Transactions LNH : 6 propositions logiques
Le gel des effectifs est présentement en vigueur en ce temps des fêtes dans la LNH. Bien qu'aucune transaction ne puisse être effectuée avant le 27 décembre, cela n'empêchera pas les équipes d'avoir des discussions pour améliorer leurs effectifs.
Déjà, il y a eu de vraies transactions au cours des deux dernières semaines : Alexandre Carrier, Jacob Trouba, Kaapo Kakko, Cam Fowler et Mackenzie Blackwood ont tous une nouvelle adresse. Il y a très peu de chances que Mitch Marner ou Mikko Rantanen soient troqués, mais qu'en est-il de Chris Kreider? Pourrait-il être échangé si les Rangers de New York continuent leur chute libre?
Au lieu de spéculer sur les joueurs susceptibles d'être échangés, amusons-nous un peu. En examinant les équipes de toute la ligue, des prétendantes à celles qui s'en remettront à la loterie du repêchage, trouvons de nouveaux domiciles pour les joueurs avec des échanges en apparence logique, ou d'autres qui ont déjà fait l'objet de rumeurs.
Chris Kreider à Boston
Chris Kreider
Les Bruins ont peu de profondeur en attaque, en particulier sur le flanc gauche. Leur jeu de puissance est anémique, se classant au 31e rang avec 12,9 % d'efficacité. Les Bruins peinent à produire offensivement de manière significative.
Kreider est un pilier du jeu de puissance des Rangers, lui qui mène la franchise pour les buts marqués en supériorité numérique. Dominer de la sorte, au sein de l'un des six clubs originaux de la LNH de surcroît, n'arrive pas par hasard. Kreider est une présence particulièrement efficace devant le filet. Il apporte également un élément de vitesse, et il deviendrait immédiatement le meilleur ailier gauche des Bruins, jouant probablement aux côtés de Pavel Zacha et David Pastrnak.
Les choses ont terriblement mal tourné à New York cette saison et Kreider est sous contrat pour encore deux saisons supplémentaires à un salaire annuel moyen de 6,5 millions $. Alors que Kreider dispose d'une clause de non-échange valide pour 15 équipes, il est difficile d'imaginer que les Bruins soient sur la liste du natif du Massachusetts.
Un dirigeant de la LNH a évoqué l'idée d'un échange Brad Marchand pour Chris Kreider. Bien que cette possibilité semble peu probable étant donné la position de Marchand dans l'organisation des Bruins en tant que capitaine de l'équipe, Kreider est plus jeune et plus rapide, et les Rangers pourraient apprécier le statut de joueur autonome sans compensation en devenir de Marchand alors qu'ils cherchent à reconstruire leur équipe.
L'échange un pour un serait certainement surprenant, mais il résoudrait deux problèmes : il donnerait de la flexibilité aux Rangers au-delà de cette saison et apporterait à Boston une menace légitime sur le côté gauche.
Boeser pour Byram ou Miller
Ce n'est pas un secret que les Canucks sont à la recherche d'un jeune défenseur mobile. Outre Quinn Hughes, les Canucks ont des difficultés en transition. Ils ont du mal à défendre les contre-attaque et à faire remonter la rondelle depuis l'arrière de leur filet.
Les discussions entre le camp de Brock Boeser et les Canucks n'ont pas beaucoup progressé, et l'attaquant est probablement à la recherche d'un contrat de 8 millions $ par année, alors qu'il vient de connaître une saison de 40 buts. La réalité de la LNH est que les ailiers, en particulier ceux dont le contrat arrive à échéance, ne sont pas échangés à la hauteur de ce que les fans pensent qu'ils valent.
Quelles sont donc les options ?
Les Canucks s'intéressent à Bowen Byram depuis quelques saisons, et ce n'est pas un secret que quelque chose doit survenir à Buffalo. Byram a fait un pas en avant avec les Sabres, obtenant les minutes de jeu d'un arrière de top-4 et jouant sur le jeu de puissance en l'absence de Rasmus Dahlin. Il serait une bonne option pour la deuxième unité de jeu de puissance des Canucks.
