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RÉSULTATS

La danse des canards

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FORT LAUDERDALE - Même s'ils se sont fait « planter » samedi soir à Edmonton, les Panthers de la Floride ne démontrent aucun signe de stress.

Que ce soit sur la patinoire où ils se sont entraînés lundi matin, dans le vestiaire, où sur la tribune de presse où Paul Maurice, Gustav Forsling et Vladimir Tarasenko ont défilé devant les journalistes, les Panthers affichent la même confiance qu'ils affichaient après avoir pris les devants 3-0 dans la grande finale qui les oppose aux Oilers d'Edmonton.

Il faut dire qu'ils sont dans une position encore très confortable. Devant leurs partisans, mardi, ils auront une deuxième chance de soulever la coupe Stanley. Et s'ils gaspillent cette occasion pour une deuxième fois consécutive, ils pourront encore se reprendre vendredi, à Edmonton, où ils pourront sauter sur la patinoire sans même craindre de voir les Oilers leur ravir la coupe Stanley.

Car ce n'est pas avant un éventuel match sept que les Panthers devront composer avec la même pression que leurs rivaux.

Pas surprenant donc que les joueurs des Panthers, à l'image de canards flottant paisiblement sur l'eau tranquille d'un étang, flottaient sur la patinoire avec le sourire aux lèvres.

Mais attention : à quel moment la situation confortable dans laquelle les Panthers se retrouvent deviendra moins inconfortable? Inconfortable? Peut-être même insoutenable?

À quel moment les Panthers se mettront à faire la danse des canards? À battre des pieds férocement sous l'eau, à l'abris des regards indiscrets, tout en donnant l'impression que tout va bien dans le meilleur des mondes une fois en public?

Est-ce que le confort dans lequel les Panthers se retrouvent pourrait même devenir un piège? Est-ce qu'après s'être offert une avance presque insurmontable, il pourrait attendre que les Oilers défilent avec la coupe au bout de leurs bras avant de réaliser que la finale était en voie de leur glisser sous le nez?

« Aucune situation n'est confortable en séries éliminatoires et c'est très bien ainsi », a tranché Paul Maurice en ajoutant ne jamais s'y être senti « confo » au fil de ses 30 années de services comme entraîneur-chef dans la LNH.

« Tu mérites tes victoires, tu mérites aussi tes défaites. Et tu dois en tirer les leçons qui les accompagnent. J'aurais bien sûr préféré troquer l'apprentissage pour une victoire samedi. Mais ce résultat va nous aider à composer avec la situation dans laquelle nous nous retrouverons encore demain. La coupe Stanley sera encore dans l'amphithéâtre. On ne peut pas faire comme si elle n'y était pas. Et le fait qu'elle y soit donne une plus grande importance au match, car tu sais qu'elle est à ta portée avec une victoire. Alors on peut y penser, mais une fois que c'est fait, tu dois retomber dans le mode de partie qui t'a permis de te rendre jusque-là et tu dois gagner. »

« Ce n'est pas comme si on avait donné le match de samedi. Si on avait perdu le match trois et gagné le match quatre, nous serions exactement dans la même situation. On souhaitait diviser les parties disputées là-bas et c'est ce qu'on a fait. Le reste ne compte pas », a nuancé Dmitry Kulikov.

« Il y a une différence entre afficher de la confiance et se sentir confortable », a aussi ajouté le défenseur Brandon Montour.

« Personne n'a pris le match de samedi à la légère On a perdu samedi parce qu'on a moins bien joué que nos adversaires et pas parce qu'on se sentait trop confortables. Personne ne prendra le match de demain (mardi) à la légère, mais ça ne nous empêche pas d'afficher de la confiance. On sait que si nous jouons à la hauteur de nos moyens.

Tous derrière Bobrovsky

Matthew Tkachuk, Sam Bennett et Aaron Ekblad brillaient par leur absence à l'entraînement lundi.

« Ils seront tous à leur poste pour le match de mardi », a précisé sans la moindre hésitation Paul Maurice lors de son point de presse.

Maurice a aussi convenu qu'il soit possible que Ryan Lomberg soit inséré sur le flanc gauche du quatrième trio à la place de Steven Lorentz.

Mais ce n'est pas pour relever ce changement à la formation des Panthers que l'entraînement était intéressant lundi.

