Les Bruins de Boston soufflent leurs 100 bougies
Les Bruins de Boston célèbrent dimanche, leur100e anniversaire. Quoi de mieux qu'un duel contre leurs éternels rivaux, les Canadiens de Montréal, pour souligner l'occasion.
Ce match sera bien entendu sur les ondes de RDS et le RDS.ca, mais notez que la cérémonie prévue à 15h sera également offerte gratuitement sur le RDS.ca et l'application RDS.
En attendant, le RDS.ca vous offre ce petit résumé de l'histoire des « Big Bad Bruins ».
Les débuts des Bruins
C'est en février 1924 que les premières bribes des Bruins voient le jour. Propriétaire d'épiceries dans la capitale du Massachusetts, Charles Adams s'entend avec la Ligue nationale de hockey pour établir une équipe professionnelle à Boston, la première du circuit à l'extérieur du Canada. C'est d'ailleurs à ces épiceries à qui les Bruins doivent leurs couleurs, le marron et l'or.
M. Adams souhaite que sa formation porte le nom d'un animal qui représente la force, l'agilité et la ruse. C'est en discutant à son secrétaire que ce dernier lui suggère le nom Bruins, bruns en néerlandais, mais repris chez les anglophones pour désigner un ours brun.
C'est Art Ross qui est choisi comme le premier entraîneur chef et directeur général par M. Adams. L'équipe jouera son premier match le 1er décembre 1924, dans un duel brunâtre contre les défunts Maroons de Montréal. Les Bruins remportent ce premier match 2 à 1 et Smokey Harris est le premier marqueur de l'histoire de l'équipe.
Ce match est disputé au Boston Arena, amphithéâtre utilisé durant 4 saisons avant l'ouverture du mythique Boston Garden. Ce dernier a été utilisé de 1928 à 1995, avant que l'équipe déménage dans son domicile actuel, le TD Garden.
Boston dispute une première finale de la Coupe Stanley en 1927, mais l'équipe doit attendre deux ans plus tard pour soulever un premier trophée.
Beaucoup de finales, peu de trophées
Les Bruins ont connu leur lot de difficultés à travers les années. Avec six coupes Stanley, les Bruins pointent au dernier rang, à égalité avec les Blackhawks de Chicago, chez les six équipes originales. Ils ont remporté les coupes de 1929, 1939 et 1941, avant de patienter 29 ans pour remporter celle de 1970. Les Bruins ont récidivé en 1972, mais ont dû attendre 39 avant la suivante, en 2011.
Pendant que Boston remportant 6 finales, la ville a vu son équipe s'incliner 13 fois dans la série ultime. De ces 13 revers, 7 a été infligé par le Tricolore, véritable bête noire des Bruins.
Les deux équipes se sont affrontées 34 fois en séries d'après-saison, les Canadiens ayant le dessus 25 fois, dont 18 consécutives entre 1946 et 1988. Même si les Bruins ont connu plus de succès que les Canadiens dans les dernières années, Montréal continue d'avoir le numéro de Boston lors du bal printanier. Depuis 2002, les Canadiens ont remporté 4 séries contre 2 pour les Bruins.
La rivalité entre les deux équipes est l'une des plus grandes de l'histoire du sport. Plusieurs incidents ont contribué à cette rivalité comme le fameux soir du 13 mars 1955, match lors duquel Maurice Richard frappe un juge de ligne qui le retient alors qu'Hal Laycoe jette son dévolu sur Richard. Les événements sont suivis par la célèbre émeute du Forum.
Plus récemment, les partisans se rappelleront la rivalité entre P.K. Subban et Brad Marchand, la mise en échec de Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty ou encore le doigt d'honneur d'Andrew Ference à l'intention des partisans des Canadiens après un but des Bruins au Centre Bell.
Les grands joueurs et moments de l'organisation
L'histoire des Bruins regorge de grands talents, de meneur d'hommes hors du commun et de joueurs de caractère. La plus grande vedette de l'histoire de l'équipe est dans aucun doute le défenseur Bobby Orr, souvent classé parmi les cinq meilleurs de l'histoire de la LNH.
Le défenseur a marqué le but le plus mémorable de l'histoire de l'équipe et peut-être même de la LNH quand, le 10 mars 1970, il déjoué le gardien des Blues de St-Louis en plongeant lors de la période de prolongation pour offrir aux Bruins une première coupe Stanley en 29 ans.
