La surprise est venue de Columbus
Repêchage LNH samedi, 25 juin 2016. 01:11 dimanche, 17 nov. 2024. 22:03BUFFALO - Le coup d’éclat n’est pas venu : les Coyotes de Phoenix qui auraient grandement bénéficié d’Auston Matthews pour raviver leur club sur la patinoire et leur popularité auprès des amateurs n’ont pas été en mesure de convaincre les Maple Leafs de Toronto de leur offrir la première sélection du repêchage de 2016.
Résultat : un petit gars né en Arizona, qui a appris à jouer au hockey en regardant patiner les Coyotes de Phoenix et qui s’est exilé à Zurich à 17 ans pour se servir de la Ligue élite de Suisse comme tremplin vers la LNH se retrouve aujourd’hui à Toronto. Comme quoi les chemins menant à la LNH se sont vraiment multipliés au fil des dernières années.
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Auston Matthews se retrouve donc avec les Maple Leafs qu’il devra maintenant transformer de club moribond qu’il est depuis des années, en club potable d’abord, puis en club capable de viser les séries éliminatoires pour un jour peut-être former une équipe susceptible de soulever la coupe Stanley. Un trophée qui, depuis 1967, défile dans les rues de Toronto seulement lorsqu’on le sort du Temple de la renommée.
«Nous étions bien meilleurs à la fin de la dernière saison que nous l’étions en début d’année. Nous serons encore meilleurs l’an prochain avec l’ajout d’un joueur comme Auston Matthews. Notre objectif est toujours de progresser à chaque match afin de former un club élite un jour. Je ne sais pas combien de temps il nous faudra, mais nous y arriverons», a mentionné l’entraîneur-chef Mike Babcock qui aura maintenant de la compétition à titre de Maple Leaf le plus populaire à Toronto.
Shaw s’en vient, Eller s’en va
Lorsque Gary Bettman a annoncé qu’il avait une transaction à dévoiler, on s’est dit que la grande surprise viendrait de Winnipeg.
Eh bien non. Elle est venue de Montréal.
Bon! Lars Eller à Washington en retour de deux choix de deuxième ronde qui prendront la direction de Chicago parce que le Canadien a acquis Andrew Shaw des Hawks, ce n’est pas le grand coup qu’on attendait. C’est loin d’être la grande surprise qu’on espérait. Mais ça aidera la cause du Tricolore. Du moins c’est mon impression que je vous soumets dans le texte consacré aux décisions de Marc Bergevin.
Les Jets, qui ont déjà une attaque qui devrait les propulser en séries, c’est du moins mon avis, pourront compter sur Patrick Laine dès l’an prochain. Comme je me plais à le répéter chaque année, les Jets ont eu le choix facile. S’il y avait un semblant de débat entre Matthews et Laine, les Leafs ont facilité la tâche aux Jets. L’avenir nous dira si Toronto a eu raison. Mais bon, les deux petits gars risquent d’être très bons quand ils seront grands…
Dubois devant Puljujarvi
La vraie surprise de la première ronde du repêchage est venue des Blue Jackets de Columbus. Directeur général des Jackets, le finlandais Jarmo Kekalaïnen a levé le nez sur un petit gars de chez lui – Jesse Puljujarvi – au profit du Québécois Pierre-Luc Dubois.
«C’est le plus beau cadeau de fête de ma vie», a lancé Dubois lors du long point de presse qu’il a accordé à titre de 3e étoile de la cuvée 2016.
Dubois a connu une ascension impressionnante en cours de saison. Il a rejoint et dépassé Julien Gauthier (Val-d’Or) et les autres jeunes nord-américains qui le devançaient sur la liste officielle de sélection de la centrale de recrutement de la LNH. Il a effectué son dernier saut de crapaud aux dépens de Puljujarvi.
