Le leadership précieux de David Perron
Pendant que tous les regards des partisans du Canadien seront tournés vers le jeune Lane Hutson, qui patinera pour une première fois dans un match de la LNH, le vétéran David Perron, lui, foulera la glace pour le 1130e match de sa carrière.
Le vétéran de 35 ans a tout vu dans cette ligue et il fait aujourd'hui partie d'une équipe qui est au plus fort de la course aux séries éliminatoires. Les Red Wings sont impliqués dans une lutte avec les Capitals, les Flyers et les Penguins pour la dernière place des équipes repêchées dans l'Est. Les deux duels en deux jours contre les Canadiens sont donc d'une importance capitale et l'objectif est de sortir de ces deux matchs avec quatre points en banque.
David Perron insiste sur l'importance de ne pas trop regarder les résultats, mais surtout de se concentrer sur les choses à faire pour y parvenir.
« C'est un cliché, mais il faut sauter sur la patinoire et penser à chaque présence et à chaque période. Nous voulons les quatre points après deux matchs, mais nous ne pourrons pas les avoir si nous pensons seulement au résultat. »
Pour le vétéran, qui fait partie d'un groupe de meneurs chez les Red Wings, l'expérience de ces derniers matchs de la saison est précieuse pour l'équipe et ses plus jeunes joueurs, comme Moritz Seider, Lucas Raymond et pour le capitaine Dylan Larkin, qui est maintenant âgé de 27 ans, mais qui a participé aux séries éliminatoires une seule fois dans sa carrière.
« En mars et avril, on voit que la température augmente au cours des matchs et que la pression est plus grande. C'est une expérience incroyable pour les jeunes. Avec la façon dont nous jouons, on pense avoir ce qu'il faut pour jouer en séries. »
Perron juge que son équipe n'a rien à envier aux Islanders, aux Penguins, aux Flyers et aux Capitals, qui sont au plus fort de la lutte. Peu importe le scénario final, il croit que les jeunes Wings sauront tirer des leçons de leur parcours.
« Ça me fait penser à l'époque où j'évoluais avec les Blues. En 2009, nous avons participé aux séries et nous avons perdu en quatre matchs contre les Canucks. C'était décevant, mais cette expérience m'a été bénéfique pour le reste de ma carrière. »
La situation des Red Wings aurait pu être beaucoup plus simple pour s'assurer d'une place en séries. En date du 27 février, les hommes de Derek Lalonde occupaient la première place des équipes repêchées au classement dans l'Est. Les choses se sont gâtées par la suite, avec une séquence de 7 revers.
D'ailleurs, en 21 matchs depuis le début de cette glissade, soit depuis le 29 février, les Wings montrent une fiche de 6 victoires, 12 défaites et 3 revers en bris d'égalité, pour un total de 15 points sur une possibilité de 42. Ce dossier les place au 30e rang du circuit pendant cette période. Perron admet sans détour que les joueurs se sont « regardés dans le miroir » pour redresser la situation.
Perron a vu neiger. Il a remporté la coupe Stanley dans l'uniforme des Blues en 2019. Au total, il a joué 104 rencontres en séries éliminatoires pendant sa carrière de 17 saisons dans le circuit Bettman. Ses capacités de meneur d'hommes sont précieuses et il ne se gêne pas pour prendre les devants en partageant ses conseils avec ses coéquipiers, mais aussi pour adresser les situations difficiles avec le groupe d'entraîneurs, mené par Derek Lalonde.
« J'étais dans le bureau de l'entraîneur de temps en temps. Même dans une séquence de six victoires avant la glissade, je n'aimais pas comment on jouait. On réussissait à marquer plus de buts que le nombre d'erreurs que l'ont faisait. Dernièrement, on a su minimiser les erreurs. On joue de la bonne façon et on trouve un moyen d'obtenir des résultats. »
Les résultats ne sont pas probants quand on regarde la colonne des victoires, puisque les Red Wings ont perdu 7 de leurs 10 derniers matchs. Mais il est vrai que l'équipe est dans le coup match après match. Six des sept dernières défaites l'ont été par la marge d'un seul but.
Le discours de Perron est frappant, il prend son rôle de leader à coeur au sein de son équipe. On lui accorde également beaucoup de liberté pour exprimer son point de vue et partager son vécu.
« Je pense que c'est pour ça qu'on m'a embauché ici. La plupart du temps, il y a des choses qu'on peut laisser aller, mais de temps à autre, il faut savoir partager son expérience et ce que l'on voit dans les matchs. »
La clé pour Perron se situe beaucoup au niveau de la gestion des émotions. Les jeunes joueurs peuvent avoir tendance à se laisser emporter quand les choses ne vont pas à leur goût. Selon le numéro 57 des Red Wings, il est important de tourner la page après chaque match, peu importe que le résultat soit positif ou négatif.
« J'en parle souvent dans nos rencontres. Les entraîneurs nous donnent beaucoup la parole et je souligne souvent l'importance de laisser les émotions de côté entre les matchs. Après une défaite, quand le moral est à terre, il faut trouver une façon de retrouver notre énergie. Comme en cas de victoire, il faut regarder la prochaine opportunité qui se dresse devant nous. »
Les prochains jours nous diront si les Red Wings auront su faire le nécessaire pour saisir l'opportunité qui se présente, en allant chercher un maximum de points et tenter d'avoir le plus de contrôle possible sur leur destinée. Perron ne demande qu'à contribuer autant sur la patinoire que dans le vestiaire et souhaite de tout coeur prendre part à la danse du printemps pour la 11e fois de sa brillante carrière.