-dessus de Macklin Celebrini dans son palmarès des meilleurs espoirs.
Il serait étonnant de le voir en turquoise sur la scène de la Sphère à la fin du mois, mais un départ dans le top-5 semble acquis dans son cas.
CARTER YAKEMCHUK
Un audacieux magicien avec la rondelle, Yakemchuk a dominé tous les défenseurs de la WHL avec une récolte de 30 buts à son année de repêchage. Aucun défenseur n'avait atteint ce plateau dans la Ligue junior de l'Ouest depuis 2002. Plus impressionnant encore, 20 de ces buts ont été inscrits à forces égales. Le longiligne Albertain aime se comparer à Evan Bouchard.
Il traîne toutefois la réputation d'un gars qui en arrache sans la rondelle. C'est pourquoi on a sourcillé quand son nom a été prononcé par l'attaquant des Tigers de Medicine Hat Andrew Basha, à qui on a demandé d'identifier le défenseur qu'il avait eu le plus de difficulté à affronter parmi ceux qui sont admissibles à ce repêchage.
« Offensivement, c'est un joueur spécial, mais je pense qu'on sous-estime son jeu défensif », a dit Basha.
« Il y a un côté rugueux que j'essaie toujours d'incorporer dans mon jeu. J'ai travaillé fort là-dessus cette année, alors ça fait plaisir d'entendre que certains l'ont remarqué », a dit le rouquin de 6 pieds 3 pouces.