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RÉSULTATS

La victoire du hockey en Floride

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SUNRISE - La première conquête de la coupe Stanley de l'histoire des Panthers représente aussi une autre victoire pour le hockey de la LNH en Floride où le plus beau trophée de tous les sports professionnels paradera pour la troisième fois au cours des cinq dernières années.

Ce n'est pas rien!

Le Lightning de Tampa Bay s'est élevé au rang d'organisation phare de la LNH depuis que Jeffrey Vinik en a fait l'acquisition il y a 14 ans. Il a donné à Steve Yzerman d'abord et Julien BriseBois ensuite, les outils nécessaires pour bâtir des équipes solides année après année.

Les Panthers font maintenant aussi partie des solides organisations du circuit. La conquête qui s'est concrétisée lundi soir, la deuxième présence consécutive en finale de la coupe Stanley, mais surtout la popularité de cette équipe qui se confirme depuis quelques années prouve cette ascension qui tranche avec des années noires pas si lointaines. 

Des années noires au cours desquelles il était permis de se demander si l'aventure de la LNH dans la Sud de la Floride n'allait pas se terminer par une noyade dans les Everglades voisines de ce qui est aujourd'hui le Amerant Arena. Un très bel amphithéâtre qui a changé de noms sept fois après les retraits de commandites d'entreprises qui ne retrouvaient pas un retour sur leur investissement suffisant pour s'associer aux Panthers.

« Je me rappelle très bien des nombreux matchs disputés devant 3000 personnes et peut-être même moins pendant de nombreuses années. On se demandait où l'équipe s'en allait sur le plan des affaires, mais c'est du passé tout ça. La nouvelle réalité des Panthers, c'est que nous formons une organisation aussi solide sur la patinoire que dans la communauté », a lancé Roberto Luongo avec un large sourire de satisfaction accroché au visage.

Casquette de champions de la coupe Stanley 2024 bien vissée sur sa tête, Luongo parcourait les gradins avec des yeux pétillants pour apprécier le spectacle offert par les partisans qui célébraient tout aussi que leurs favoris sur la patinoire.

« Regarde-les fêter! C'est leur victoire à eux aussi. C'est vraiment sensationnel », a poursuivi le gardien québécois qui occupe un rôle de conseiller spécial au directeur général Bill Zito.

Pilier de l'organisation

Le nom de Roberto Luongo sera toujours associé à celui des Panthers avec qui il a disputé 572 de ses 1044 matchs en carrière. 

Débarqué en Floride à 21 ans – les Islanders l'ont échangé aux Panthers avec Olli Jokinen en retour de Mark Parrish et Oleg Kvasha... une autre grande transaction de Mike Milbury! – Luongo a effectué deux longs séjours en Floride : de 2000 à 2006 et de 2013 à 2019.

En plus de protéger la cage des Panthers, Luongo était un ambassadeur de premier plan auprès des partisans. Son discours avant un match en réaction à la fusillade d'une école secondaire de Parkland – une petite ville de banlieue voisine du domicile des Panthers – au cours de laquelle 17 élèves et membres du personnel ont été tués en février 2018 résonne encore aujourd'hui au Amerant Arena.

Pas surprenant que Luongo était acclamé tout autant que les Barkov, Tkachuk et Bobrovsky pendant les célébrations de lundi soir. Les partisans hurlaient son nom et frappaient avec force sur les baies vitrées pour attirer son attention et obtenir une salutation de sa part.

Roberto Luongo n'était pas le seul ancien Panther acclamé sur la patinoire.

Ed Jovanovski, tout premier choix de la cuvée 1994, saluait lui aussi les partisans de la main tout en s'assurant de serrer dans ses bras tous les joueurs actuels des Panthers qui ont accompli le rêve qu'il n'a jamais pu réaliser au cours de sa carrière.

« Ça n'a pas toujours été évident de jouer ici. On a traversé beaucoup de difficultés. Par moments, je te dirais que c'était même décourageant. Mais quand je regarde la place que le hockey occupe maintenant ici, quand je vois tous ces gens avec des chandails des Panthers et qui ne les portent pas seulement lors des matchs, mais dans leur quotidien aussi, je ne peux qu'être fier d'avoir contribué à cette ascension du hockey dans le sud de la Floride », a mentionné le défenseur qui a amorcé et terminé sa carrière de 18 saisons et 1128 matchs dans la LNH avec les Panthers.

Moller à bout de bras

C'est le poing brandi vers le ciel en signe de victoire et sous les acclamations des partisans qui scandaient son prénom que Randy Moller est entré sur la patinoire avec les journalistes 30 minutes après la victoire des Panthers.

Ancien premier choix (11e sélection) des Nordiques de Québec en 1981, le défenseur a complété sa carrière en Floride en 1995. Et même s'il n'a disputé que 17 matchs avec les Panthers, il demeure un pilier de l'organisation auprès des amateurs.

« Ça fait 29 ans que je suis associé à cette équipe et je crois avoir fait tous les métiers possibles de faire », que Moller a lancé avec émotion.

Moller n'exagérait pas vraiment.

Car si, à la base, c'est comme analyste des matchs des Panthers à la radio et à la télé qu'il a poursuivi son association avec l'équipe après sa retraite, Moller a fait mille et une choses alors que l'organisation battait de l'aile et n'avait pas les moyens de ses ambitions.

En plus d'être analyste, il remplissait parfois le rôle de secrétaire de route, de nounou des jeunes joueurs lors de leurs premiers déplacements autour de la Ligue et il a passé des heures et des heures à courtiser des partisans pour les attirer dans les gradins à une époque où les partisans boudaient les Panthers même s'ils donnaient pratiquement les billets en plus d'offrir en prime des hot-dogs et des liqueurs à prix plus que réduit et que le stationnement était gratuit autour de l'amphithéâtre.

« À une certaine époque, je ne reconnaissais pas seulement les visages des amateurs qui venaient aux matchs, je les connaissais par leur prénom. J'ai mis beaucoup de temps et d'effort pour aider la cause des Panthers, parce que j'ai toujours cru qu'on réussirait à s'implanter pour vrai dans le sud de la Floride. Et là, c'est fait. C'est vrai. Les gradins sont pleins alors qu'il n'y avait que quelques sièges vides en saison régulière et que c'était à guichets fermés en séries. Ça peut sembler banal aux yeux des amateurs du Québec, mais c'est phénoménal la progression effectuée au cours des dernières années », a témoigné Moller avec une émotion évidente dans la voix et les yeux.

En passant, il n'y a plus rien de gratuit autour du Amerant Arena. Il y a de la surenchère pour les billets, les prix aux concessions étanchent la soif et fond perdre l'appétit et il fallait payer 75 $ (US) pour une place de stationnement.

Autre signe de la popularité des Panthers, il y avait plus de journalistes des stations de télé de la région de Miami/Fort Lauderdale sur la galerie de presse du Madison Square Garden lors de l'affrontement Panthers-Rangers en finale de l'Est, que de journalistes de la région New York lors des matchs disputés dans le Sud de la Floride.

Après une conquête de la coupe Stanley et deux présences en grande finale, le défi des Panthers sera de maintenir leur niveau d'excellence sur la patinoire et leur popularité dans les gradins. Mais pour le moment, ils peuvent célébrer des victoires sur tous les fronts.