Le nom de K'Andre Miller a circulé récemment, et c'est un autre joueur qui intéresserait les Canucks, alors que l'entraîneur-chef Rick Tocchet aime les grands défenseurs. Miller aura 25 ans en janvier, et le joueur de 6 pi 5 po est joueur autonome avec compensation en devenir admissible à l'arbitrage. Miller est le joueur des Rangers qui passe en moyenne le plus de temps sur la glace à 5 contre 5 par match cette saison, soit plus de 17 minutes. Il transporte la rondelle efficacement, tue les pénalités et correspond à l'archétype d'un défenseur apprécié par Tocchet.
Actuellement sur la liste de blessés, Miller est un joueur qui intéresse de nombreuses équipes. Offrir Boeser aux Rangers pourrait avoir du sens parce qu'il est une grande menace sur le flanc droit et les BlueShirts ont l'espace sous le plafond salarial pour prolonger son contrat.
Qu'il s'agisse de Byram ou de Miller, les Canucks ont besoin d'un défenseur de top-4, et ils pourraient utiliser Boeser pour acquérir un tel joueur s'ils ne pensent pas pouvoir lui faire signer une prolongation.
Sacrifier Elias Pettersson
Soyons clairs : c'est loin d'être la meilleure des idées. Mais réfléchissons quand même à ce que les Canucks pourraient obtenir en échange d'un joueur du calibre de Pettersson, si Vancouver voulait résoudre le conflit qui opposerait Pettersson à son coéquipier J.T. Miller.
Pettersson est un joueur élite de la LNH qui est sous contrat jusqu'en 2031-2032, avec un salaire annuel moyen de 11,6 millions $. Sa clause de non-échange n'entre en vigueur qu'en juillet prochain, ce qui signifie que les Canucks peuvent l'échanger sans son accord.
Comme indiqué ci-dessus, Byram est un jeune défenseur mobile qui deviendrait probablement le deuxième meilleur défenseur des Canucks à son arrivée à Vancouver. Alex Tuch est un autre joueur qui intéresserait les Canucks parce qu'il apporte vitesse, jeu physique et talent à un prix très raisonnable. Tuch est cependant originaire de l'ouest de l'État de New York et les Sabres ne semblent pas vouloir l'échanger.
Le joueur à viser serait plutôt Dylan Cozens, un centre droitier de 23 ans à qui il reste cinq ans de contrat à un salaire annuel moyen de 7,1 millions $. Byram a besoin d'un nouveau contrat cet été, et il est probable que lui et Cozens commandent un salaire combiné similaire aux 11,6 millions $ par année qu'encaisse Pettersson.
Si les Canucks devaient échanger Pettersson – et encore une fois, soulignons qu'il s'agit d'une mauvaise idée – l'acquisition d'un centre de deuxième trio et d'un défenseur de premier plan (tous deux âgés de 23 ans) serait un retour équitable.
Ivan Provorov pour équilibrer la défense des Oilers
Provorov écoule la dernière année de son contrat et peut être acquis par les Oilers à un coût de 2 362 500 $ sur leur masse salariale. L'ajout du vétéran est logique en raison de la façon dont les Oilers déploient actuellement leurs paires de défenseurs.
Les unions de Mattias Ekholm et Evan Bouchard sur la première paire et Darnell Nurse et Brett Kulak sur la deuxième ont été couronnées de succès. En plaçant Provorov sur la troisième paire pour moins de 2,5 millions $ avec Troy Stecher ou Ty Emberson du côté droit, les Oilers disposent d'une profondeur plus équilibrée à l'approche des séries éliminatoires.
Provorov joue dans toutes les situations, peut assumer des minutes considérables et peut soulager les autres défenseurs de la formation des Oilers au besoin. Il récupère et bouge très bien la rondelle, une compétence essentielle en séries éliminatoires.
