Passer au contenu principal

RÉSULTATS

La Sphère vole le show!

La Sphère de Las Vegas La Sphère de Las Vegas - PC
Publié
Mise à jour

LAS VEGAS – Les images et de formes multicolores qui glissent et s'entrecroisent tout autour de la surface extérieure de la Sphère offrent des spectacles majestueux.

À l'intérieur, c'est plus beau encore. Plus impressionnant. Plus saisissant. Plus époustouflant.

Pas surprenant que les danses de photos des jeunes espoirs et des logos des 32 équipes susceptibles de les réclamer attiraient toute l'attention à quelques minutes du début du repêchage.

Et même après.

Car avec Macklin Celebrini qui était assuré de passer à l'histoire à titre de tout premier choix de la cuvée 2024, spectateurs, journalistes et même plusieurs recruteurs et membres des états-majors avaient les yeux bien plus rivés sur la surface gigantesque projetant des images d'une netteté impressionnante que sur le parquet.

Normalement, les journalistes profitent de la dernière heure avant l'annonce de l'ouverture du repêchage par Gary Bettman pour observer les va-et-vient de l'un ou l'autre des 32 directeurs généraux. On scrute leurs déplacements afin de tenter de détecter s'ils sont en quête d'une transaction pour améliorer leur rang de sélection, ou faire l'acquisition d'un joueur déjà établi ou en voie de l'être qui pourra aider leur club plus vite.

Vendredi, à Vegas, tous ces va-et-vient ne pouvaient rivaliser avec la Sphère.

Elle provoquait tellement d'émerveillement qu'on se demandait si la Ligue et ses 32 équipes ne signeraient pas un contrat à long terme avec cet amphithéâtre construit au coût de 2,3 milliards plutôt que de mettre de l'avant le plan de rester à la maison au lieu de visiter, à grands frais, une ville différente chaque année.

Surtout que le propriétaire de la Sphère, James Dolan, est également propriétaire des Rangers. Peut-être qu'il ferait un prix d'ami à Gary?

Aussi belles soient les images projetées sur la surface intérieure de la Sphère, elles n'ont toutefois pas pu éviter au commissaire Gary Bettman les huées traditionnelles qu'il essuie dès qu'il prend la parole.

Hué copieusement par les partisans des Golden Knights et ceux des autres villes qui ont profité du repêchage pour faire un saut à Vegas, Gary Bettman a toutefois été vif d'esprit pour répliquer aux amateurs qui lui souhaitaient la bienvenue à leur façon : « J'ai toujours su que Vegas deviendrait une vraie ville de hockey! »

« Holy Duck » ou « Holy Fuc...? »

Le premier coup d'éclat de la soirée n'est toutefois pas revenu au commissaire qui n'a pas annoncé de grosse transaction en lever de rideau de la première ronde.

Ce premier coup d'éclat est venu de la bouche de l'ailier droit des Generals D'Oshawa, Beckett Sennecke. Bien assis avec les membres de sa famille, le petit gars de 18 ans venait de voir le Macklin Celebrini et le défenseur Artyom Levshunov aller rejoindre les dirigeants des Sharks et des Blackhawks.

Quand Scott Niedermayer s'est approché du micro pour confirmer la sélection de son patron et du directeur du recruteur des Ducks Martin Madden fils, Sennecke, comme tout le monde, était loin de s'attendre que son nom résonnerait à l'intérieur de la Sphère et que son visage se couvrirait l'écran géant.

Parce qu'il était en très gros plan, Sennecke ne pourra jamais prétendre avoir lancé à ses parents un « Holy Duck » et non le  «Holy Fuc... » bien senti qui témoignait d'une surprise totale et de l'innocence de ses 18 ans.

On lui pardonnera.

Utah : une course folle

Après que le Canadien eut fait la barbe à toute la Ligue en matière de spectacle avec l'annonce de la sélection d'Ivan Demidov par Céline Dion, Ryan Smith, le nouveau propriétaire du club de hockey de l'état du Utah dont on connaîtra un jour le nom et les vraies couleurs, est allé rejoindre Gary Bettman sur l'estrade. Il était accompagné de son épouse Ashley et du directeur général Bill Armstrong.

Comme Bettman et les cinq premiers clubs invités à effectuer leur sélection avaient tous déjà été hués, Smith s'est protégé dès qu'il a saisi le micro pour effectuer la sixième sélection de la première ronde.

La toute première de l'histoire de son équipe.

« Vous ne pouvez pas me huer, car on ne vous a rien fait encore », que Smith a lancé aux amateurs.

