La saison de misère des Rangers, expliquée
Le match entre les Rangers et le Canadien sera présenté dès 19 h ce soir sur RDS et le RDS.ca.
COLLABORATION SPÉCIALE
Quelle saison cauchemardesque pour les Rangers de New York.
Après avoir mis la main sur le trophée des Présidents et s'être rendu à deux victoires d'une présence en finale de la Coupe Stanley, les attentes étaient sans surprise très élevées au Madison Square Garden. Et quelle déception.
Les Rangers sont tout juste au-dessus de ,500 avec une fiche de 22-20-3 qui les placent au 12e rang dans l'Est. Ils sont derrière Columbus, Ottawa, Montréal et Philadelphie et sont plus près des Sabres de Buffalo que du top-3 dans la division Métropolitaine. Imaginez essayer de convaincre quelqu'un de ce scénario avant le début de la saison.
Mais qu'est-ce qui a été de travers dans la métropole?
Avant de plonger dans les statistiques, il est tout simplement impossible d'ignorer les décisions controversées faites par Chris Drury et la direction des Rangers qui pèsent sur le moral des joueurs. Ça a commencé de façon rocailleuse avec la situation Barclay Goodrow cet été. Goodrow avait signé une entente de six ans avec les Rangers après deux Coupes Stanley avec le Lightning de Tampa Bay qui comprenait notamment une clause de non-échange valide pour 15 équipes. Trois saisons plus tard, New York l'a soumis au ballottage et il a été réclamé par son ancienne équipe, les Sharks de San Jose, qui faisaient partie de sa liste de non-échange. Goodrow a déclaré publiquement son mécontentement en regard à la situation, notamment le manque de communication de la part de l'organisation.
Ça n'a fait qu'empirer lorsque les Rangers ont forcé la main d'un autre joueur. Cette fois, c'était leur capitaine, Jacob Trouba, qui a été échangé aux Ducks d'Anaheim après avoir été menacé d'être soumis au ballottage, exactement comme Goodrow. Et ce n'est pas une exagération, ce sont carrément les mots utilisés par Trouba.
« C'était une menace », a dit Trouba lors d'une conférence de presse virtuelle après la transaction. « Hier, c'était accepte un échange ou on te sort de l'alignement. J'ai dit d'accord. Puis, c'était accepte un échange ou on te place au ballottage. J'ai dit d'accord. C'est un rite de passage d'être renvoyé au Madison Square Garden. »
Tu ne peux simplement pas traiter ton capitaine de la sorte sans causer un malaise dans le vestiaire et ça se voit sur la patinoire.
Un désastre défensif
Les Rangers se retrouvent présentement au 18e rang pour les buts accordés, mais ça n'illustre pas l'étendue des problèmes défensifs du club. Si l'on regarde ce qu'ils accordent en termes de volume et de qualité de tirs, ils ont plus en commun avec les nouvelles équipes de Goodrow et Trouba qu'avec un club dans la course aux séries.
Rangers de New York
Les Blueshirts ont la fâcheuse tendance à se tirer dans le pied encore et encore. Ils sont l'une de seulement trois formations, avec les Blackhawks de Chicago et les Penguins de Pittsburgh, à avoir accordé plus de 300 entrées en surnombre cette saison. Ils ont aussi accordé 53 buts dans les 10 secondes suivant un revirement, le 9e plus haut total cette saison. Disons qu'avec ce genre de performance défensive, ils sont chanceux d'avoir un différentiel de seulement moins-7.
Ils peuvent remercier Igor Shesterkin, qui a 21,7 buts sauvés à sa fiche cette saison. Pour vous donner une idée, Connor Hellebuyck, qui connaît l'une des meilleures saisons des dernières années devant le filet et voit même son nom mentionné pour le Hart par certains, a 26,9 buts sauvés. Se classer 18e pour les buts accordés avec une performance de calibre Vézina de la part de ton gardien est simplement inacceptable. Le portier russe mérite chaque dollar des 92 millions $ qu'il a reçu avec sa prolongation de contrat (signée le même jour que Trouba et son salaire de 8 millions $ partaient pour Anaheim), mais ce n'est même pas suffisant pour vraiment masquer les problèmes dans la Grosse Pomme.
Manque d'opportunisme
Malheureusement, les choses sont tout aussi problématiques du côté offensif, et ça commence au sommet. L'an dernier, leurs cinq meilleurs attaquants ont combiné pour 474 points : Artemi Panarin (120), Vincent Trocheck (77), Chris Kreider (75), Mika Zibanejad (72) et Alexis Lafrenière (57). Ces cinq mêmes attaquants ont cette saison un rythme combiné de 335 points sur 82 matchs, une chute de 139 points. Les chances sont encore là, puisque les Rangers se classent 7e pour les buts attendus et 10e pour les tirs de l'enclave par match. Le problème se retrouve plutôt au niveau de la finition.
Le manque de finition des Rangers
En moyenne, c'est environ un but de moins par deux matchs pour New York comparativement aux chiffres attendus, une différence absolument énorme dans une course aux séries qui est complètement ouverte dans l'Est.
La nouvelle année semble avoir fait du bien aux Rangers, qui ont remporté six de leurs neuf rencontres depuis le 1er janvier. Ils ont encore suffisamment de temps pour faire une poussée vers les séries et offrir une autre chance à leur noyau vieillissant, mais ils sont loin du club dominant de l'an dernier. Et avec le 5e calendrier le plus difficile dans la LNH d'ici à la fin de la saison selon Tankathon, la route vers le tournoi printanier est loin d'être facile.