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Jessica Campbell à Seattle : un moment attendu par Danièle Sauvageau

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Elle-même pionnière dans le monde du hockey, Danièle Sauvageau voue une grande admiration à Jessica Campbell qui a été nommée entraîneuse-adjointe avec le Kraken de Seattle, mercredi.

Pendant de nombreuses années, Sauvageau a été le visage du hockey féminin au Canada. Aujourd'hui, elle se réjouit de constater que le plafond de verre a enfin été brisé même si elle a cru que les choses se bousculeraient plus rapidement. C'est ce qu'elle a confié à Raphaël Guillemette de RDS en visioconférence. « J'étais convaincue  il y a 25 ou 30 ans que ça arriverait un jour, mais je ne pensais pas que ça prendrait autant de temps. Vous m'avez déjà entendu dire que j'en voulais à Hockey Canada parce que c'est une organisation qui aurait pu donner cette opportunité. La question était de savoir qui allait donner cette opportunité. »

Sauvageau sait que Campbell se retrouve avec le Kraken parce qu'elle est compétente et qu'elle a des connaissances à partager qui lui permettront de bien remplir son rôle. « Jessica possède une panoplie d'expérience comme joueuse sur la scène internationale. Elle a aussi fait ses classes comme entraîneuse d'abord dans le programme d'Hockey Canada. Ensuite, elle est allée en Allemagne. Puis elle est allée dans la Ligue américaine et aujourd'hui avec le Kraken. »

En l'an 2000, Sauvageau est devenue la première femme à se retrouver derrière un banc d'une équipe dans la LHJMQ avec le Rocket de Montréal. Elle est bien placée pour comprendre les émotions que peut vivre la femme de 32 ans qui devra éviter de se dénaturer dans son nouveau rôle.  « Je pense qu'elle doit rester elle-même. Il y a des raisons pour lesquelles elle a été choisie. Elle devra continuer à peaufiner ses qualités d'être humain et d'entraîneuse. On a toujours à apprendre parce que c'est toujours à recommencer. Tu travailles avec différentes générations, tu vois différents modèles et différentes façons de faire les choses.  »

Si Campbell a obtenu ce poste, c'est parce que l'entraîneur du Kraken Dan Bylsma est convaincu qu'elle apportera un avantage à l'encadrement des joueurs. « On l'entend souvent à Montréal, ça prend une équipe interdisciplinaire pour encadrer l'ensemble des joueurs que l'on veut développer. On n'est plus l'heure où l'on repêche un joueur qui trouve des façons de se développer. C'est à l'organisation de le faire. Jessica va apporter un côté qui est demandé dans le hockey.  Que ce soit dans la LNH ou dans la LPHF, il faut encadrer des athlètes de haut niveau. Elle a de bonnes habilités au niveau des compétences et elle a une habilité sur patin qui dépasse la moyenne. »

Cette nomination amène une forme de mixité qui est très chère aux yeux de Danièle Sauvageau. Déjà, les Canucks de Vancouver ont fait de la Québécoise Émilie Castonguay leur directrice générale adjointe.  L'arrivée de Campbell élargit dorénavant le bassin de talents disponibles pour les équipes. « Pendant longtemps, on a dit que l'on ne pouvait pas diriger dans la LNH si on n'avait pas joué. Et puis sont arrivés tranquillement des directeurs généraux qui n'ont pas joué dans la LNH. »

L'arrivée de Campbell dans la LNH démontre aussi que les choses ont changé au hockey comme dans la société « Aujourd'hui, on ne dit pas, " tient une femme docteur. " On dit simplement, c'est un médecin. »