«J’ai dit dans toutes les entrevues que j’ai obtenues avec les équipes que j’avais ma place parmi les meilleurs. On parlait toujours de Matthews et des deux Finlandais, mais je me disais qu’une fois dans la Ligue je pourrais prouver que j’avais ma place avec eux. Je suis content que ça arrive dès ce soir», a lancé Dubois.
Dans le fond, Dubois a fait hier ce qu’il fait depuis longtemps. Il brouille les cartes. Celui qui mesurait 6’ et pesait 160 livres à son arrivée dans les rangs juniors, a ajouté deux pouces et surtout près de 50 livres. «Et je n’ai pas fini de grandir…»
Le Canadien avait Dubois à l’œil. C’est normal. Mais avec la neuvième sélection, il était impossible de souhaiter qu’il soit disponible. Surtout depuis qu’il a volé la vedette au match des meilleurs espoirs alors qu’il a enfilé un tour du chapeau le 28 janvier dernier à Vancouver.
C’est toutefois un mois plus tard que le grand coup est survenu. Du moins c’est l’avis de Marc-André Dumont, son futur ancien entraîneur-chef avec les Screaming Eagles de Cape-Bretron. «Il devait y avoir une soixantaine de recruteurs dans les gradins lorsque nous sommes allés à Val-d’Or (27 février). C’était le grand duel Dubois-Gauthier. Pierre-Luc a marqué trois buts et ajouté deux passes dans une victoire de 8-1. C’est là que tout a tourné en sa faveur. C’est un excellent joueur de hockey, mais c’est aussi déjà un jeune homme très terre à terre. Très mature. Ses parents font un travail sensationnel avec lui. Ils sont des parents et non des entraîneurs ou des partisans. Ils sont des parents. Des très bons parents. Et ça, c’est très important.»
Marc-André Dumont et ses joueurs devront sans doute se débrouiller sans le grand joueur l’an prochain. Non seulement Pierre-Luc Dubois entend faire tout en son possible pour faire le saut dans la LNH dès l’an prochain, mais il se retrouve avec un club qui a besoin d’attaque et qui sera heureux de lui faire une place s’il donne l’impression d’être en mesure de la combler avec succès.
Je vous invite à lire plus de détails sur Pierre-Luc Dubois dans le texte que vous propose mon collègue Éric Leblanc.
Quant à Kekalaïnen, il ne craint pas d’être cloué au pilori par les amateurs de hockey de son pays natal parce qu’il a préféré un Québécois à un Finlandais. «Je travaille pour les Blue Jackets et mon devoir est de trouver les meilleurs joueurs possible. Nous étions tous très emballés par Dubois, par son talent et surtout son sens du hockey. Lorsque je vais rentrer en Finlande pour les vacances, je ne crois pas que je serai chahuté. De toute façon, je serai au chalet et non à Helsinki», a répondu le d.-g. des Blue Jackets en riant.
Datsyuk en Arizona, Elliott à Calgary
Les Oilers d’Edmonton, qui ont bien plus besoin de défenseurs que d’attaquants n’ont pas vraiment eu le choix. Avec Puljujarvi encore disponible, ils ne pouvaient lever le nez sur lui.
Cette sélection ajoute des munitions à Peter Chiarelli dans sa quête de convaincre des adversaires de lui offrir un défenseur de premier plan en retour de l’un ou l’autre de ses attaquants de premier plan. Exception faite de Connor McDavid bien sûr.
Au même titre que celui de P.K. Subban, les noms de Kevin Shattenkirk (St.Louis) et Cam Fowler (Anaheim) ont fait le tour du First Niagara Center à plusieurs reprises dans le vent de rumeurs qui déferlaient sur Buffalo vendredi.
Ils déferleront sans doute encore samedi, car aucune des rumeurs les impliquant ne s’est encore concrétisée.
Il y a quand même eu des transactions. Beaucoup d’ailleurs.
