Le grand défi du Canada sera de maximiser son talent

MONTRÉAL – Il ne fallait pas avoir de la misère à se décider alors que Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Cale Makar, Drew Doughty et Brad Marchand ont été les plus grands noms à s'adresser aux journalistes dans le vestiaire du Canadien.

Heureusement, ils n'ont pas tous entamé leur mêlée de presse au même moment et Sidney Crosby s'est logiquement arrêté à un podium plus vaste par la suite.

Ça reste que c'était saisissant de voir autant de talent réuni dans la même pièce. De quoi réveiller les anciennes légendes du Canadien qui décorent les murs du vestiaire. D'ailleurs, le défi consistera à maximiser cet arsenal et c'est nul autre que McDavid qui le reconnaissait.

« Oui, ça comporte un défi. Bien sûr, tout le monde présume que ça fonctionnera. Mais ça exige beaucoup de travail et il ne faudra pas que ça tarde. On a notamment travaillé sur la cohésion de l'avantage numérique », a indiqué le numéro 97 qui devrait entamer le tournoi entouré de Mitch Marner et Sam Reinhart.

Dans le cas de MacKinnon, son unité sera complétée par Sidney Crosby et Mark Stone. Il est le premier à admettre que son amitié avec Crosby lui facilitera la tâche.

« C'est merveilleux et, ayant la chance de le connaître, c'est plus facile. Sinon, je serais probablement très intimidé et j'hésiterais à lui parler. Mais on passe tellement de temps ensemble que c'est facile », a commenté le numéro 29 de l'Avalanche du Colorado.

Pour ceux qui doutent de l'influence de Crosby, à 37 ans alors qu'il se remet d'une blessure, sachez qu'il a remporté ses 25 derniers matchs avec le Canada.

Là où ça devient encore plus intéressant, c'est que Crosby, McDavid et MacKinnon sont réunis pour la première fois dans la même équipe. Ce n'est pas que spécial pour les partisans, mais pour eux aussi.

« C'est spécial, comme un rêve qui se réalise. On va tout donner pour que ça se passe bien », a réagi MacKinnon quand on lui a fait remarquer qu'il ne voudra pas bousiller cette occasion de savourer une médaille d'or avec eux.

L'entraîneur-chef, Jon Cooper, avait le dernier mot pour composer les unités. Il a insisté sur tout le travail investi derrière la construction de cette chimie.

« Il y a eu beaucoup de boulot derrière ça, ce n'était pas juste de sortir des noms d'un chapeau dans un bar au coin de la rue. En tant qu'entraîneur, tu sens lesquels peuvent cadrer ensemble. Mais ensuite tu vas parler aux joueurs pour savoir ce dont ils besoin. Ce n'était pas ‘Je veux jouer avec Marner ou avec Stone', mais plutôt sur les qualités recherchées ou leurs besoins », a décrit Cooper.

Cela dit, Cooper serait le premier à dire que la meilleure combinaison aurait pu avoir été concoctée avec un breuvage à la main tellement le talent déborde dans le top-9 en attaque.

D'ailleurs, Cooper a reconnu qu'une erreur avait été commise, en 2016, quand Auston Matthews avait été identifié comme le 13e attaquant de l'équipe de l'Amérique du Nord si bien qu'il a fini le tournoi sur le premier trio.

Après 9 ans d'attente, un tournoi important

Pour différentes raisons, les partisans ont été privés de rassemblements avec les meilleurs hockeyeurs de la planète. À preuve, Sidney Crosby n'a pas pu représenter le Canada depuis 2016.

Ainsi, la Confrontation des 4 nations pourrait s'enflammer même s'il ne s'agit pas d'un tournoi olympique. Brad Marchand a assuré que les joueurs abordaient cette compétition avec un immense sérieux.

« Oui, pourquoi on ne le ferait pas ? Tu ne sais jamais s'il s'agit de ta dernière chance dans une compétition internationale. Ça fait déjà neuf ans et je conserve une grande fierté de représenter le Canada », a répondu Marchand à un confrère.

Drew Doughty était assis, face à lui, et il venait de tenir des propos abondant dans le même sens.

« Ça veut dire énormément à mes yeux d'être ici. J'ai toujours voulu représenter le Canada. Je ne savais pas si ce serait possible. Je me suis défoncé cet été pour que ça fonctionne. Quand j'ai reçu l'appel, c'était probablement ma plus belle journée depuis plusieurs mois », a mentionné le défenseur droitier qui remplace Alex Pietrangelo.

Dommage également de réaliser que Cale Makar n'a pas encore enfilé l'uniforme du Canada depuis le Championnat mondial junior.

« Je n'ai jamais joué dans un tel tournoi auparavant. Je trouve la formule géniale avant la possible présence aux Jeux olympiques », a indiqué Makar qui devrait briller plusieurs fois.

Makar sera notamment le quart-arrière de la première vague de l'avantage numérique. McDavid, MacKinnon, Crosby et Sam Reinhart vont compléter ce quintette unique.

« J'enverrais trois gardiens devant le filet pour essayer de résister. On en parlait entre nous, ce sera fascinant de les regarder aller », a rigolé Marchand.

L'attaquant des Bruins répondait aux questions sans se sentir inconfortable du tout dans le vestiaire du Canadien.

« C'est assurément différent. Mais ça signifie que je suis impliqué dans un merveilleux tournoi. Donc oui, c'est particulier d'être dans ce vestiaire, mais c'est pour une bonne cause », a conclu Marchand avec le sourire.