Rivaux du désert voisin de l'Arizona, les Coyotes n'ont jamais été les bienvenus dans le désert du Nevada. Et ce n'est pas parce qu'ils viennent de migrer aux pieds de montagnes enneigées du Utah après avoir été sauvés, à très fort prix, par Ryan Smith qu'ils seront nécessairement les bienvenus à compter de l'automne prochain.

Le nouveau propriétaire de la LNH a profité de sa visite à Vegas pour rencontrer les journalistes. Pour parler de son vif enthousiasme dans l'aventure folle dans laquelle il a sauté pieds et poings liés tout en évoquant les contrecoups de l'immense défi qui se dresse devant lui.

« Nos sommes embarqués dans une course folle, a commencé Ryan Smith. Je devrais dire des courses folles, nous devons mener des dizaines de dossiers en parallèle. C'est fou, mais en même temps c'est exaltant. Nous sommes heureux, Ashley, moi et les autres membres du groupe de propriétaires de pouvoir compter sur l'appui de la Ligue. Les 32 équipes nous ont aussi contactés pour nous offrir de l'aide si nous en ressentions le besoin », a indiqué Smith.

La plus grosse crainte du propriétaire du Club de hockey de l'État du Utah n'est pas la quête d'un plus adéquat ou d'un uniforme qui saura satisfaire les partisans et assurer des revenus importants avec la vente de chandails.

Ce qui lui fait le plus peur, c'est de ne pas être prêt à temps.

« Tout va tellement vite. On est en train de bâtir deux nouveaux vestiaires et de préparer une patinoire d'entraînement. On le repêchage en fin de semaine et d'autres embauches suivront. Mais ça, ce sont les dossiers d'Army (Bill Armstrong). On a les déménagements des familles des joueurs et du personnel à orchestrer. On a la diffusion de nos matchs à la radio et à la télé à préparer. De la mise en marché à faire. Sans oublier nos six enfants à qui ont doit consacrer le temps nécessaire comme parents. Heureusement que l'enthousiasme des partisans nous assure déjà d'un solide bassin de partisans », a défilé Ryan Smith qui entend s'inspirer des succès des Golden Knights, dès leur arrivée à Vegas, pour assurer le succès de son aventure dans la LNH.

« On voit des chandails des Knights partout. Tout comme le logo de l'équipe est tapissé un peu partout. C'est sensationnel et je veux arriver à faire la même chose à Salt Lake », a poursuivi Smith qui promet que le Delta Center sera aussi animé que le T-Mobile Arena, le domicile des Knights.

« Notre amphithéâtre est l'un des plus bruyants de la NBA – Ryan Smith est aussi propriétaire du Jazz – et ce sera la même chose pour le hockey. On va modifier les gradins au fil des deux prochaines saisons afin de le rendre conforme pour le hockey. Mais les gradins sont tellement en pente raide que tous les amateurs ont l'impression d'être sur la surface de jeu. Ça mousse l'ambiance aussi. J'ai hâte que les amateurs des quatre coins de la Ligue viennent nous voir à Salt Lake. D'abord parce que c'est une très belle ville où il fait bon vivre, mais aussi parce que nous offrirons un beau et bon spectacle sur la glace. »

Ryan Smith a déjà une bonne idée du calendrier auquel son équipe devra se soumettre. « C'est presque un miracle d'avoir réussi à tout chambarder avec le déménagement qui vient d'arriver. Je sais qu'on sera très occupé en octobre alors qu'on jouera pratiquement tous les deux soirs. Mais nous serons prêts », a conclu Ryan Smith.

Ah oui! Le club de hockey de l'État du Utah a fait de Tij Iginla le tout premier choix au repêchage de son histoire.

Tij et son père Jarome, composent le 13e duo père-fils de l'histoire de la LNH à avoir été sélectionné en première ronde.

« Let's Get Ready to Rumble »

Le reste de la première ronde s'est déroulée sans heurt... et sans surprise. Ou presque.

Car Daniel Brière et les Flyers ont fait appel au Michael Buffer, originaire de Philadelphie, pour l'annonce de leur premier choix. L'idée était bonne. Mais Buffer, dont le « Let's Get Ready to Rumble » est loin d'avoir la même fougue et la même résonance qu'avant, est loin d'avoir été à la hauteur de Céline Dion.

Mais au-delà Céline, Michael Buffer, le « Holy Fuc... » de Beckett Sennecke, Macklin Celebrini, Ivan Demidov et des 29 autres joueurs repêchés, c'est quand même la Sphère qui a volé le spectacle vendredi soir.

Et j'ai déjà hâte de me laisser encore hypnotiser dès samedi matin pendant que le Canadien et ses rivaux survoleront les rondes deux à sept à la vitesse grand V.