Columbus aurait tout à fait le droit de demander en retour un choix de première ronde, un espoir de premier plan ou un jeune joueur établi. Même si l'acquisition de Provorov ne sera pas bon marché, les Oilers se sont rapprochés le plus possible de l'objectif ultime la saison dernière et devraient être prêts à tout cette saison, alors que Connor McDavid et Leon Draisaitl sont en pleine possession de leurs moyens.
Yanni Gourde, centre de 3e trio des Maple Leafs
Yanni Gourde
Sous la direction de Craig Berube, les Maple Leafs de Toronto sont l'une des meilleures équipes défensives de la LNH. Les Maple Leafs ont cependant été éprouvés par les blessures cette saison et ne peuvent pas se permettre une autre sortie prématurée des séries éliminatoires.
Yanni Gourde conviendrait parfaitement en tant que centre de troisième trio ; il excelle en échec-avant, peut tuer des pénalités et contribue offensivement. Lorsque Berube a remporté la Coupe Stanley à St. Louis, Tyler Bozak était le centre de son troisième trio. Ce dernier était un centre solide dans les deux sens de la patinoire qui possédait des qualités similaires à celles de Gourde (qui a remporté la Coupe avec le Lightning de Tampa Bay).
Dans la situation actuelle de Toronto, Max Domi occupe ce poste de troisième centre. Le déplacer à l'aile aux côtés de John Tavares et Matthew Knies est une option, ce qui signifie qu'un troisième trio composé de Bobby McMann, Gourde et de Max Pacioretty, qui distribue les coups d'épaule, pourrait fournir la combinaison d'échec-avant et de jeu physique que Berube affectionne.
Nick Robertson est depuis longtemps considéré comme un joueur qui pourrait être cédé en retour dans ce type de transaction. La récente acquisition de Kaapo Kakko par Seattle montre que l'équipe est prête à prendre des risques avec des joueurs qui n'ont plus la cote auprès de leur club. Se départir de Robertson ne serait toutefois pas suffisant pour permettre aux Leafs de respecter le plafond salarial avec l'arrivée de Gourde, et ce même su Seattle acceptait de payer une partie du contrat du Québécois
Granlund pour combler un vide à Dallas
Après avoir perdu les services de Tyler Seguin pour le reste de la saison, les Stars de Dallas disposent d'une marge de manœuvre de 9,85 millions $ et ont besoin de combler un grand vide offensif.
Granlund écoule la dernière année de son contrat avec les Sharks de San Jose. Il produit à un rythme d'un point par match et s'intégrerait parfaitement à Dallas. Sa capacité à jouer au centre et à l'aile le rend intéressant pour les Stars. Granlund peut produire à forces égales et en supériorité numérique. Il joue sur le premier trio à San Jose, mais il devrait être capable de produire et de rester une menace sur le jeu de puissance dans un rôle plus limité chez les Stars.
Dallas dispose à la fois d'une marge de manœuvre et d'espoirs suffisants pour rendre un échange intéressant pour San Jose.
Rendez-vous au Mondial junior
Il y aura certainement d'autres joueurs de profondeur qui seront échangés avant la date limite des transactions du 7 mars, et une chose est sûre : il y aura des retours spectaculaires pour certains de ces joueurs.
Certaines transactions ont déjà eu lieu, et il est possible que nous assistions à des échanges plus précoces cette saison. Les équipes ne veulent pas se retrouver sans la « pièce manquante » cette saison, et il semble que certaines d'entre elles soient prêtes à conclure des transactions qu'elles n'ont pas voulu faire dans le passé.
Le prochain Championnat du monde de hockey junior à Ottawa sera un terrain propice à de nombreuses transactions. Il est plus facile pour les directeurs généraux de prendre l'avion, d'observer les joueurs et de rencontrer leurs équipes et leurs collègues que si le tournoi se déroulait à l'étranger. C'est l'occasion pour beaucoup de se réunir et de discuter, d'observer les joueurs qui les intéressent et de formuler un plan. Or, pour l'instant, nous devons attendre la fin du gel des effectifs.