Marc Bergevin et ses homologues sont réunis depuis 8 h au Boca Raton Beach Club pour la deuxième phase des réunions annuelles regroupant les 30 directeurs généraux de la LNH.

La réunion s’échelonnera sur les trois prochains jours. Trois journées au cours desquelles le DG du Canadien et des autres formations échangeront sur la situation actuelle du hockey et sur différents points susceptibles d’améliorer la qualité du jeu, la sécurité des joueurs, le cours des rencontres.

Les paramètres de la prolongation et des tirs de barrage seront au centre des discussions. Tout comme le bien fondé d’étendre, ou non, les vérifications officielles effectuées par la Ligue dans ses bureaux de Toronto par le biais des reprises vidéo.

Directeur général des Sharks de San Jose, Doug Wilson souhaite aussi que la Ligue se penche sur les conséquences des quatre journées de congé accordées mensuellement aux joueurs dans le cadre de la dernière convention collective. Croisé samedi sur la galerie de presse du SAP Center où son équipe a blanchi le Canadien 4-0, Wilson est d’avis que ce congé brime son équipe et toutes les formations de l’Ouest en comparaison aux clubs de l’Est qui voyagent beaucoup moins.

« L’ennui avec ces quatre jours de congé, c’est que les journées consacrées exclusivement aux envolées lorsque nous allons ou revenons de la côte Est par exemple ne comptent pas comme des congés. En plus de perdre des journées d’entraînement à cause des longues envolées, nous en perdons quatre en raison de ces congés obligatoires. Ça devient difficile pour nos entraîneurs d’établir un bon horaire d’entraînement et de le maximiser », a plaidé le DG des Sharks.

Rentré de San Jose dimanche, le Canadien a exactement vécu la situation décriée par Wilson. Après un difficile voyage sur la côte Ouest où il a dû accorder des congés d’entraînement régulier et même d’entraînement matinal, Michel Therrien a été obligé d’accorder un congé complet encore lundi. Une situation pas évidente si l’on considère que le Tricolore, comme tous les autres clubs ayant conclu des transactions à la date limite mercredi dernier, a de nouveaux joueurs à intégrer au sein de son alignement, de nouvelles complicités à bâtir. Et c’est à l’entraînement et non en situation de match que cette complicité s’établit avant de se développer en cours de partie.

S’il entend bien demander à tous ses homologues d’aborder la question des congés, Doug Wilson devra sans doute prendre son mal en patience. Ces congés étant inscrits à la convention collective, il sera impossible pour la LNH de les modifier sans l’accord de l’Association des joueurs. Un accord peu prévisible.

Prolongations… prolongées

Lors de leur première rencontre de la saison, à Toronto en novembre dernier, les directeurs généraux se sont penchés sur la possibilité de prolonger la prolongation.

Ken Holland, des Red Wings de Detroit, est l’un de DG les plus opposés aux tirs de barrage. Une portion de match qu’il considère spectaculaire, mais qui dénature le hockey comme on le connaît depuis toujours.

Les réflexions de Holland se sont traduites par différents scénarios : ajouter du temps aux cinq minutes déjà prévues à cinq contre cinq. Jouer une deuxième prolongation à trois contre trois dans l’éventualité d’une égalité après la séance à quatre contre quatre, avant de se tourner vers la fusillade.

Grand patron des Devils du New Jersey, Lou Lamoriello avait aussi proposé que les équipes changent de bout de patinoire une fois à quatre contre quatre en prolongation. Ce faisant, les équipes seraient, comme c’est toujours le cas en deuxièmes périodes, désavantagées dans le cadre des changements de joueurs sur la patinoire puisque les bancs seraient plus loin de leur but respectif. Une situation qui ouvrirait davantage le jeu.

Depuis le début de la saison – les chiffres proviennent de NHL.com – 14 % des rencontres disputées dans la LNH se sont décidées en tirs de barrage (135 parties sur les 963 disputées jusqu’à samedi). Un pourcentage légèrement supérieur à celui de la saison écourtée de 2013 (13,46 %), mais inférieur au 14,72 % obtenu lors de la dernière saison complète avant l’arrêt de travail en 2011-2012. Depuis l’instauration des tirs de barrage en 2005-2006, 13,3 % des 10 293 se sont décidés en fusillade.

Vrai que ce chiffre est imposant. Vrai aussi que Ken Holland, DG des Red Wings, a raison de dire que la fusillade ne représente pas une situation de jeu normal. Cela dit, on voit bien plus souvent dans le cadre d’un match des échappées, voire des tirs de pénalités – 16 buts ont été marqués sur les 59 tirs de pénalité accordés cette saison dont trois à Max Pacioretty du Canadien aux dépens de Roberto Luongo qui les a bloqués tous les trois – que des situations à trois contre trois.

Mais bon!

Outre les scénarios en prolongation et la demande de Doug Wilson de considérer un assouplissement des quatre congés mensuels à accorder aux joueurs, les DG évalueront la possibilité de recourir plus souvent aux reprises vidéo. Cette procédure concerne uniquement les questions reliées à la validité ou non d’un but. Bien que ces procédures retardent parfois l’évolution de la rencontre, plusieurs directeurs généraux croient qu’elles devraient être étendues à d’autres situations de rencontre afin de minimiser la portée de mauvaises décisions des arbitres sur l’issue des rencontres.

Depuis quelques saisons déjà, le directeur général des Panthers de la Floride Dale Talon milite en faveur du droit à l’entraîneur de réclamer, une fois par match, la révision d’une décision controversée des officiels. S’inspirant de la LNH, Talon voudrait qu’un entraîneur-chef puisse lancer un mouchoir sur la patinoire en cas de désaccord avec les arbitres et/ou juges de lignes. Il sera intéressant de voir si Talon reviendra à la charge encore cette année.

S’ils s’entendent sur une ou des modifications à apporter, les directeurs généraux en feront une proposition officielle. Cette dernière sera présentée au Comité de compétition de la LNH sur lequel siègent des joueurs de la LNH. Elle y sera alors débattue. Si le Comité décide de l’entériner, la proposition sera alors présentée aux gouverneurs des 30 équipes dans le cadre de leur réunion annuelle qui se déroule en finale de la coupe Stanley. Une fois les gouverneurs d’accord, le ou les nouveaux règlements sont alors adoptés et imposés dès la saison suivante.