C'était pour épier les moindres gestes, les arrêts, les buts accordés et l'attitude générale de Sergeï Bobrovsky au surlendemain du revers de 8-1 au cours duquel il a été sorti du match après avoir accordé cinq buts sur les 16 tirs qu'il a affrontés.

Est-ce que cette défaite et ce rappel au banc ont affecté «Bob The Goalie»?

C'est tout le contraire dont on a été témoin.

Bobrovsky a multiplié les arrêts dans le cadre d'un entraînement au cours duquel il a été bombardé de tirs. Est-ce que c'était le genre d'entraînement, visant à la faire bien paraître? À lui redonner de la confiance?

Si tel était le cas, on peut dire que Paul Maurice a réussi son coup, car Bobrovsky a « volé la vedette » lors de l'entraînement en réalisant un arrêt aussi spectaculaire qu'improbable avec la large portion de son bâton.

« C'est plaisant quand il réalise ce genre d'arrêts. Et il en réalise plusieurs. Bob est le genre de gardien qui veut avoir des tirs de qualité lors des entraînements. Et d'en voir beaucoup. Il veut être mis au défi. Et quand il réalise un gros arrêt comme celui de ce matin, et il en réalise beaucoup, ça suscite des réactions des joueurs. Ils applaudissent l'arrêt de Bob et se paient la tête de celui aux dépens de qui il l'a effectué. Ça met de l'ambiance », a indiqué Paul Maurice.

Evan Rodrigues a ajouté que les performances de Bobrovsky lors des entraînements l'aidaient à exceller lors des matchs.

« J'ai rarement vu un gardien aussi compétitif. C'est bon pour lui et c'est bon pour les joueurs. Il y a des gardiens qui ne bougent pas lors des entraînements. Qui n'accordent aucune importance au fait que tu marques ou non contre eux. Bob est toujours en situation de match. Il est même prêt à stopper les rondelles avec son masque même lors des entraînements. C'est pour ça qu'on a tellement confiance en lui.

Flamboyant devant son but pour la durée de l'entraînement, Bobrovsky affichait le stoïcisme qui le caractérise devant les journalistes.

« Il est arrivé ce qui est arrivé samedi. Je ne peux rien y changer. Paul a décidé de me rappeler au banc, c'est comme ça. On n'en a pas vraiment parlé. J'aborde tous les matchs de la même façon. J'espère être le meilleur possible pour donner une chance de gagner à mon équipe. C'est ce que j'ai fait samedi et c'est ce que je ferai demain » a calmement défilé Bobrovsky.

Avec les huit buts marqués par les Oilers, l'éveil de l'attaque massive qui a finalement marqué en finale de la coupe Stanley (1 en 16) et surtout l'éveil des McDavid, Draisaitl et autres menaces terrifiantes des Oilers à l'attaque, il est possible que derrière le calme qu'affichait Bobrovsky devant les journalistes, se cachait mille et une questions et tout autant de doutes face à l'attaque des Oilers.

Mais comme avec la danse des canards sur un étang tranquille, ça ne paraissait pas!

Entre les lignes

-    On sait tous que les Maple Leafs de Toronto, en 1942, sont le seul club de l'histoire de la LNH à avoir comblé un recul de 0-3 en grande finale pour finalement soulever la coupe Stanley…

-    Ce qu'on sait moins, c'est que trois équipes seulement – les Oilers pourraient devenir les quatrièmes – ont réussi à prolonger la finale au moins jusqu'en six matchs après avoir tiré de l'arrière 0-3…

-    Acquis par les Oilers à la date limite des transactions, Adam Henrique était sur la patinoire lorsque les Devils ont forcé la tenue d'un sixième match en 2012, après avoir perdu les deux premiers matchs de la finale aux mains des Kings. Bryce Salvador avait permis à Martin Brodeur de signer la 113e et dernière victoire de sa carrière en séries éliminatoires avant de voir les Kings soulever la coupe lors du sixième match à Los Angeles…

-    Les Panthers pourraient devenir la 15e formation de l'histoire de la LNH à gagner leur première coupe Stanley devant leurs partisans. Ils se sont fait jouer le tour l'an dernier par les Knights à Vegas. Les Oilers ont aussi été victimes de cet affront en 2006 face aux Hurricanes. Après avoir comblé des reculs de 0-2 et de 1-3, les Oilers avaient forcé la tenue d'un septième match en grande finale avant de perdre en Caroline lors du septième match…