Nico Hischier avait toutes les raisons de sourire
LNH vendredi, 23 juin 2017. 23:27 dimanche, 17 nov. 2024. 22:03CHICAGO – Nico Hischier pouvait bien afficher son plus beau sourire. Il est devenu le 10e joueur issu de la LHJMQ à être sélectionné au premier rang et le Suisse repêché au plus haut échelon.
De nature très agréable, Hischier dégageait une immense joie après avoir enfilé le chandail et la casquette des Devils du New Jersey. Le centre de six pieds un pouce et 179 livres était tellement heureux qu’il cherchait encore les mots pour décrire ce privilège.
« C’est un sentiment incroyable, j’ai été sans mot pendant plusieurs secondes. J’étais seulement très content. J’ai serré ma mère dans mes bras en premier et je crois qu’elle pleurait un peu. J’ai ressenti beaucoup d’émotions », a confié le gaucher.
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Hischier a donc devancé Nolan Patrick qui avait été majoritairement perçu comme le favori pour entendre son nom en premier. La sensation a été encore plus savoureuse puisque les Devils avaient conservé le suspense.
« Je ne savais pas du tout ce qui allait se passer », a-t-il lancé en expliquant que son cœur a failli sortir de sa poitrine tellement il battait fort après l’annonce.
Force est d’admettre que Hischier a frappé dans le mille en quittant son pays natal pour venir poursuivre son développement dans l’organisation des Mooseheads de Halifax qui ne cessent de produire des espoirs de haut niveau (Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin et Nikolaj Ehlers notamment).
Cela dit, il n’aurait pas cru que ce choix allait lui permettre de se hisser aussi haut.
« Je mentirais si je répondais que je m’y attendais », a répondu celui qui a amassé 86 points (38 buts et 48 aides) en 57 parties avec Halifax.
Bien content d’avoir obtenu la confiance des Devils, Hischier a révélé qu’il connaissait un peu l’histoire de cette organisation grâce à Martin Brodeur et au Suisse Damian Brunner qui a évolué pour ce club.
Hischier a coiffé trois rivaux de peu
C’était donc la première fois depuis 1997 que les Devils se tournaient vers la LHJMQ pour leur choix de première ronde. À cette époque, ils avaient opté pour le gardien Jean-François Damphousse, qui n’a pas répondu aux attentes.
Pierre Mondou, leur recruteur attitré au Québec, n’avait donc jamais eu cette chance en 12 ans avec les Devils. Il a poussé pour Hischier et ce sont finalement ses patrons qui ont eu à trancher entre lui et trois autres candidats dont Patrick et Elias Pettersson (choisi au 5e rang par Vancouver).
« Il y avait quatre joueurs qui étaient au sommet de notre liste. Ils étaient presque sur un pied d’égalité et ce sont mes patrons qui ont choisi. Je l’ai su environ cinq minutes avant. Disons qu’on a été sur son dossier durant les deux derniers mois de la saison », a raconté Mondou au RDS.ca en précisant qu’André Savard, d’autres recruteurs et ses supérieurs avaient épié le Suisse.
« C’est l’ensemble de son potentiel qui a fait la différence. En plus d’être talentueux, il est travaillant et il démontre une excellente attitude. Toutes les entrevues et nos recherches ont mené à du positif », a ajouté Mondou.
Évidemment, les Devils ne se bercent pas d’illusions. Ils savent que Hischier ne détient pas les atouts exceptionnels d’Auston Matthews et de Connor McDavid. Tout de même, ils affichent une énorme confiance en son potentiel.
« Selon nous, il peut se développer comme MacKinnon, qui faisait partie de nos comparables. On établit toujours des comparaisons pour que nos patrons puissent se faire une image plus précise et on pense qu’il a aussi un peu le style de Joe Sakic », a indiqué Mondou.
Pas la fin du monde s'il n'est pas prêt en 2017-2018
La balle sera dans le camp de Hischier, mais plusieurs observateurs doutent qu’il soit prêt à s’imposer dans la LNH dès la saison prochaine.
Difficile de trouver un meilleur entraîneur qu’André Tourigny – qui a été son entraîneur à Halifax – pour juger de cet enjeu.
« Est-ce qu’il est prêt à jouer en ce qui concerne ses connaissances du hockey, le positionnement et la vision du jeu? Aucun doute! C’est physiquement qu’il faudra voir. Quand il va arriver dans le coin avec (Shea) Weber, il va constater que ça freine sec. Cet aspect sera plus difficile donc ça dépend du rôle qui lui sera confié. S’il est plus dans un rôle de profondeur, il va être capable de le faire, j’en suis convaincu. Ce sera une question de philosophie d’organisation : est-ce qu’ils veulent un jeune sur un troisième trio ou il doit être dans le top-6 », a analysé Tourigny.
« Nos patrons sont au courant de ça et ce n’est pas si important pour eux. Ce ne sera pas la fin du monde s’il n’est pas prêt », a déclaré Mondou à ce sujet.
Lorsqu’il sera arrivé à son apogée, Tourigny croit que Hischier sera un joueur de très haut niveau.
« C’est Henrik Zetterberg et il est encore meilleur que lui défensivement. Il est vraiment un récipiendaire du trophée Selke en devenir. Quand il le gagnera ou qu’il sera en nomination, je serai la personne la moins surprise. Je n’ai jamais vu un joueur de cet âge être aussi concentré et soucieux de sa défense », a répété Tourigny.
Sans surprise, l’entraîneur québécois était enchanté de voir que le Suisse a devancé Patrick dans le dernier droit.
« C’est un honneur d’avoir eu la chance de le diriger, je suis tellement content pour lui. C’est un bon joueur de hockey, mais comme j’ai dit plusieurs fois, il est tellement une bonne personne.
« Durant l’année, je me disais que s’il pouvait rester proche de Patrick, ça pourrait l’avantager quand les équipes allaient rencontrer les joueurs. C’est certain que je suis vendu sur l’individu, mais Nico est plus complet et il a plus de choses à offrir », a conclu Tourigny qui a quitté Halifax pour diriger les 67’s d’Ottawa.