Orr a joué 1966 à 1976 avec Boston, remportant deux coupes Stanley. Il est d'ailleurs encore à ce jour, le seul arrière à avoir remporté le championnat des pointeurs de la LNH, exploit qu'il a accompli deux fois en 1970 et 1975. Orr a également terminé 2e à trois occasions, les trois fois derrière son coéquipier Phil Esposito.
Esposito est un autre grand de l'histoire de Boston. Il a joué de 1963 à 1975 avec les Bruins. Le joueur de centre a récolté 1590 points en carrière, ce qui le place au 11e rang de tous les temps. Ce n'était pas avec les Bruins, mais c'est Esposito qui, du banc des pénalités, invitait les joueurs de l'URSS à se battre lors du 7e match de la Série du siècle en 1972.
Tout juste derrière Esposito au classement des pointeurs de la LNH, on y retrouve un autre Bruins, le meilleur pointeur chez les défenseurs, Raymond Bourque. Le québécois a été la pierre angulaire des Bruins des années 1980-90. « Ray » n'a cependant jamais réussi à mener les Bruins en finale, mais on se souviendra de sa seule unique coupe Stanley avec l'Avalanche du Colorado en 2001. Le capitaine de l'époque, Joe Sakic, avait donné la coupe à Bourque pour qu'il soit le premier à la soulever, lui qui était âgé de 40 ans. Ce fut d'ailleurs le dernier match de sa carrière.
Plus récemment, les Bruins ont aligné un autre grand défenseur, et ce, dans tous les sens du terme. Zdeno Chara, du haut de ses 6 pieds 9 pouces, a terrorisé les joueurs adversaires par son physique imposant et son lancer frappé phénoménal. En 2011, les Bruins ont mis fin à 39 ans d'insuccès et Chara est devenu le 2e capitaine européen à soulever la coupe Stanley après Niklas Lidstrom en 2008.
Après la retraite de Chara, c'est le québécois Patrice Bergeron qui a hérité du C sur son chandail. Véritable gentilhomme et meneur incontesté, Bergeron est reconnu comme un des meilleurs attaquants sur 200 pieds de l'histoire de la LNH. Bergeron a remporté le trophée Frank-J.-Selke à six reprises, en plus d'inscrire plus de 1000 points en carrière. Des cinq joueurs qui ont remporté ce trophée trois fois ou plus, seuls lui et Pavel Datsyuk ont récolté plus de 700 points, le Russe terminant sa carrière avec 918 et trois Selke.
Finalement, on ne peut pas passer sous silence la présence de Willie O'Ree dans l'uniforme des Bruins. Non, il n'a pas connu une grande carrière dans la LNH ne jouant que 45 matchs, mais le 18 janvier 1958 au Forum de Montréal, O'Ree est devenu le premier joueur de couleur à évoluer dans la LNH. Il faudra attendre en 1974 pour en voir deuxième, Mike Marson.
Les Bruins ont aligné d'autres grands joueurs comme les gardiens Gerry Cheevers, Tuukka Rask et Tim Thomas, les défenseurs Eddie Shore et Charlie McAvoy ou les attaquants David Pastrnak, Joe Thornton, Brad Marchand, Milt Schmidt, Cam Neely ou Johnny Bucyk, entre autres.
Parmi les autres grands moments de l'histoire des Bruins, ont peut penser à l'interprétation de l'hymne national par Rene Rancourt, deux jours après les attentats du marathon de Boston en 2014, un moment inoubliable.
Aussi, le retour des Bruins contre les Maple Leafs de Toronto en éliminatoires en 2013. Toronto menait 4 à 1 à mi-chemin en troisième période quand Boston a ouvert la machine. Nathan Horton, Milan Lucic et Bergeron a marqué pour forcer la prolongation. Bergeron a clos le débat et éliminé les Leafs au premier tour. Les Bruins ont ensuite fait le parcours complet avant de s'incliner en finale contre les Blackhawks de Chicago.
Pour conclure, les 50 buts en 44 matchs de Cam Neely. Non, il ne fait pas partie du club des 50 en 50, car il s'agissait du 66e match des Bruins, mais du 44e de Neely en 1993-94. Seul Wayne Gretzky (39 et 42 matchs) a fait mieux que Neely à ce chapitre.