Nico Hischier est satisfait de sa saison dans la LHJMQ
LNH vendredi, 2 juin 2017. 17:49 vendredi, 22 nov. 2024. 09:22
BUFFALO – En décidant de quitter sa Suisse natale, Nico Hischier souhaitait avant tout devenir un meilleur joueur de hockey pour se forger l’avenir le plus prometteur dans la LNH. Après avoir évolué sous les ordres de Guy Boucher durant une quinzaine de parties dans son pays, Hischier a continué sa progression sous la férule d’André Tourigny dans la LHJMQ.
Son choix a été payant au point qu’il chauffe maintenant Nolan Patrick pour le premier rang au repêchage de la cuvée 2017 et il le devance même sur certaines listes établies par des observateurs.
À lire également
Le centre gaucher à la personnalité charismatique reconnaît qu’il ne s’attendait pas à autant en traversant l’Atlantique. Il ne s’imaginait pas se hisser parmi les discussions pour devenir la première sélection de son encan.
« Je mentirais si je disais que je ne suis pas surpris, tout s’est si bien passé pour moi cette année. Je n’aurais pas pu demander mieux. Mais tout ce qui compte vraiment, c’est que je suis devenu un meilleur joueur de hockey. Je suis bien content d’être rendu là tout en sachant que la route sera encore longue », a confié le patineur qui a rencontré les médias dans le cadre du camp d'évaluation des espoirs de la LNH qui se déroule à Buffalo jusqu'à samedi.
Sur son chemin, Hischier a croisé deux entraîneurs canadiens qui ont favorisé son ascension.
« J’ai appris beaucoup d’eux. Avec Guy, j’ai pu notamment me familiariser avec les méthodes des entraînements qui sont utilisées au Canada. Quant à André, il m’a énormément aidé en effectuant plusieurs choses avec moi pour peaufiner mon jeu. Il a bien ciblé les aspects sur lesquels je pouvais m’améliorer. J’ai bien apprécié ces deux entraîneurs », a raconté l’athlète de six pieds un pouce et 176 livres qui n’a jamais affronté Auston Matthews lors de son passage en Suisse.
Le transfert vers la ville côtière de Halifax et la LHJMQ l’a aidé à devenir une prise encore plus attrayante pour les 31 équipes de la LNH.
« Je peux dire, sans l’ombre d’un doute, que je suis un meilleur joueur grâce à cette expérience. Mon entraîneur m’a aidé à développer certaines facultés dont autour du filet et dans les coins de patinoire », a jugé celui qui ne patientera pas très longtemps, à Chicago, le 23 juin, lors de la première ronde du repêchage.
Hischier a affirmé que le plan de s’expatrier en sol canadien ne visait pas expressément à s’établir parmi les meilleurs espoirs de la LNH.
« Non, pas vraiment, l’idée était plutôt de devenir un joueur plus raffiné. Je croyais que c’était le contexte idéal pour le faire », a noté celui qui se croyait mieux servi au Canada qu’en Suisse pour exploiter son potentiel.
Force est d’admettre que ses prévisions étaient justes puisqu’il a excellé dans l’uniforme des Mooseheads avec une impressionnante récolte de 38 buts et 48 aides (86 points) en 57 rencontres.
« Il vaut à lui seul le prix d’admission. Ses habiletés sont très élevées, mais c’est son niveau de compétition qui est encore plus impressionnant. Il est le style de joueur à être le premier en échec-avant pour provoquer un revirement et le premier à retraiter vers sa zone défensive quand il le faut », a décrit Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH qui regroupe certains dépisteurs qui affichent une préférence pour Hischier.
Ce n’est donc pas étonnant que Tourigny l’ait vanté sur tous les toits. De plus, Hischier a suivi une tangente ascendante tout au long de l’année si bien qu’il a rétréci l’écart qu’il accusait sur Patrick.
« Puisqu’il provient d’un milieu européen, il avait beaucoup de connaissances sur l’entraînement et le conditionnement physique. Ils ont des méthodes bien différentes là-bas et il est arrivé ici avec une approche digne des professionnels. C’est pourquoi les joueurs qui arrivent de là-bas se débrouillent aussi bien, je pense tout de suite à Timo Meier qui a accompli la même chose avec Halifax », a mentionné Marr.
L’allusion de Marr est pertinente puisque Hischier poursuit l’impressionnante lignée des Mooseheads. Il devrait devenir le cinquième représentant de cette organisation à être sélectionné dans le top-10 du repêchage de la LNH dans les cinq dernières années.
Il succédera à Nathan MacKinnnon (1er par l’Avalanche en 2013), Jonathan Drouin (3e par le Lightning en 2013), Nikolaj Ehlers (9e par les Jets en 2014) et Meier (9e par les Sharks en 2015).
Ainsi, il sera intéressant de découvrir si une équipe se laissera séduire par Hischier à l'image du Colorado qui était tombé sous le charme de MacKinnon alors que Seth Jones était vu plus souvent comme le premier choix de cette cuvée.
Hischier demeure prudent dans ses propos, mais il voudrait démontrer qu’il sera prêt à faire le saut dans le circuit Bettman comme MacKinnon l’avait fait.
« C’est difficile d’en être certain pour le moment. Je veux avant tout me concentrer sur mon prochain été d’entraînement. Je vais ajouter de la masse musculaire et je pourrai plus me comparer aux autres joueurs pendant le camp d’entraînement », a indiqué le sympathique athlète qui a grandi près de la frontière de l’Italie.
Chose certaine, il deviendra – à moins d’une immense surprise – le Suisse repêché le plus hâtivement en battant la marque établie par Nino Niederreiter (5e choix par les Islanders) en 2010.
« Ce serait définitivement un honneur, ça me rendrait fier », a évoqué Hischier qui aime identifier son style à celui de Pavel Datsyuk.
Son histoire suscitera passablement d’attention en Suisse où les nombreux partisans de hockey sont déjà emballés de suivre la finale de la coupe Stanley qui implique quatre de leurs représentants, Roman Josi, Yannick Weber, Kevin Fiala et Mark Streit, qui ont des rôles bien différents, avec les Predators et les Penguins.