La saison avance à bon train. Les équipes ont droit à leur semaine de congé pour se reposer et faire le bilan de la première moitié de saison. Une fois le bilan fait, il sera possible pour eux d’apporter les ajustements nécessaires pour appliquer leur plan sur la deuxième partie du calendrier. Maintenant que toutes les équipes on atteint la barre des 41 parties, je voulais me pencher sur les meneurs pour les différents trophées, remis par la LNH au mois de juin prochain.

Hart

Trophée remis au joueur le plus utile à son équipe. Le premier nom qui vient en tête est Nikita Kucherov. Il est présentement au sommet de la LNH pour le nombre de points, soit 60 en 44 matchs. Il est la bougie d’allumage pour la puissance qu’est le Lightning  cette saison.

Ce n’est pas une coïncidence si Tampa Bay se retrouve en tête de la ligue au chapitre des points et des buts marqués. Steven Stamkos et lui ont eu droit à un départ canon avec chacun 11 matchs de suites avec au moins un point. Dans cette séquence, Kucherov a marqué 12 fois en plus d’ajouter 7 mentions d’aides. Stamkos a enfilé l’aiguille à 4 reprises en plus d’ajouter 17 passes pour 21 points. Le Lightning est passé d’une équipe qui rate les séries à une puissance qui est favorite pour les grands honneurs, et ce, en moins d’un an. Le numéro 86 est une menace à chacune de ses présences sur la glace et rend les joueurs autour de lui menaçants. 

Il y a aussi les noms de Connor McDavid, Alexander Ovechkin, John Tavares et Claude Giroux qui sont mentionnés et ils ont tous de bons arguments. Pour moi, un autre nom qui retient l’attention est Johnny Gaudreau. Il représente l’attaque des Flames, une équipe qui est deuxième dans la division atlantique au moment d’écrire ces lignes. Un argument pour Gaudreau est l’histoire de son ailier Micheal Ferland. Ce dernier évolue sur le trio de « Johnny Hockey » de façon constante cette saison. Celui qui avait marqué 21 buts dans ses 173 premiers matchs dans la LNH, a déjà fait scintiller la lumière rouge à 19 reprises en 44 matchs cette saison. "Merci Johnny", doit-il dire souvent!

Le joueur qui risque de venir mêler les cartes en deuxième moitié de saison est Nathan MacKinnon. Il est un joueur qui peut changer l’allure d’une rencontre lors de chacune de ses présences. Il possède une combinaison de vitesse et finesse que l’on voit rarement, même dans la LNH.

Malgré ses atouts, il connaissait des moments plus difficiles depuis son année recrue. Depuis l’échange de Matt Duchene aux Sénateurs d’Ottawa, Nate est un joueur transformé. Il a pris le contrôle complet de son équipe. Depuis le 5 novembre (date du départ de Duchene), MacKinnon est le meilleur pointeur de la LNH avec 42 points en 30 matchs. Ce rythme représente celui d’une saison de 115 points! Il est en feu et traîne son équipe sur ses épaules. L’Avalanche, qui était une risé avec sa maigre récolte de 48 points la saison dernière, n’est plus qu’à deux points d’une place en série, et ce, malgré le fait que l’équipe s’est rajeunie (3e équipe la plus jeune de la LNH) et pense au futur.

Mon choix: Kucherov

À surveiller : MacKinnon

Art-Ross

Trophée remis au meilleur pointeur de la saison. Nikita Kucherov possède déjà une belle avance en regardant sa fiche : (44) 27-33-60

Voici 4 joueurs à ses trousses :

John Tavares NYI : (46) 24-30-54

Nathan MacKinnon COL : (43) 20-34-54

Johnny Gaudreau CGY : (45)15-39 54

Claude Giroux : (44)14-40-54

Une avance de six points et le fait qu’il évolue dans une puissance offensive comme le Lightning donnent un avantage à Kucherov, mais il faut faire attention au réveil de Nathan MacKinnon. Depuis le 5 novembre dernier, soit la date de l’échange de Duchene, Nathan domine la LNH pour les points.

