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RÉSULTATS

L'avocat Sébastien Vézina a cru en ses rêves et en son plan vers la LNH

Julien BriseBois et Sébastien Vézina Julien BriseBois et Sébastien Vézina. - Sébastien Vézina
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Mise à jour

LAS VEGAS – Il y a 20 ans, en tant que jeune avocat, Sébastien Vézina hésitait à dévoiler son rêve, un peu fou, de se tailler une place dans le monde du sport. Aujourd'hui, il fait partie des hautes sphères de ce milieu grâce à ses connexions avec Pat Brisson, Julien BriseBois, la famille Molson et compagnie. 

Une preuve éloquente qu'on peut travailler dans l'univers sportif de multiples façons. 

Son expertise l'a mené à collaborer à plusieurs dossiers phares dont l'acquisition du Canadien par le groupe dirigé par les frères Molson ainsi que la représentation de Pat Brisson et JP Barry pour l'acquisition de l'agence IMG et l'accord d'un partenariat stratégique avec CAA (Creative Artists Agency). Le tout ponctué de mandats de représentation auprès de Marc Bergevin, Luc Robitaille, Guy Boucher etc. 

Mais, à travers ces dossiers sérieux, Vézina n'a jamais perdu son regard passionné et rêveur. 

« Le travail, ça peut vraiment être amusant. Je le sais que j'ai une vie privilégiée. Être ici et faire ce boulot passionnant, ça n'use pas », a expliqué Vézina qui s'intéresse aux personnes et pas uniquement à l'industrie du sport. 

Si son chemin semble s'être tracé de manière inspirante, Vézina insiste pour parler de ses erreurs de parcours. 

« J'avais établi un plan pour aligner ma passion du sport avec mon travail. Mais je n'en ai parlé à personne... Et pour une seule raison, je ne voulais pas me dire que c'était un plan fou, un plan qui ne marcherait pas. Ma plus grande peur était de les croire quand ils me diraient ça », a exposé Vézina avec transparence. 

Photo : Sébastien Vézina et Mario Cecchini

« En rétrospection, je dirais aux jeunes d'en parler, de partager leurs aspirations. Ce que je suis devenu, c'est le résultat de ceux qui m'entourent. Aujourd'hui, je veux aider les jeunes à atteindre leurs aspirations », a enchaîné celui qui est associé au sein du groupe Droit des affaires du cabinet et Chef de l'équipe Droit du sport et divertissement chez Lavery.

Au lieu de suggérer à ses patrons de financer ses démarches pour se bâtir des contacts dans le milieu sportif, Vézina a préféré piger dans ses poches déjà trouées par ses dettes d'études de l'époque. 

« Je me suis déplacé au repêchage pour la première fois (en 2007 à Columbus) et je ne connaissais personne! Je voyais que tout le monde se parlait, se tapait dans les mains, se faisait des câlins. Je commençais à me dire que ça ne marcherait pas mon affaire », a raconté Vézina avec un sourire provoqué par ce souvenir. 

L'avocat a bien fait de persévérer.  

« Si la première année a été difficile, les 10 autres ont été plus faciles. J'avais rencontré 4-5 personnes qui m'ont mis en contact avec d'autres. Tout d'un coup, j'étais parmi les autres à jaser avec la French connection de la LNH », a-t-il expliqué. 

Après quelques années, un associé à son bureau a voulu savoir comment il s'était débrouillé pour obtenir des contrats dans la sphère sportive. À partir de ce moment, il lui a fait comprendre que son bureau allait « supporter toutes ses démarches ». 

De Brisson, à Boucher, à BriseBois...

Son premier lien s'est bâti avec un agent. Ensuite, les gens du milieu ont constaté qu'il n'était pas là « pour flasher ou faire le party » et une série d'événements lui ont ouvert des portes. 

Il cite Bergevin qui implorait P.K. Subban de « laisser la game venir à lui ». Mais Vézina a découvert qu'il aimait mieux créer des occasions. « Quand un nouveau dirigeant est embauché, je vais me présenter ». 

En voulant comprendre sa réussite, on constate que Pat Brisson y a joué un rôle clé et il a été une grande source d'inspiration pour lui. 

Martin Brodeur et Sébastien Vézina Photo : Martin Brodeur et Sébastien Vézina
Grâce à Brisson, il a su que Guy Boucher avait besoin de soutien pour négocier avec le Lightning. Cet accompagnement avec Boucher lui a permis de développer un lien avec Julien BriseBois avec lequel il échange des lectures. Des relations ont aussi été créées avec les Émilie Castonguay, Martin Brodeur, Jacques Martin, Mathieu Darche... 

Le matin de notre entrevue à l'hôtel Fontainebleau, Vézina avait justement discuté avec Boucher. 

« Dans toute sa personnalité, Guy est c'est un entraîneur-chef et il veut y retourner. Je lui ai dit d'être patient. Mais il ne retourne pas dans sa tanière en attendant, on va le revoir », a-t-il indiqué.  

Il se rappelle aussi le contact établi avec Mario Lemieux quand les Penguins avaient été en vente avant la loterie du repêchage qui a relancé l'organisation avec l'ajout de Sidney Crosby

« Je représentais un acheteur et le président des Penguins Ken Sawyer était un gars de Montréal. Même si j'étais beaucoup plus jeune, Mario me respectait parce que j'étais un professionnel qui avait déjà été exposé à ce milieu. Quand tu fais les bons gestes, peu importe ton âge, le chiffre ne compte plus », a décrit Vézina, père d'un garçon de 12 ans. 

Des conseils judicieux de ses amis 

Né dans la Basse-Ville de Québec, Vézina est un fils de deux fonctionnaires. Son frère et sa sœur ont également opté pour cette avenue.  

« Mais ce n'était pas mon destin de devenir fonctionnaire. J'avais des rêves et je savais que je devais quitter Québec », a confié Vézina qui ne raffolait pas de l'ambiance imprégnée par des personnalités comme la mairesse Boucher et l'animateur André Arthur. 

Après ses études collégiales, Vézina croyait devenir ingénieur, rêvant de construire des navettes spatiales, des avions et des ponts. 

Son ami Dominic Veilleux l'a plutôt convaincu d'appliquer en Droit même si ça ne lui « tentait pas du tout ». Ce conseil judicieux a été suivi d'un autre. Alors qu'il voulait s'établir à Toronto, ses amis ontariens lui ont fait réaliser les avantages de travailler à Montréal. 

Reconnaissant, il déduit qu'on peut attirer les gens avec de bonnes valeurs autour de soi.

D'ailleurs, Vézina veut faire partie de la solution pour éloigner les mauvaises pratiques du milieu sportif et il appuie la LHJMQ dans ce sens depuis quelques années. Il a été peiné d'apprendre le départ de Jocelyn Thibault de Hockey Québec. À ses yeux, le Québec doit miser davantage sur le sport inciter les jeunes à adopter un mode de vie sain.