Les Flames de Calgary qui ont voulu offrir un vrai gardien en cadeau à leur nouvel entraîneur-chef Glen Gulutzan ont acquis Brian Elliott des Blues. Les Flames avaient besoin de renfort devant le filet. Les quatre gardiens utilisés cette saison – Kari Ramo, Jonas Hiller, Joni Ortio et Niklas Backstrom – n’ont pas fait le travail. Brad Treliving n’a pas eu à payer très cher pour obtenir Elliott puisque le gardien de 31 ans ne lui a coûté qu’un choix de troisième ronde.
Mais était-ce le bon choix?
Les Flames auraient-ils été mieux nantis en payant davantage pour obtenir Ben Bishop du Lightning ou Marc-André Fleury des Penguins de Pittsburgh? La réponse est oui. Car si Elliott a fait du boulot solide à St.Louis, il faut admettre qu’il profitait d’une équipe très hermétique devant lui. Ce qui risque d’être pas mal différent à Calgary.
Cette transaction ouvre maintenant la porte à Jake Allen qui hérite finalement du job de gardien numéro un des Blues. Il était temps…
Avec Pavel Datsyuk à la retraite – de la LNH, puisqu’il jouera dans la KHL – les Red Wings de Detroit devaient trouver une façon de se débarrasser de son contrat. Ils l’ont fait. Ken Holland a d’ailleurs conclu une très bonne transaction avec les Coyotes de l’Arizona qui pourront facilement ajouter le salaire de Datsyuk (7,5 millions) à celui de Chris Pronger (4,5 millions $) tout en respectant le plafond salarial. Parce que ces deux joueurs sont à la retraite, les Coyotes n’ont pas à les payer, mais les salaires sont malgré tout pris en compte dans le calcul global de la masse de l’équipe.
Le d.-g. de Red Wings a offert aux Coyotes sa 16e sélection en échange de leur 20e pour les convaincre. En plus de libérer sa masse salariale du 7,5 millions $ associé au contrat de Datsyuk, Holland a obtenu un joueur marginal en Joe Vitale – il n’a disputé qu’un match l’an dernier en raison de blessures – et un choix de deuxième ronde aujourd’hui.
Si le choix de première ronde des Red Wings (Dennis Cholowski) obtient plus de succès que celui des Coyotes (Jacob Chychrun), les Red Wings auront réussi un coup de maître, car maintenant qu’ils ont libéré 7,5 millions sur leur masse, on doit s’attendre à une poussée agressive afin de convaincre Steven Stamkos de passer de Tampa Bay à Detroit. Plusieurs équipes sont et seront intéressées à Stamkos s’il devient joueur autonome. Mais les Wings pourraient lui offrir un contrat de sept ans à un salaire moyen dépassant les 10 millions par saison.
C’est énorme.
Outre les transactions impliquant Datsyuk et Elliott, les gros coups attendus ne sont pas venus. Rien d’anormal assuraient Jarmo Kekalaïnen et Marc Bergevin. «Quand un repêchage est aussi bien nanti que celui de cette année, les équipes tiennent à leur choix», a souligné de d.-g. des Blue Jackets. «Il y a eu beaucoup de discussions, beaucoup de coups de pied sur les pneus, mais quand venait le temps de parler pour vrai rien n’arrivait», a ajouté le patron du Canadien.
Gionta vous salue
Croisé à l’entrée du First Niagara Center quelques heures avant le début de la séance du repêchage, Brian Gionta affichait une forme resplendissante. Capitaine des Sabres de Buffalo, le petit attaquant croit que son équipe est enfin sortie du marasme dans lequel elle patinait depuis quelques années. «Ma première saison a été très difficile, mais l’an dernier nous avons atteint le niveau de jeu que nous anticipions. On espère progresser encore la saison prochaine», a mentionné le vétéran de 37 ans qui a marqué 12 buts et récolté 33 points en 79 rencontres l’an dernier. Gionta écoulera l’an prochain la dernière année d’un contrat de 3 ans (12,75 millions $). Il empochera un salaire de 3,25 millions. En passant, l’ancien capitaine du Canadien m’a demandé de saluer tous les fans du Tricolore. Message transmis!