Résultats depuis le 5 novembre :

Nathan MacKinnon COL : (30) 17-25-42 

Mathew Barzal NYI : (33) 13-26-39

Johnny Gaudreau CGY : (32)12-26-38

Nikita Kucherov : (29)12-24-37

Le favori : Nikita Kucherov 

Mon choix : Nathan MacKinnon

Calder

Les chiffres que vous avez vus ci-haut, présentant certains résultats depuis le 5 novembre, répondent à la question du trophée Calder, selon moi.

Mathew Barzal était de passage à Montréal cette semaine et il a démontré pourquoi il mérite le trophée Calder. Sa vitesse, sa vision et ses habiletés à haute vitesse font de lui une menace à chaque présence.

Le jeune homme de 20 ans, originaire de Coquitlam en Colombie-Britannique, a été un choix de premier tour lors de l’encan de 2015 pour les Islanders de New York. Vous avez sûrement entendu l’histoire des trois choix de première ronde de Boston ; no 13 Jakub Zboril, bo 14 Jake Debrusk, no 15 Zach Senyshyn. Le temps va dévoiler la vérité sur ces choix, mais, pour le moment, Barzal fait mal paraître le groupe de recruteurs des Bruins.

Anthony Beauvillier était pour sa part le 28e choix de ce premier tour, aussi par les Islanders. Ils ont décidé de garder Anthony et de retourner Mathew au junior après qu’il ait joué dans deux rencontres de saison régulière dans la LNH. On peut prétendre que ce n’est pas la fin du monde qu’un choix de premier tour retourne dans les rangs juniors, alors qu’il a accumulé 79 points en 41 matchs et a été capitaine des Thunderbirds de Seattle. Il a vécu l’expérience d’Équipe Canada junior avec 8 points, en 7 matchs à Montréal. Rempli de confiance, il s’est joint aux Islanders et est devenu l'un des éléments importants, rendant cette équipe une puissance offensive cette année (2e au classement avec 159 buts en 46 matchs derrière Tampa Bay qui cumule 161 buts en 44 matchs) dans le circuit et près d’une place en séries.

Il faut mentionner Brock Boeser, qui connait une superbe saison à Vancouver, avec près d’un point par match, sans oublier le travail des défenseurs, dont Charlie McAvoy qui mène le classement des recrues et se retrouve 2e de son équipe avec une moyenne de 22:50 minutes par match.

Mon choix: Mathew Barzal

Vezina

Ce sont deux Russes qui ont l’avance pour mettre la main sur ce trophée. Il y a Sergei Bobrovsky qui pourrait être le premier, depuis Martin Brodeur, à mettre la main sur au moins un 3e trophée Vézina. Martin en a 4 à son actif (2003, 2004, 2007, 2008).

Il est la raison pourquoi les Blue Jackets sont en position pour faire les séries présentement. L’équipe ne produisant pas des buts à profusion, Bobrovsky doit multiplier les performances sans faille pour garder son équipe au 3e rang de la division métropolitaine.

Pour sa part, Andrei Vasilevsky connaît une saison incroyable. Dans l’ombre de la puissance offensive du Lightning et des performances de Nikita Kucherov et Steven Stamkos, il est solide comme un rock. Steve Yzerman et Julien Brisebois avaient vu juste quand ils avaient donné une extension de trois ans avec un salaire moyen de 3,5M$, alors que Ben Bishop était toujours le gardien partant et qu’il restait un an à faire sur son premier contrat professionnel.

Les têtes dirigeantes du Lightning avaient un plan et il a été exécuté à merveille. Andrei a un pourcentage d’efficacité de ,930 et une moyenne de 2.18, ce qui le place premier dans les deux catégories parmi les gardiens avec au moins 20 départs cette saison. Souvent, il a dû faire un arrêt miraculeux pour garder son équipe dans la match, permettant à l’attaque de Tampa de reprendre le contrôle. Il a un grand mot à dire dans les succès futurs de cette équipe et il va coûter 3,5M$ pendant encore deux autres saisons après celle-ci. C’est un vrai coup de maître, qui permet à Steve Yzerman d’avoir assez d’argent disponible pour garder son noyau intact et bien l’entourer.

