Lars Eller et Andrew Shaw : deux problèmes réglés
Canadiens samedi, 25 juin 2016. 01:25 samedi, 23 nov. 2024. 00:34BUFFALO - On ne sait pas encore si Alex Galchenyuk sera, ou non, en mesure d’assumer le rôle de premier centre qui fait si cruellement défaut depuis des années chez le Canadien de Montréal.
Mais peu importe la réponse, il y en avait trop derrière lui avec Tomas Plekanec, David Desharnais, Lars Eller, Philip Danault qui est arrivé en fin de saison sans oublier Torrey Mitchell et Brian Flynn. C’est la raison pour laquelle le Canadien a décidé d’accepter l’offre des Capitals de Washington qui ont offert deux choix de deuxième ronde pour obtenir Lars Eller.
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Eller se voyait pivoter l’un des deux premiers trios du Canadien. Il a finalement trouvé une niche à l’aile d’un troisième trio l’an dernier. On sentait qu’il n’était pas heureux dans ce rôle, mais l’état-major du Tricolore semblait vouloir le confiner dans un rôle de soutien. Il était donc facile de le laisser partir.
Les détracteurs de David Desharnais soutiendront avec ferveur que le Canadien aurait dû lui préférer Lars Eller.
Desharnais, malgré ses défauts, a plus d’habiletés offensives qu’Eller. Il a surtout une bien meilleure vision du jeu et est un meilleur passeur. Mais il devra produire sur une base plus régulière qu’il ne l’a fait au cours des dernières saisons s’il veut éviter que le départ d’Eller n’ajoute au lot de critiques dont il fait l’objet.
L’avenir nous le dira.
Les Caps qui suivaient Eller avec attention depuis un an voient en lui un centre de troisième trio. Eller sera donc à moitié satisfait s’il retrouve au moins sa position naturelle.
Si le départ de Lars Eller règle une petite partie des ennuis du Canadien au centre, l’arrivée d’Andrew Shaw des Blackhawks de Chicago règle un autre problème : le manque d’agressivité du Tricolore.
Andrew Shaw est un agitateur. Mais il sait aussi jouer au hockey. Il jouera dans le sillon de Brendan Gallagher qui est un joueur semblable sans être identiques. Des joueurs qui affichent ténacité et pugnacité sur la patinoire. Ils ne sont pas très gros, mais jouent plus gros que leur taille. Des fois trop…
Shaw peut jouer sur l’un ou l’autre des quatre trios du Canadien. Il jouait avec Jonathan Toews avant que les Hawks ne fassent l’acquisition d’Andrew Ladd à la date limite des transactions l’an dernier. Malgré un rôle moins important sur un des trios de soutien, il a ensuite été un valeureux guerrier pour les Hawks.
«Je connais bien Shaw pour l’avoir vu grandir dans l’organisation des Hawks. Il est courageux, tenace, combatif. Il a beaucoup de caractère et sera un atout au chapitre du leadership dans notre vestiaire. Nous avions besoin d’un gars comme lui», a indiqué Marc Bergevin.
Je suis d’accord avec le point de vue du DG du Tricolore. Parce que Shaw est joueur autonome avec restriction et qu’il semblait difficile pour les Hawks de le mettre sous contrat, je trouve que le Canadien a payé cher en donnant deux choix de repêchage.
Mais bon! Quand on regarde de plus loin, ça donne une transaction Shaw pour Eller. Avec Shaw on sait ce qu’on lui demandera d’accomplir. Avec Eller, ce n’était pas clair. Si Shaw répond à la commande, le Canadien sera heureux.
Mais attention, il faudra d’abord le mettre sous contrat. Ce qui ne sera pas facile. Le fait que Marc Bergevin soit un bon ami de Pat Brisson, l’agent de Shaw, va certainement aider. Car comme on l’a déjà vu dans le passé avec des joueurs comme Alex Galchenyuk et David Desharnais, Brisson a été en mesure de faire comprendre la réelle valeur de ces joueurs. Arrivera-t-il à le faire avec Shaw.
On peut croire que oui.
Marc Bergevin a obtenu la permission de son ancien patron (le DG des Hawks Stan Bowman) d’amorcer des discussions avec l’agent Pat Brisson avant que la transaction soit complétée. On doit s’attendre à ce que le nouveau joueur du Canadien signe un contrat de cinq ou six ans qui devrait lui rapporter, en moyenne, un peu moins de quatre millions $ par saison.
Ça le placerait sensiblement au niveau salarial de Lars Eller. Comme quoi, quand on veut obtenir un contrat dans la LNH d’aujourd’hui on doit se départir d’un autre de même valeur pour lui faire de la place.
Mikhail Sergachev dans tout ça?
Oui c’est un défenseur. Un autre défenseur. Encore un défenseur.
Mais comme on l’a vu l’an dernier, le Canadien a beau avoir plein de défenseurs, il n’y en a pas beaucoup qui sont en mesure de faire le saut au sein du premier duo. Ce que Sergachev devrait être en mesure de faire s’il maintient son développement.
Pour le moment, il devient le dauphin d’Andrei Markov. Un rôle que Nathan Beaulieu ne semble pas en mesure de remplir malgré ses quelques saisons d’expérience dans la LNH.
Beaulieu pourrait toujours progresser et y arriver. C’est vrai. Et rien ne dit que Sergachev y arrivera lui.
Mais avec sa 9e sélection, le Canadien pouvait difficile prendre une chance sur Julien Gauthier qui a d’ailleurs dû patienter jusqu’à la 21e sélection avant d’entendre les Hurricanes de la Caroline prononcer son nom.
Même si Andrew Shaw et Mikhail Sergachev donnent au Canadien ce qu’ils ont à offrir, il faudra encore que Marc Bergevin trouve du renfort au sein de ses deux premiers trios. Du renfort capable de marquer des buts et de faire de l’attaque massive qui sera orchestrée par Kirk Muller l’an prochain, autre chose que l’attaque passive qu’on a vu au cours des deux dernières années.
À moins qu’il ne complète une très grosse transaction, ce n’est pas aujourd’hui que Marc Bergevin réussira ce coup attendu par les partisans de son équipe.
Privé d’un choix de 2e ronde, Bergevin devra se rabattre sur les troisième à septième rondes pour trouver cette perle rare. Un gros défi.
Remarquez qu’il est toujours possible que Bergevin utilise ses deux choix de 2e ronde de l’an prochain et ses trois choix de 2e ronde dans deux ans pour effectuer une sélection en deuxième ronde samedi. Mais à moins d’un miracle, ça ne donnera pas dès l’an prochain le gros attaquant qu’on attend depuis très longtemps. Depuis trop longtemps…