De la lecture et un séjour avec une sommité des gardiens pour Devon Levi

QUÉBEC – De la méditation, plusieurs livres, mais aussi un séjour avec une sommité de l'entraînement des gardiens, ne voilà qu'une partie de l'été unique de Devon Levi. 
 
On ne peut que souhaiter une longue carrière dans la LNH à Levi. Pour assurer une relève québécoise devant le filet, mais aussi car ce n'est jamais ennuyant de discuter avec lui. 
 
La semaine dernière, quand on l'a croisé au Pro-Am Sun Life, Levi nous a parlé de son attrait pour la lecture qui s'intègre à travers sa préparation sur la patinoire et en gymnase. 
 
« Des livres axés sur le mental et le spirituel qui me font penser et m'aident à gérer mes émotions ainsi que mes pensées. Comme gardien, c'est important. Je le sens quand j'alloue un mauvais but ou que je fais un bel arrêt, ça m'aide de contrôler mes émotions », a exposé le gardien. 

Son récit a même fait avouer à un joueur, qui participait à cet événement caritatif, qu'il était moins intellectuel que Levi. 
 
Mais ça n'effraie pas Levi d'être différent des autres dans l'univers sportif professionnel. 
 
« Il y a beaucoup de choses que j'aime faire, ça me motive, ça m'allume. »
 
À 22 ans, Levi a déjà disputé 30 matchs avec les Sabres de Buffalo en plus de représenter le Canada au Championnat mondial junior, aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde. 
 
Il lui reste bien du temps devant lui, mais vous aurez déjà compris qu'il n'est pas du style à se prélasser dans son salon. 
 
Cet été, Levi s'est donc envolé vers la Colombie-Britannique pour raffiner son arsenal auprès d'Adam Francilia qui encadre plusieurs gardiens de haut calibre dont Connor Hellebuyck. 
 
« Il est très connu dans le milieu, il a été le voir pour faire un peu de travail spécifique. C'est vraiment sharp et j'ai déjà vu la différence », a expliqué Marco Raimondo qui supervise le développement de Levi depuis plusieurs années. 

Mike Condon à l'origine de cette belle occasion
 
Le contact avec Francilia s'est établi via Mike Condon, l'ancien du Canadien, qui a été l'entraîneur des gardiens de Levi à l'Université Northeastern.  
 
« Tu vois que Devon est capable de garder sa posture sur des jeux latéraux et rester compact vraiment plus longtemps. Le jeu de la LNH est tellement rapide de manière latérale. Devon est déjà très agile avec ses patins, tu ne peux pas te rendre dans la LNH sans cet atout quand tu mesures six pieds. C'est vraiment un gros avantage d'avoir fait ça », a indiqué Raimondo au RDS.ca. 
 
Levi n'a pas abordé cette visite en Colombie-Britannique l'autre jour, mais on déduit qu'il avait cette initiative en tête quand il a prononcé cette réponse. 
 
« Pour me donner la plus grande chance de jouer à Buffalo, je dois me concentrer sur mon développement et devenir le meilleur gardien que je peux. » 
 
Nul doute, les Sabres ont opté pour la patience à son égard. Cet été, ils ont accordé un contrat de cinq ans et 23,75 millions à Ukko-Pekka Luukkonen en plus d'embaucher le vétéran James Reimer. Toutefois, Levi ne souhaite pas s'éterniser dans la Ligue américaine où il a excellé à sa toute première saison.  
 
« Honnêtement, je ne pense pas à ça, ce sont des choses qui peuvent changer si vite. Je l'ai vécu l'an passé, on a commencé à trois (à Buffalo). Ce n'est pas ma décision, je me concentre sur ce que je peux contrôler », a-t-il indiqué. 
 
La saison dernière, les Sabres avaient rapidement plongé Levi dans l'action et il s'est fait ravir le poste de numéro un par Luukkonen. Raimondo est convaincu que l'expérience de la première année sera payante pour Levi. 
 
« C'était une très bonne saison. J'ai vécu le meilleur de la LAH et de la LNH, j'ai appris beaucoup, j'ai appris des leçons mentales et sur la glace; comment être un pro. C'était ma première année complète et c'était vraiment amusant de jouer à Rochester et Buffalo. Ce n'était pas toujours facile, mais les défis m'ont amélioré », a témoigné Levi. 
 
« Pour te dire la vérité, je ne pense pas que c'était technique. L'ajustement à la LNH, ça se fait beaucoup au niveau de l'horaire. C'était plus là son apprentissage. On a vu qu'il est capable de sortir de grosses parties dans la LNH déjà à son âge. C'est juste rendu une question de bien se préparer pour ce rythme, il est sur la bonne voie », a cerné Raimondo. 
 
Reconnu pour son ardeur au travail, Levi est du style à prolonger ses séances sur la glace. Étant donné que la cadence professionnelle est exigeante, les Sabres ont suggéré à Raimondo et Levi et de se concentrer sur la qualité et non la quantité.
 
D'ailleurs, même s'il entraîne des gardiens sur la patinoire, Raimondo est le premier à admettre que la saison estivale doit d'abord servir à la préparation hors-glace. 
 
Quand on se rappelle que Levi a été un choix de 7e ronde (des Panthers en 2020), on réalise qu'il a accompli toute une évolution. Bien sûr, son talent et ses aptitudes physiques y ont joué un grand rôle, mais on se dit que ses horizons variés l'ont aidé à cheminer.
 
Ça ne paraît pas trop aujourd'hui, mais Levi a surmonté passablement d'adversité quand il était plus jeune. Malgré son excellent rendement, son nom était peu évoqué en raison de sa stature modeste pour un gardien. 
 
« J'y ai toujours cru et lui aussi. Devon n'a jamais lâché, il savait qu'un plus haut niveau l'attendait, il se voyait dans la LNH; il a beaucoup de confiance », a conclu Raimondo.