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De père en fils chez les Olivier

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Mathieu Olivier connait sa meilleure saison en carrière avec les Blue Jackets.

Après 45 matchs, il a déjà atteint un sommet personnel avec dix buts pour un total de dix-sept points. L'attaquant de puissance, aussi considéré comme un des bagarreurs les plus durs de la LNH, n'a jamais fait autant parler de lui. Ses succès résonnent jusqu'au Nouveau-Brunswick, où son père gagne aussi sa vie dans le milieu du hockey.

« Je suis vraiment content pour lui. Mathieu n'a pas été repêché. En grandissant, il évoluait dans un style qui n'était pas typique aux joueurs québécois. D'avoir persévéré et réussi c'est un accomplissement » confie d'emblée Simon Olivier.

Le paternel répond aux questions, bien installé dans son bureau du Centre Jean-Daigle, à quelque 1700 km du Nationwide Arena. Depuis 2022, il dirige le Blizzard d'Edmundston dans la Ligue Junior A des Maritimes. Une étape de plus dans le parcours de celui qui se fait parler de Mathieu partout où il va.

« Quand il était petit et qu'il me suivait dans les arénas, c'était le fils de Simon. Maintenant quand je me promène, je suis le père de Mathieu. C'est parfait! »

Avant d'être entraineur, l'homme de 52 ans a roulé sa bosse à travers différentes ligues en Amérique du Nord comme défenseur à caractère offensif. Son fils a d'ailleurs vu le jour à Biloxi au Mississippi, alors qu'il évoluait dans la ECHL. Sa carrière de joueur l'a mené en Allemagne avant de se terminer en 2014 à Thetford-Mines dans la LNAH. Parallèlement, il a été adjoint de Yanick Jean avec les Tigres de Victoriaville dans la LHJMQ de 2009 à 2013. Mathieu l'a suivi partout, baignant littéralement dans l'univers du hockey depuis toujours. 

Par la suite, fiston a fait son chemin chez les professionnels, pendant que papa dirigeait dans différentes ligues. Malgré la distance et les horaires disparates, les deux hommes sont encore très proches. « En général, le matin, en direction de l'aréna, dans son auto, c'est à ce moment-là qu'il me téléphone, un bon cinq fois par semaine. On parle d'un paquet d'affaires. De la partie de la veille, de ce qui se passe dans l'équipe, de comment ça va avec sa famille. » 

Le seul sujet qui n'est pas abordé est celui du contrat de deux ans qui vient à échéance à la fin de la présente saison, ce qui ferait de Mathieu un agent libre pour la première fois de sa carrière. « On essaie de ne pas trop en discuter. Je me suis donné le mandat, et je l'ai aussi donné aux membres de la famille, dont ses grands-parents, de ne pas amener ce sujet-là quand ils parlent à Mathieu. Il gère très bien ça. Je ne sens pas qu'il ressent une pression supplémentaire. Je sens qu'il met son énergie aux bons endroits pour performer. Contrôlons ce qu'on peut contrôler et le reste va se placer. C'est une belle source de motivation pour lui. »

Le directeur-général des Blue Jackets Don Waddell affirme publiquement que sa priorité numéro un est de mettre l'attaquant sous contrat à long terme. Les pourparlers seraient déjà en cours. De quoi décevoir les partisans montréalais qui espèrent voir Mathieu Olivier se greffer au Tricolore. Son père effleure la question aussi habilement que son fils gagne ses combats. « C'est toujours flatteur que certaines équipes portent attention à un joueur en particulier, savent qui il est et espèrent obtenir ses services. Ça revient à la fierté et au sentiment d'accomplissement. Finalement, ton travail, ton comportement, ton attitude arrivent à un niveau où tu es apprécié et tu es voulu. C'est sûr que c'est plaisant à entendre. »

Une évolution plus qu'un déclic

Là où Simon n'hésite pas à s'avancer, c'est sur la progression de Mathieu sur la patinoire. Son parcours dans la LNH s'apparente à ce qu'il a connu dans les rangs juniors. Après des débuts timides avec à Moncton, l'attaquant s'est imposé de plus en plus physiquement et offensivement, au point de conclure sa dernière saison à Sherbrooke avec une récolte de 49 points, dont 27 buts. « Mathieu croyait beaucoup en ses moyens, moi et son agent Philippe Lecavalier aussi. À part de ça, il n'y a pas beaucoup de gens qui pouvaient prévoir ce qui arrive. » 

Il rappelle aussi que son fils a été ralenti par les blessures, notamment une fracture à une jambe à la fin de la saison 2022-2023 qui a nécessité une importante opération. Le hockeyeur de 27 ans a mis plusieurs mois à retrouver son rythme. Le fait d'être à 100% est la première clef de ses récents succès, lui qui joue désormais plus de quatorze minutes par match. « Cette année, il est en pleine santé. Il a fait quelques changements avec son équipement cet été, ça peut avoir un lien. L'arrivée de Dean Evason aussi. C'est le genre de coach que Mathieu aime. Sans parler pour Dean, je pense que Mathieu est le genre de joueur qu'il aime. Don Waddell l'apprécie beaucoup aussi. Les pièces du casse-tête tombent à la bonne place. »

Sur le plan humain, son père louange le charisme et le leadership de son fils qui fait de lui un rassembleur dans le vestiaire des Blue Jackets. « Il est aussi très humble et apprécié. Il n'a pas vraiment changé, mais il a maturé au niveau personnel. Comme joueur de hockey, la maturité qu'il a prise est qu'il est maintenant capable de jouer un style de jeu robuste, d'être là pour ses coéquipiers, tout en restant discipliné. » Mathieu a jeté les gants à dix reprises cette saison, dont deux fois dans le même match. Rien pour inquiéter Simon qui se dit même fier de voir cette carte faire partie du jeu de sa progéniture. « Je ne suis pas vraiment nerveux quand ça arrive. Il est en confiance et il sait ce qu'il fait. »

Simon affirme que son fils avait déjà l'air d'un joueur de hockey lors de ses premiers coups de patin à deux ans et demi. Le temps des fêtes lui a rappelé de bons souvenirs alors qu'il s'est rendu à Columbus pour enfiler son chapeau de grand-père auprès de ses petits-fils de trois et quatre ans. « Le plus jeune a commencé à patiner et il me fait tellement penser à son père. Aussitôt qu'il a embarqué sur ses lames, il a décollé! Il a l'air d'aimer ça. On va l'encourager! »

D'une génération à une autre, l'amour du hockey continue de faire son chemin dans la famille Olivier.