Cette édition du marché des joueurs autonomes repose sur quelques gros noms à la ligne bleue et devant le filet. Le RDS.ca se penche sur certains dossiers qui retiendront sûrement l’attention à l’ouverture du marché.

Alors que le plafond salarial garde certaines équipes dans leur retranchement, d’autres directeurs généraux se sont assurés d’avoir les coudées franches pour possiblement mettre le grappin sur une pièce importante à leur formation. Du côté de la ligne bleue, un joueur se démarque afin d’obtenir un contrat qui pourrait défier les effets de la pandémie et du gel salarial.

Dougie Hamilton a tout pour négocier un contrat qui lui convient et au lieu de son choix. Le défenseur teste le marché des joueurs autonomes alors qu’il est à pleine maturité dans le circuit et les statistiques sont là pour le prouver. Au cours des deux dernières saisons qui ont été écourtées, l’arrière des Hurricanes de la Caroline s’est démarqué avec des récoltes de 40 points en 47 rencontres et de 42 points en 55 matchs.

Ses différentiels ont été tout aussi éloquents pour illustrer son jeu tant dans la zone offensive que défensive alors qu’il s’est offert un plus-30 et plus-20 lors de ces mêmes saisons. Celui qui a également porté les couleurs des Bruins de Boston et des Flames de Calgary vient de clore un pacte de six ans qui était évalué annuellement à 5,75 millions $ sur la masse salariale.

L’équipe qui sera prête à payer le gros prix sait toutefois que dans le cas d’Hamilton, l’investissement risque de rapporter au cours des prochaines années.

Barrie gagnera-t-il son pari?

Un pari plus risqué attend les directeurs généraux avec Tyson Barrie. Toutefois, c’est parfois ce genre de mises qui peuvent rapporter gros comme l’a vécu Ken Holland l’automne dernier lorsqu’il s’est entendu avec le défenseur de 29 ans sur un contrat d’une seule saison d’une valeur plus que respectable de 3,75 millions $.

Après une campagne en deçà des attentes avec les Leafs en 2019-2020, Barrie a dépassé sa récolte de 39 points en 70 matchs avec 48 points en 56 rencontres pour occuper la tête des pointeurs à la ligne dans la LNH lors du calendrier 2021.

Le fait d’évoluer aux côtés de Connor McDavid et Leon Draisaitl en avantage numérique n’est certes pas étranger aux succès de Barrie qui a conclu la saison avec 23 points en supériorité numérique. Il n’est donc pas étonnant que les discussions aient reprise avec les Oilers après que ces derniers ont perdu les services d’Adam Larsson au Kraken de Seattle, même si les deux joueurs ne remplissaient pas les mêmes fonctions. Maintenant, quel Barrie saura convaincre un directeur général? Celui de 2019-2020 ou de la dernière saison? Les termes du contrat offriront la réponse.

Le troisième défenseur qui a obtenu le plus de points dans la cuvée des joueurs autonomes avait de quoi intéresser de nombreuses formations. Alec Martinez s’est distingué avec 32 points en saison régulière et il a aussi brillé en séries pour les Golden Knights de Vegas avec quatre buts et deux mentions d’aide.

Le gaucher de 33 ans peut aisément disputé plus de 20 minutes par rencontre comme il l’a prouvé lors de la série de troisième tour contre le Tricolore alors qu’il a été utilisé à outrance par son entraîneur-chef Peter DeBoer. Un retour à Vegas est sur le point de se concrétiser pour Martinez qui signerait un nouveau pacte de trois saisons. 

L’un des défenseurs qui sera convoité pour sa fiabilité sur le marché et dorénavant son expérience avec une bague de la Coupe Stanley en poche, c’est le Québécois David Savard. L’année de son 30e anniversaire a souri à Savard alors qu’une transaction avec les Blue Jackets de Columbus lui a permis de rejoindre le Lightning de Tampa Bay pour remporter les grands honneurs.

Après une période d’ajustement à son arrivée sous le chaud soleil floridien, alors qu’il présentait un différentiel de moins-8 en 14 rencontres, Savard a su se maintenir à la normale lors de ses 20 matchs éliminatoires qu’il a conclus avec cinq mentions d’aide. Une équipe qui se cherche un défenseur fiable pour sa profondeur ne peut ignorer la présence de Savard parmi les joueurs sans contrat.

Maintenant que son contrat a été racheté par les Rangers de New York, où se retrouvera le défeneur Tony DeAngelo? Celui qui a été limité à six matchs la saison dernière en raison de mésententes avec la formation new-yorkaise va recevoir sa part d'appels. Des rumeurs le liaient au Tricolore à la date limite des transactions, mais il aurait refusé à ce moment de mettre un terme à son contrat pour changer d'adresse.