Mon choix : Andrei Vasilevsky

Une mention honorable : Jonathan Bernier avec l’Avalanche. L’équipe qui était une risée l’année dernière est tout prêt d’une place en séries et ce, sans leur gardien no 1, Semyon Varlamov. Jonathan s’avère être un des excellents embauches de l’été.

Norris

Dans la course au trophée Norris, on retrouve Drew Doughty, Victor Hedman, John Klingberg, Alex Pietrangelo, P.K. Subban, John Carlson et Brent Burns. Le dernier gagnant de ce trophée n’était pas dans les conversations jusqu’à dernièrement. Burns a connu un début difficile à San Jose, mais, depuis le 1er décembre dernier, il est le meilleur pointeur des défenseurs. Sauf que son jeu défensif, à 5 contre 5, n’est pas à la hauteur du défenseur étoile qu’il est. John Klingberg est plus unidimensionnel. Il est magique avec la rondelle, mais comment donner le trophée Norris à un défenseur qui est le 7e défenseur le plus utilisé en désavantage numérique dans sa propre équipe?

John Carlson connaît une très bonne saison à Washington et est utilisé dans toutes les situations. Sa prise de décisions a atteint une grande maturité. Il est excellent offensivement, mais il ne reçoit tout le crédit qu’il mérite à cause de la réputation de l’attaque des Capitals, menée par Alex Overchkin en avantage numérique.

Victor Hedman est blessé pour une période de 3 à 6 semaines et ça risque de nuire à ses chances de gagner. Selon moi, Hedman est le défenseur le plus complet. Fort, rapide et intelligent, il possède tous les atouts pour mettre son nom sur le Norris. Le trophée va se disputer entre Doughty, Pietrangelo et Subban.

Alex Pietrangelo a connu un début de saison du tonnerre, à l’image des Blues, mais depuis le rythme est stable. Il est un défenseur complet qui joue avec assurance et aide son équipe à gagner de toutes les façons possibles. Il avait pris l’avance sur les deux autres défenseurs en début de campagne, mais depuis, Drew Doughty a repris où il avait laissé en 2015-16, l’année qu’il remporta le Norris. Il domine la LNH pour le temps de glace, et ce parce qu’il est un atout dans toutes les situations pour les Kings.

P.K. connait une excellente saison, il est toujours une menace offensivement. Il a beaucoup amélioré ses prises de décisions et son jeu défensif. Dans une équipe où il n’a pas à être le seul à mener la charge, ça lui enlève une pression inutile et lui permet d’être reconnu pour son efficacité. Roman Josi et Mattias Eklholm son les deux défenseurs les plus utilisés en infériorité numérique, alors que P.K. mène le bal en supériorité. Le fait d’être si bien entouré avec Josi, Ekholm, et maintenant Ryan Ellis avec son retour au jeu depuis 5 matchs, aide beaucoup P.K. dans son jeu même si ça peut lui enlever une part du crédit. Il reste tout de même un joueur dominant et un des plus créatifs de la ligue.

Le favori : Doughty

Mon coup de coeur : Hedman

Jack-Adams

Comment ne pas remettre les trophées d’entraîneur et de directeur gérant de l’année respectivement à Gérard Gallant et George McPhee des Golden Knights de Vegas. 

Personne ne peut expliquer les raisons de leur succès. D’avoir une équipe compétitive et de jouer près d’une moyenne de ,500 aurait été une belle surprise pour plusieurs. La réalité est encore plus surprenante! Cette nouvelle équipe est première de la conférence, deuxième dans la ligue! Les joueurs eux-mêmes comprennent difficilement les raisons de ce succès, mais ils laissent savoir qu’ils ne veulent pas ralentir!

Ces deux trophées seront sans doute les plus faciles à remettre. Il y a d’autres excellents entraîneurs et dirigeants qui ont fait du bon travail permettant à leur équipe d’aspirer aux grands honneurs, mais rien ne peut rivaliser avec l’histoire de cette nouvelle franchise. Ils ont vraiment frappé dans le mille!