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RÉSULTATS

« Pascal a l'étoffe d'un entraîneur-chef » - Paul Maurice

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FORT LAUDERDALE - Paul Maurice jongle avec un million de détails afin de diriger les Panthers de la Floride vers la première conquête de la coupe Stanley de leur histoire. 

Et le plus vite sera le mieux.

Mais comme le cinquième match de la finale débutera seulement à 20 h 20, ce soir, et que l'entraîneur-chef des Panthers a bien du temps à combler d'ici la mise en jeu initiale, il a pris tout son temps pour offrir un appui inconditionnel à Pascal Vincent, l'un de ses anciens adjoints avec les Jets de Winnipeg, que les Blue Jackets de Columbus ont congédié lundi.

« Pascal a l'étoffe d'un entraîneur-chef », a offert Maurice en guise de conclusion à sa longue réponse.

« J'ai côtoyé Pascal pendant plusieurs années à Winnipeg – Vincent a été l'adjoint de Maurice pendant trois ans (de 2013 à 2016) avant de prendre les rênes du Moose, le club-école des Jets de 2016 à 2021 – et je peux vous dire que je connais davantage l'homme que l'entraîneur. C'est une personne formidable. Un gars droit qui savait te donner une réponse précise et honnête quand tu lui posais une question. Il ne cherchait pas à bien paraître. Il excellait à partager ses analyses et ses points de vue sur différentes situations », a défilé Maurice qui a ensuite reconnu l'implication totale de Pascal Vincent à la cause de son équipe.

« Pascal avait la cause de tous les joueurs à cœur. Sans exception. Parfois, comme coach, tu laisses des gars plus tranquilles parce que tu ne sais pas toujours comment les approcher. Pascal allait voir tout le monde. Il aidait tout le monde. Il leur donnait des outils pour améliorer leurs forces et leur caractère », a poursuivi Maurice.

En péril depuis le jour 1

Les commentaires élogieux de Maurice aideront peut-être Pascal Vincent à composer avec son congédiement. Ils l'aideront peut-être même à se retrouver rapidement derrière le banc d'une autre équipe de la LNH à titre d'entraîneur-chef ou d'adjoint.

L'appui inconditionnel de Paul Maurice ne pouvait toutefois modifier le sort de Pascal Vincent à Columbus.

De fait, son avenir à la barre des Blue Jackets était en péril depuis l'arrivée de Don Waddell qui succède à Jarmo Kekalaïnen à titre de directeur général.

Pis encore! L'avenir de Pascal Vincent était en péril depuis l'annonce de son embauche.

Débarqué dans le tumulte du scandale associé à l'intrusion de Mike Babcock dans la vie privée de ses joueurs – Babcock demandait à ses joueurs de partager avec lui les photos personnelles enregistrées dans leurs téléphones cellulaires – et son départ – il a démissionné avant d'être congédié – tout juste avant l'ouverture du camp d'entraînement en septembre, Vincent n'a jamais pu asseoir son autorité. Initialement embauché à titre d'associé à Babcock, il devait convaincre tout le monde qu'il pouvait tout d'un coup devenir le « Boss ».

Pas évident!

Pascal Vincent avait les compétences pour hériter de ce mandat. Il les a toujours d'ailleurs. Mais les circonstances, le fait que la haute direction se tournait vers lui par défaut minait ses chances de réussite.

Si Vincent, après deux saisons comme adjoint à John Tortorella, avait succédé à « Torts » la transition aurait été beaucoup plus simple. Plus facile. Plus efficace. Mais comme la haute direction l'avait maintenu dans un rôle de numéro deux, il devenait ardu de prétendre qu'il était soudainement l'homme de la situation.

Ce qui plaçait Pascal Vincent en désavantage numérique avant même qu'il ne dirige son premier entraînement,

Ajoutez à ça le fait que Patrick Laine s'est retrouvé sur le programme d'aide de la LNH, que plusieurs joueurs, dont les gardiens Elvis Merzlikins et Daniil Tarasov et la recrue Adam Fantilli, ont composé avec les blessures – 47 joueurs différents ont porté l'uniforme – sans oublier que les Jackets traînaient depuis des années le lourd boulet d'un club perdant et on peut facilement comprendre que Pascal Vincent n'ait pas été en mesure de faire des miracles.

Pire équipe de la section métropolitaine et de l'Association Est, les Jackets ont terminé la saison avec un dossier de 27 victoires, 43 revers et 12 autres défaites encaissées en prolongation ou tirs de barrage.

Les Blue Jackets devaient donc couper les ponts avec leur passé récent. Le règne de Jarmo Kekalaïnen est loin d'avoir obtenu des résultats à la hauteur de ses qualités à titre d'homme de hockey.

Et comme John « JD » Davidson a été mis sur la touche lui aussi lors de l'embauche de Don Waddell – il est passé de président des opérations hockey à un rôle symbolique de conseiller spécial du propriétaire – il était clair que le nouveau directeur général irait avec du sang neuf derrière le banc. Peu importe les qualités de Pascal Vincent sur le plan personnel et à titre d'entraîneur-chef.

Pascal Vincent devient donc le 10e entraîneur-chef à perdre son poste depuis le début de la dernière saison dans la LNH.

C'est énorme.

Il sera intéressant de voir vers qui Waddell se tournera pour relancer les Blue Jackets. Vers un gars d'expérience, comme Craig Berube, Lindy Ruff ou Sheldon Keefe qui se sont trouvé du travail à Toronto, Buffalo ou au New Jersey? Le nom de Todd McLellan – congédié par les Kings en cours de saison – est déjà associé aux Jackets.

Il sera tout aussi intéressant de voir si Pascal Vincent, tout comme Guy Boucher avec qui les Maple Leafs ont coupé les ponts alors qu'il avait encore deux ans à écouler à son contrat – on entend que la décision est venue de Berube et non de la haute direction – seront avec une autre organisation dès la saison prochaine.