La vieille garde

Les vétérans ne manquent pas chez les joueurs autonomes sans compensation qui patrouillent la ligne bleue. Si on peut affectueusement les surnommer « la vieille garde », certains peuvent certainement apprendre encore un ou deux tours à des jeunots au sein d’une formation dans un rôle avec moins de responsabilités et avec un salaire moindre.

Le nom qui vient en tête avec ces critères est Ryan Suter. Le Wild du Minnesota a procédé au rachat du contrat du défenseur de 36 ans alors qu’il restait encore quatre saisons à écouler. Suter avait paraphé une entente de 13 saisons d’une valeur de 98 millions $ avec l’équipe en juillet 2012. Il va s’en dire que le défenseur ne touchera pas l’équivalent des 7,5 millions $ que le Wild lui avait consenti. Ce rachat fait toutefois en sorte que l’Américain peut accepter une baisse de salaire et simplement se concentrer sur la destination qui lui conviendra le plus.

Si le poids de son contrat pesait sur les épaules du directeur général Bill Guerin, la contribution du défenseur au Wild n’était pas sans valeur. Même s’il a été limité à 19 points en 56 matchs cette saison, il a su se maintenir avec un différentiel de plus-9. Il a d’ailleurs conclu la campagne 2019-2020 avec 48 points à son compteur en seulement 69 matchs. Le vétéran de 16 saisons qui a aussi porté les couleurs des Predators de Nashville n’a pas su encore goûter à la Coupe Stanley et ce sera très certainement une priorité lorsqu’il acceptera d’apposer sa signature au bas d’un contrat.

Cette réflexion animera sûrement aussi deux autres défenseurs qui n’ont pas su vivre cette effervescence des grands honneurs alors que Keith Yandle et Alexander Edler peuvent choisir l’équipe qui leur convient. Tout comme Suter, Yandle a aussi vu son contrat être racheté par son organisation. Les Panthers de la Floride n’ont pas voulu garder dans leurs rangs celui qui devait mettre la main sur 12,7 millions $ au cours des deux prochaines années.

Reconnu pour son caractère offensif, Yandle a une fois de plus prouvé son utilité sur l’avantage numérique avec 18 points lors de la dernière saison, ce qui correspondait au sixième échelon chez les défenseurs. Une équipe qui a connu des ennuis dans cette facette du jeu pourrait très certainement donner un coup de fil au clan de Yandle.

Pour sa part, Alexander Edler pourrait clore un chapitre de 15 saisons avec les Canucks de Vancouver à 35 ans. Celui qui a été un choix de troisième ronde de l’équipe canadienne en 2004 a connu une baisse importante de sa contribution offensive la dernière saison alors qu’après trois campagnes consécutives en ayant dépassé le cap des 30, deux d’entre elles avec moins de 60 matchs au compteur, Edler a été limité à huit points en 52 parties en 2021.

Le poids des années ou comme les Canucks au complet, une simple saison à jeter à la poubelle? Dans un rôle plus à l’écart, il représente très certainement un vétéran qui sera considéré dans une brigade qui recherche des mentors pour ses jeunes.

Il y a bien entendu le doyen du groupe à la ligne bleue, Zdeno Chara. À 44 ans, le Slovaque vient de terminer sa première campagne avec les Capitals de Washington. Chara a vu ses responsabilités diminuer avec sa nouvelle équipe alors que pour la première fois depuis la campagne 1998-1999, sa moyenne de temps de jeu s’est retrouvée sous la barre des 20 minutes avec une moyenne de 18 min 19 secondes par rencontre.

Il a tout de même rempli son rôle tout en s’offrant deux buts et 10 points en 55 matchs et un différentiel de plus-5. Mais, est-ce qu’il reste encore suffisamment d’essence dans le réservoir du géant slovaque pour une autre campagne dans la LNH? Une fois qu’il aura répondu à cette question, il pourra alors se demander quelle équipe pourrait être intéressée à ses services et qui pourra l’approcher d’une deuxième Coupe Stanley après celle de 2011.

Grubauer ne doit pas quitter l'Avalanche

Devant les filets, parmi les gardiens qui se cherchent un contrat, on retrouve nul autre que l’un des finalistes au trophée Vézina dans le palmarès, Philipp Grubauer.

L’athlète de 29 ans a bien fait savoir qu’il désirait effectuer un retour au Colorado la saison prochaine. Il reste toutefois à savoir combien le directeur général Joe Sakic peut et veut lui consentir. Selon Capfriendly, l’Avalanche dispose d’une marge de manoeuvre d’un peu plus de 20 millions $ sous son plafond en vue de la prochaine campagne. Grubauer n’est toutefois pas le seul qui se cherche un nouveau contrat avec l’attaquant Gabriel Landeskog. Pavel Francouz qui a été sur la liste des blessés à long terme la saison dernière et Devan Dubnyk qui devient aussi libre comme l’air, l’Avalanche ne peut réellement se permettre de perdre les services du gardien qui obtenu le plus de victoires parmi ses homologues joueurs autonomes sans compensation et de loin.

