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La clairvoyance de Smith a convaincu Bettman

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SALT LAKE CITY – En mêlée de presse, lundi, le propriétaire du Utah HC Ryan Smith se disait chanceux d'avoir devancé plusieurs autres villes/investisseurs qui attendaient depuis beaucoup plus longtemps que lui le feu vert de la LNH dans leur quête d'obtenir une franchise.

Pourquoi avoir ainsi favorisé le couple Ashley et Ryan Smith, la ville de Salt Lake City et l'Utah aux dépens d'autres groupes?

« Ryan et moi dansions depuis un bon moment, vous savez. Il faut croire qu'il était le meilleur danseur du groupe », que Gary Bettman a avancé comme s'il voulait minimiser l'accélération à vitesse grand V de la candidature de Salt Lake City.

Croisé après le lancement des festivités menant au premier match de l'histoire du Utah HC, le commissaire a ensuite plongé dans une explication plus étayée pour expliquer la décision de la LNH de miser sur les Smith et sur Salt Lake.

« Ryan a saisi l'opportunité qui s'offrait à lui. Le défi était gigantesque. Il a dû faire en moins de six mois ce que d'autres organisations ont fait en deux et même trois ans avant de joindre la Ligue. Il a été vif d'esprit, créatif, intelligent. Il a été clairvoyant. Il est demeuré concentré sur le projet colossal qu'il devait mettre en marche. Il partait de rien. Nos exigences et nos attentes étaient très élevées. Il a tout analysé et a compris qu'il devait saisir la balle au bond. Ryan, Ashley et les membres de leur groupe ont non seulement respecté nos exigences et objectifs, ils les ont dépassés », a défilé Gary Bettman avec une évidente satisfaction.

Le commissaire lançait-il ainsi un message à des villes comme Québec, Houston et Atlanta – et peut-être d'autres villes – qui ont signifié leur intérêt sans toutefois convaincre la LNH de leur réelle volonté de passer des paroles aux actes?

Il est difficile et même très difficile de répondre à cette question. Mais elle mérite d'être posée! Car avec la hausse de revenus confirmée par la LNH lors de sa dernière rencontre des Gouverneurs, la semaine dernière, à New York, il est clair qu'une expansion sera envisagée à moyen, voire à court terme.

Les villes et les groupes intéressés ont donc tout intérêt à imiter le couple Smith et à démontrer qu'ils ont bien plus que de l'intérêt à faire miroiter à la Ligue. Qu'ils ont aussi les moyens techniques et financiers et pour concrétiser le projet.

Enthousiasme évident

Tout au long de l'après-midi, quelques milliers d'amateurs ont pris part aux festivités orchestrées autour du Delta Center. L'enthousiasme des nouveaux partisans du Utah HC était évident. 

Marchant dans les rues fermées pour l'occasion, arborant les couleurs de leurs nouveaux favoris, les amateurs profitaient d'une journée parfaite en matière de temps et de température pour aller d'un kiosque de simulation de hockey à un autre où ils pouvaient acheter différents chandails et souvenirs à l'effigie de l'équipe qui partagera le Delta Center avec le Jazz de la NBA; pour aller d'un comptoir de boissons énergisantes aux camions de bouffe de rue autour desquels ils faisaient la file pour se désaltérer et se sustenter.

« C'est gratuit », que Glenn Gatineau, un Montréalais ayant fait le voyage à Salt Lake City pour prendre part au « moment historique », a lancé lorsque croisé devant le Delta Center.

« Toute la nourriture est à moins de 5 $. C'est plaisant de voir qu'ils ne font pas des profits énormes à nos dépens pour l'occasion », a ajouté Gatineau.

Le Montréalais a profité du premier match de l'histoire du Utah HC pour porter à 28 le nombre d'amphithéâtres de la LNH à l'intérieur desquels il a suivi au moins un match de hockey.

Et ce n'est pas parce qu'il portait fièrement un chandail des Coyotes de l'Arizona, avec son nom de famille et le numéro 29 brodés dans le dos qu'il est un fan déçu du sort réservé à l'équipe qui a quitté le désert de l'Arizona en avril dernier.

« Je suis un fan de hockey d'abord et avant tout. Je suis allé au Mullet Arena l'an dernier et je vais profiter de mon passage à Salt Lake pour me rendre à Denver pour assister à un match de l'Avalanche », a expliqué Glenn Gatineau à qui il ne manque que des visites à Sunrise et Tampa, en Floride, en Caroline et à St. Louis pour compléter son tableau de chasse.

Un adieu aux Coyotes

Vêtu lui aussi d'un chandail des Coyotes, Will Switzer s'est tapé les 10 heures de voiture pour faire le trajet Phoenix-Salt Lake afin de venir faire ses adieux à l'équipe qu'il a encouragée avec passion au cours des dernières années.

Même lors des années difficiles qui ont marqué les règnes de propriétaires qui ont été incapables de redonner aux Coyotes la place enviable dont ils profitaient lorsqu'ils ont migré de Winnipeg vers le désert de l'Arizona.

« C'est une journée difficile pour moi. Je suis traversé de sentiments partagés. J'ai vécu beaucoup de frustration au cours des dernières saisons. Beaucoup de colère lors de l'annonce du départ des Coyotes le printemps dernier. Mais je tiens à être ici pour voir quel genre d'accueil les gens de Salt Lake réservent à mon club. Je tiens à assister au match de ce soir pour boucler la boucle et souhaiter bonne chance à mon ancienne équipe. Les amateurs de hockey d'ici ne réalisent pas à quel point nous leur faisons cadeau d'une belle équipe. D'un club qui est sur le point d'obtenir d'excellents résultats dans la LNH. Je vais m'ennuyer », a insisté Will Switzer qui n'en veut pas à Gary Bettman. Ou pas trop.

« La ligue a donné bien des chances aux Coyotes. J'en veux surtout aux autorités municipales qui ont menti aux amateurs de hockey et aux propriétaires qui se sont succédé. Mais maintenant, tout est terminé », a-t-il conclu.

Changement d'allégeance

Pendant que Ryan et Ashley Smith invitaient les citoyens de Salt Lake City à les suivre dans l'aventure du hockey de la LNH en Utah et leur demandaient d'adopter leur équipe et les joueurs qui la composent, un amateur portant un chandail aux couleurs des Penguins de Pittsburgh sortait du lot. Tout comme quelques autres qui portaient des chandails des Blues de St. Louis, des Rangers de New York, des Golden Knights de Las Vegas, plus proches voisins et rivaux du Utah HC sans oublier les nombreux fans des Blackhawks qui avaient fait le voyage de Chicago.

« Mes parents sont de Pittsburgh. J'ai grandi là-bas avant de venir m'installer ici. Les Penguins sont mon club depuis toujours », a confié Michael McGregor dont le fiston, installé bien confortablement dans sa poussette, arborait lui aussi les couleurs des Penguins.

Michael McGregor assurait malgré tout être prêt à envisager un changement d'allégeance.

« Ça viendra peut-être un jour. Je vais les laisser prendre la patinoire, disputer quelques matchs et me démontrer si je devrais me tourner vers eux. Et c'est possible que cela arrive. Je viens d'ailleurs d'acheter un chandail du Utah HC au cas où », a conclu McGregor en sortant un chandail bleu de la nouvelle équipe de Salt Lake City de la poussette où se trouvait son fils.