TAMPA - Pendant que le Canadien met le cap sur Tampa la tête perturbée par les deux revers encaissés en lever de rideau de la série qui les oppose au Lightning et la confiance minée par l’incapacité de générer quoi que ce soit en attaque, ses adversaires profitent d’une journée de congé.

Un congé mérité. Un congé qui permet à cette équipe de souffler un brin après deux semaines intenses au cours desquelles ils ont dû puiser dans leurs ressources pour éviter deux fois plutôt qu’une d’être éliminés par Detroit avant de s’envoler vers Montréal dès le lendemain.

« Initialement, j’aurais voulu que mon équipe puisse profiter d’un répit avant d’affronter Montréal. Le cours des choses me permet de réaliser qu’il était peut-être mieux de commencer la plus vite possible afin de profiter de l’élan créé par nos deux dernières victoires et le fait que nous avons gagné trois des quatre dernières parties de la série », a lancé Jon Cooper lors d’une conférence téléphonique en milieu d’après-midi lundi.

« La journée supplémentaire de congé entre les matchs deux et trois tombe toutefois très bien pour nous. Non seulement elle nous permet de reprendre notre souffle sur le plan physique, mais elle permet aussi et surtout de nous changer les idées après avoir eu la tête plongée dans le hockey d’une façon très intense au cours des derniers jours », a ajouté l’entraîneur-chef du Lightning.

Un entraîneur-chef beaucoup plus serein qu’il ne l’était l’an dernier alors que son équipe tirait de l’arrière 0-2 au lieu de profiter du plein contrôle de la série comme c’est le cas après deux rencontres. « Le Jon Cooper qui vous parle aujourd’hui est beaucoup plus heureux que celui de l’an dernier. Il faut dire que j’étais bien mieux préparé à faire face aux séries cette année que je l’étais l’an dernier. Tout était nouveau pour moi dans la LNH l’an dernier. On a perdu Steven Stamkos en début de saison. Ben Bishop avant les séries. En plus de ces blessures, il y a eu la transaction impliquant Martin St-Louis. L’an dernier, mon niveau d’émotions fluctuait beaucoup trop selon les hauts et les bas que l’équipe traversait. Cette année, j’ai appris à mieux contrôler ces fluctuations d’émotions. Je me suis attardé à prévoir l’imprévisible au lieu de le subir. »

Et de sept de suite

Au lendemain de la victoire décisive de 6-2 de son équipe, une deuxième de suite en série face au CH, une septième consécutive cette saison, Jon Cooper ne pouvait expliquer pareil succès. « J’ai beau chercher je n’ai pas vraiment d’explication à offrir. Je suis certainement heureux de la tournure des événements. Mais pourquoi avoir gagné sept matchs de suite cette saison après avoir été balayé en quatre le printemps dernier, je ne sais pas. Cela dit, si on fait exception du premier match de l’année – une défaite de 7-1 du Canadien qui complétait un voyage de quatre matchs pour amorcer le calendrier régulier – et peut-être un peu la rencontre d’hier (dimanche) toutes les parties nous opposant au Canadien ont été serrées », a analysé Cooper.

L’éveil de Steven Stamkos et de l’attaque massive a certainement eu un impact sur la partie de dimanche. Il pourrait aussi en avoir sur le reste de la série si le fer de lance de l’attaque du Lightning réussit à canaliser ses énergies.

« En dépit de sa disette, Steven a continué à être très utile pour nous. Ce n’est pas comme s’il avait cessé de jouer ou qu’il s’était mis à tricher simplement pour obtenir un but. Il s’est donné à fond pour la cause de l’équipe. Et la bonne chose dans tout ça, c’est que nous avons été en mesure de gagner malgré le fait qu’il ne marquait pas. Ce fut un point tournant en première ronde. Ça lui a permis de demeurer concentré et de ne pas se mettre plus de pression encore sur la nécessité de marquer. Comprenez-moi bien, on veut que Steven marque le plus souvent possible. D’ailleurs les statistiques démontrent que nous gagnons la grande majorité de nos matchs lorsqu’il le fait. Et c’était bien de la voir marquer un but aussi important hier soir. Le but qui nous donnait les devants. C’est bon pour la confiance de Steven, mais aussi pour celle du reste de l’équipe », a convenu l’entraîneur-chef du Lightning.

Excès de confiance

En plein contrôle de la série après leurs deux victoires signées à Montréal, les joueurs du Lightning pourraient-ils maintenant sombrer dans un excès de confiance dont le Canadien pourrait profiter mercredi lors du troisième match?

Si l’on doit se fier aux commentaires du gros attaquant Brian Boyle et du gros défenseur Braydon Coburn, cela ne risque pas d’arriver.

« On n’a rien gagné encore et je suis certain que le Canadien nous offrira bien plus d’opposition lors du prochain match. Ils seront désespérés. Il faudra afficher le même genre d’intensité. Nous sommes de retour à la maison, devant nos partisans. Il ne faut pas gaspiller ça en leur permettant de reprendre vie dans le cadre de cette troisième partie », a mentionné le centre du troisième trio. Un gros joueur de centre qui abat du gros boulot encore avec ses compagnons spécialistes du désavantage numérique. Des spécialistes qui ont blanchi le Canadien lors des deux premières rencontres et qui ont certainement une part de responsabilité dans les débordements d’émotions qui se sont traduits par une indiscipline coûteuse dimanche soir.

« Si on les frustre? Je ne sais pas et je m’en fiche pas mal. Mon mandat et celui des autres qui écoulent les pénalités avec moi est d’empêcher le Canadien de marquer. On a réussi jusqu’ici. Mais ils ont quand même obtenu quelques bonnes occasions. Rien n’est acquis. Deux victoires ne couronnent pas une série. Ça en prend quatre et les prochaines seront les plus dures à aller chercher », a ajouté Brian Boyle.

« Nous sommes en avant 2-0. Mais quand tu regardes le déroulement des matchs, il y a beaucoup de place pour l’amélioration. L’éveil offensif de l’attaque à cinq nous a propulsés vers la victoire lors du match de dimanche, mais nos débuts de rencontres lors de ces deux premières parties n’étaient pas à point. Il faudra être bien meilleurs à ce chapitre lors des prochains matchs », a conclu Coburn.

Rentré au vestiaire par mesure préventive en raison d’une blessure indéterminée, le Québécois Cédric Paquette représente un cas douteux en vue du match de mercredi.

« C’est congé aujourd’hui alors je n’ai pas reçu de mise à jour. Je m’attends à ce qu’il soit avec nous pour l’entraînement demain (mardi) et disons pour le moment qu’on prendra une décision seulement mercredi quant à ses chances de jouer ou non », a conclu Jon Cooper.