Grubauer a enregistré un sommet personnel de 30 gains, alors que ses plus proches vis-à-vis sont James Reimer, Brian Elliott et Tuukka Rask, tous avec 15 victoires. Alors que Grubauer commandait un salaire de 3,33 millions $ la saison dernière, l’augmentation de salaire est à suivre et comment ne pas faire autrement alors qu’il a présenté une moyenne de buts alloués de 1,95. L’Avalanche a besoin d’un gardien de premier plan pour espérer se rapprocher de la Coupe Stanley après un autre parcours éliminatoire écourté.

Parmi les autres gardiens qui visent un retour avec leur organisation, il y a le vétéran de 15 saisons des Bruins de Boston, Tuukka Rask. La situation contractuelle du cerbère de 34 ans doit toutefois prendre en considération son éventuelle opération à la hanche qu’il doit subir alors qu’il revient de Finlande sous peu. Avec Jeremy Swayman qui a pris la relève de brillante façon la saison dernière, les Bruins sont très certainement bien moins préoccupés par l’état de santé de Rask qu’ils auraient pu l’imaginer.

La présence de Swayman, qui a affiché un taux d’efficacité de ,945 en 10 rencontres lors de la dernière campagne vient fort probablement clore le chapitre à Boston pour Jaroslav Halak. Le Slovaque de 36 ans a disputé les trois dernières campagnes avec les Bruins, mais il a été limité à 19 matchs lors de la campagne 2020-2021, lui qui en avait disputé 40 et 31 auparavant. Est-ce que l’avenir du choix de neuvième ronde du Canadien en 2003 passe toujours par la LNH?

L’une des formations qui n’aura d’autres choix vraisemblablement de se tourner vers la présente cuvée des gardiens sur le marché, ce sont les Hurricanes de la Caroline. À moins d’une autre transaction, les Canes ont actuellement trois gardiens qui seront libres comme l’air dans leur cour. En transigeant Alex Nedeljkovic aux Red Wings de Detroit, les Hurricanes ont obtenu notamment en retour Jonathan Bernier qui doit signer une nouvelle entente. Ce dernier s’ajoute à James Reimer et Petr Mrazek qui sont dans la même situation que le Québécois. Pendant que Mrazek a été limité à 12 matchs la saison dernière à la suite d’une blessure à un pouce, Reimer s’est fait devancer dans la hiérarchie par Nedeljkovic. Mrazek a tout de même vu de l’action en séries, mais sans grand succès.

Est-ce l’heure de tourner la page du côté de la Caroline sur son duo de gardiens qui en laisse plusieurs perplexes au fil des dernières années?

Les Hurricanes voudront-ils tâter le terrain avec l’une des principales têtes d’affiche à cette position cet été soit Frederik Andersen. Après cinq saisons avec les Maple Leafs de Toronto, celui qui vient de clore un pacte de cinq ans d’une valeur de 25 millions $ va certainement intéresser les équipes qui ont un poste à combler entre les poteaux.

Âgé de 31 ans, Andersen n’a toutefois pas connu la dernière année de contrat qu’il aurait espéré pour mousser sa candidature. Sa saison a été contrecarrée par les blessures et une fois sur la patinoire, les résultats n’ont pas été au rendez-vous sur le plan personnel avec une moyenne de 2,96 et un taux d’efficacité de ,895. Jack Campbell lui a d’ailleurs ravi le poste de no 1 alors qu’il a disputé tous les matchs des Leafs contre le Canadien de Montréal au premier tour des séries.

Andersen voudra certainement prouver qu’il a encore du bon hockey derrière ses jambières, mais le prix ne sera sûrement pas celui qu’il envisageait en début de saison. Il peut toutefois certainement contribuer aux succès d’une équipe et qui sait à nouveau franchir une 1re ronde des séries selon sa prochaine équipe, objectif qu’il n’a pas su accomplir depuis la campagne 2014-2015 avec les Ducks d’Anaheim.

Andersen n’est d’ailleurs pas le seul gardien des Maple Leafs qui doit se trouver un nouveau pacte, alors que David Rittich doit en faire de même. Celui qui n’a disputé que 15 matchs avec les Flames de Calgary avant de conclure avec quatre rencontres pour les Leafs lors de la dernière saison cherchera à obtenir une nouvelle chance à 28 ans, lui qui avait pris part à un sommet de 48 matchs pour la saison 2019-2020.