« Le meilleur coéquipier du monde »
Marc-André Fleury a toujours été reconnu pour son sourire contagieux, pour sa joie de vivre. Ses anciens ou actuels coéquipiers n'ont toujours eu que de bons mots pour lui. Frédérick Gaudreau entame sa 3e saison complète aux côtés de Fleury et son visage s'illumine d'un large sourire quand il est questionné à propos du gardien.
« Je m'étais fait dire par d'autres gars avant qu'il se joigne à notre équipe qu'il était le meilleur coéquipier au monde, ça m'a été prouvé à chaque jour et encore plus, souligne Gaudreau avec le regard empreint d'admiration. C'est juste spécial, parce qu'il est une légende et tout ce qu'il a fait, il l'a fait de la bonne façon. »
Gaudreau souligne à grands traits les qualités humaines de son ami. Un gars simple, qui fait l'unanimité avec de bonnes valeurs.
« Quand tu le côtoies tous les jours, c'est juste le p'tit gars qui aime le hockey. De voir ça, c'est inspirant pour tout le monde. Je me sens extrêmement privilégié de le côtoyer chaque jour. »
Gaudreau utilise le mot légende et il a raison. Si Fleury a du mal à se comparer lui-même aux meilleurs de sa profession, les chiffres sont bien là pour prouver qu'il mérite le statut de légende du hockey. Le Sorelois est seul au 2e rang de l'histoire au chapitre des victoires, avec 564, entre Martin Brodeur et Patrick Roy.
Sa prochaine présence devant le filet lui permettra aussi de devancer Roy pour le nombre de matchs joués dans la LNH. À 39 ans, il passera bientôt au 3e rang de l'histoire, avec 1030 matchs. Son prochain départ sera d'ailleurs le 1000e de sa carrière.
« Pour moi, Brodeur et Roy sont les meilleurs goalers qui ont joué. Ce n'est pas parce que j'arrive avec le nombre de victoires de Patrick que je me considère comme lui, c'est vraiment une légende, lance humblement Fleury, après la séance d'entraînement du Wild. Je suis chanceux, je suis reconnaissant d'avoir joué aussi longtemps…de faire partie de ceux qui ont joué le plus dans l'histoire de la ligue.
Et la retraite?
En avril dernier, Fleury a signé un contrat d'un an avec le Wild, soulignant au passage que sa 21e saison dans le circuit Bettman serait sa dernière.
Il est toutefois permis de douter de la véracité de cette information. Le mot en « R » semble tabou et on ose difficilement le prononcer près de lui quand on voit à quel point il s'amuse encore comme un petit fou et qu'il est encore capable de livrer d'excellentes performances. En quatre matchs jusqu'à présent cette saison, il affiche une moyenne de 2,70 et un taux d'efficacité de ,904 au sein d'une excellente formation.
Qu'il choisisse de se retirer ou non, Fred Gaudreau pense que son ami a encore de l'essence dans le réservoir…
« Je ne veux pas parler pour lui, mais moi je le garderais dans le net encore 10 ans ! » lance-t-il en riant.
10 ans, ça peut effectivement sembler beaucoup pour un « jeune homme » de 39 ans ! Fleury a toujours été passionné, souriant et reconnaissant dans son parcours dans la LNH. Il a toujours savouré la vie et son travail et il savoure encore davantage, alors qu'il vient d'amorcer sa 21e saison dans le circuit.
« Beaucoup d'anciens joueurs disent souvent que la chose dont on s'ennuie le plus, c'est le vestiaire. Le matin, on arrive à l'aréna, on est 20 gars ensemble…on rit et c'est jamais trop intelligent ! dit Fleury en rigolant. Ce qu'on partage, on se bat ensemble en équipe pour essayer de gagner des matchs. C'est tellement un feeling le fun de pouvoir gagner, en équipe et de célébrer avec tes coéquipiers. »
Pittsburgh, toujours près du coeur
Le sourire de Marc-André Fleury a toujours semblé impossible à lui retirer du visage. Pour une rare fois le 29 octobre dernier, la carapace a semblé craquer un peu alors qu'on soulignait son « dernier » match à Pittsburgh. C'est avec beaucoup d'émotion que Fleury a reçu la vague d'amour du public et de ses anciens coéquipiers. Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang ont immortalisé le moment avant le match, avec une photo lors de la séance d'échauffement. Ses trois anciens coéquipiers l'attendaient aussi après le duel pour s'assurer de le féliciter et en l'invitant à saluer la foule du PPG Paints Arena. Fleury a craqué devant les journalistes après le match et avec raison…impossible pour lui de ne pas se laisser envahir par l'émotion en se remémorant les plus beaux moments de ses 14 saisons dans l'uniforme des Penguins, en se forgeant au passage des amitiés qui dureront toute une vie.
« J'ai commencé à 18 ans, on a gagné, j'ai eu des enfants, je me suis marié. L'équipe c'est important pour moi là-bas. D'avoir la reconnaissance et l'amour des partisans, de l'organisation et des anciens coéquipiers, c'est vraiment spécial. »
Fleury, le joueur de tours
Son passage à Pittsburgh a aussi été souligné par un autre ancien coéquipier, maintenant analyste à RDS, Maxime Talbot.
Le côté joueur de tours de Fleury a souvent fait jaser et Talbot a choisi le lui faire goûter à sa propre médecine. Talbot s'est faufilé dans le vestiaire du Wild en arborant un masque de gardien « old school », à la Jason dans le film classique Halloween.
Il a ensuite enrubanné tout l'équipement de Fleury, qui s'est retrouvé pris dans une immense boule. Le gardien avait d'ailleurs fait le même coup à Sidney Crosby, dans le cadre d'un événement médiatique en 2022 !
Chose certaine, Max devra surveiller ses arrières la prochaine fois qu'il croisera son vieux chum.
« Il sait qu'on va se recroiser ! lance-t-il en riant. C'est le fun…je m'ennuie de Max ! Les gens pensent que je suis joueur de tours mais quand j'ai commencé tout le monde était comme ca. J'ai appris des vieux ! J'ai poursuivi la tradition, des fois c'est toi qui se fait avoir ! »
En attendant de recroiser son ami Max, Marc-André Fleury profite au maximum de son expérience avec le Wild, en permettant à l'équipe de miser sur son talent, son leadership et son don inné pour détendre l'atmosphère. Il ne sera pas devant le filet du Wild jeudi pour le duel contre le Canadien. Filip Gustavsson sera plutôt d'office, lui qui a signé 7 des 10 victoires du Wild depuis le début de la saison. Mais ne vous attendez certainement pas à voir Fleury bouder ou montrer du mécontentement ! Il faudra plutôt garder un œil sur l'équipement dans le vestiaire, parce que le « p'tit gars qui aime le hockey » rôdera certainement dans les parages.