Après deux décennies dans le hockey professionnel, Daniel Alfredsson a fait le choix d'accrocher ses patins, et l'étape ultime de sa démarche sera d'endosser une dernière fois les couleurs les Sénateurs d'Ottawa durant la période d'échauffement, jeudi soir, au Centre Canadian Tire.

Entouré du propriétaire de l'équipe Eugene Melnyk et du directeur général Bryan Murray, le Suédois de 41 ans a apposé en matinée son nom au bas d'un contrat officialisant son retour, pour une journée, avec l'équipe de la capitale canadienne.

Symboliquement, le Suédois portera durant cet avant-match le même gilet qu’il avait endossé lors de son dernier match local avec les Sénateurs à la fin de la campagne 2012-13.

« J’ai reçu il y a 20 ans un coup de fil qui a changé ma vie. J’avais reçu une invitation à venir jouer au hockey en Amérique du Nord, s'est souvenu Alfredsson, qui a passé 17 saisons avec les Sens.

« J’ai eu le privilège de côtoyer de bonnes personnes et d’excellents coéquipiers. Aux gens de la ville d’Ottawa, merci pour votre accueil. Vous avez fait de votre ville la nôtre, ma famille et moi, et cela veut dire beaucoup pour moi. »

L'ancien capitaine des Sens a admis que les quatre dernière années ont été passablement difficiles au plan physique. De façon intermittente, il a dû combattre des douleurs au dos qui l'ont assailli une nouvelle fois l'an dernier, alors qu'il évoluait avec les Red Wings de Detroit.

« Il y a trois ou quatre ans, mon corps a commencé à m’envoyer des messages. Des spasmes au dos m’ont fait comprendre que toutes ces années de hockey avaient laissé leurs traces. Ces douleurs ont refait surface la saison dernière, et après réflexion, j’ai conclu il y a environ trois semaines qu’il était temps de passer à autre chose », a poursuivi le joueur originaire de Göteborg.

« Cette initiative était la chose à faire pour que je puisse remercier une dernière fois les partisans d’Ottawa et l’organisation des Sénateurs d’avoir rendu toutes ces années inoubliables, avant de commencer un nouveau chapitre de ma vie », a-t-il précisé avant d'enfiler son légendaire dossard no 11.

Une conduite exemplaire

Pour le propriétaire Eugene Melnyk, d'accorder à Alfredsson la chance d'une dernière présence dans l'uniforme de l'équipe qui l'a repêché en 1994 était le geste à poser.

« Daniel est sans le moindre doute le meilleur hockeyeur que la ville d’Ottawa ait connu. Il a été un leader sur la patinoire et à l’extérieur. Sa contribution dans la communauté a toujours été extraordinaire », a-t-il rappelé.

Bryan Murray, son ancien patron devenu un ami proche, a vécu des émotions fortes en compagnie du vétéran attaquant, dont une participation à la finale de la Coupe Stanley en 2007.

« Ce fut un honneur de diriger Daniel. Une tonne de faits saillants viennent en tête lorsqu’on pense à son passage à Ottawa, notamment le but en prolongation contre Ryan Miller qui nous avait envoyés en finale de la Coupe Stanley en 2007. Il en a tellement fait pour cette équipe », a-t-il mentionné.

«Il n'était pas le gars le plus expressif, mais il avait le respect de tous les joueurs, a dit Magnus Arvedson, qui a joué pendant six saisons avec Alfredsson à Ottawa. Il était l'un des plus travaillants, sinon le plus travaillant. Il se souciait de chacun d'entre nous et voulait s'assurer que tout le monde était heureux. On pouvait lui faire confiance, il était brillant et très terre à terre, donc on voulait tous jouer avec lui.»

«Il adorait prêcher par l'exemple, mais il savait à quel moment se lever et parler aux gars, a dit l'ex-défenseur des Sénateurs Wade Redden. Il savait, d'une certaine façon, choisir les bons mots.»

Redden, qui a passé 11 saisons avec les Sens, a ajouté que chaque accolade que son bon ami obtenait était méritée. Redden s'est rendu à Ottawa afin d'assister à la cérémonie.

«C'est d'abord et avant tout un bon gars et un très bon ami, a confié Redden. Il y a tant de bons souvenirs en sa compagnie, tant sur la patinoire qu'à l'extérieur. Il avait sa façon bien personnelle d'aborder un match, et je pouvais toujours compter sur lui afin de m'aider à comprendre les enjeux. Il était très disponible pour discuter, de tout et de rien.»

«Il était toujours le gars le plus travaillant, et c'était facile de voir que la passion l'animait. Il adorait ce sport.»

Arvedson a souligné que l'annonce de la retraite d'Alfredsson avait défrayé les manchettes dans son pays d'origine.

«Il y a tant de bons souvenirs avec 'Alfie', a dit Arvedson, qui habite maintenant à Karlstad, en Suède. Nous pouvions nous retrouver dans l'autobus de l'équipe après un match et parler encore de hockey. Il discuterait des autres équipes, des autres joueurs, et c'était assez facile de comprendre qu'il adorait ce sport.»